: It's show time ! [Beetlejuice]

Beetlejuice est, pour rester poli, un élément perturbateur avant tout. Egoïste, sans aucun scrupule, malfaisant et désagréable, derrière chaque parole se cache une arrière pensée malsaine et il ne recule devant rien pour arriver à ses fins. Comme un mauvais génie, il offre ses services à qui voudra les prendre mais ne lésine pas sur le paiement. Jamais il n’oubliera une dette. Dernièrement il cherchait une femme qui daignerait l’épouser pour se sortir d’une malédiction qui n’avait pas été trop mal pensée car les volontaires se firent très rares. Son langage est vulgaire et cru. C’est un être d’une perversité et d’un sans-gêne horrifiants. Il s’en prend aux vivants à côté de qui il se juge supérieur. Mais il arnaque aussi les morts ce qui explique sa très mauvaise réputation. Beetlejuice est un parasite qui s’arrange pour toujours sortir seul vainqueur. Il est assez réfléchi dans le fond bien qu’il s’accomplisse surtout à l’instinct.
Il a malgré tout un certain nombre de phobies. Être condamné à rejoindre les spectres de l’au-delà qui montent et qui descendent sans fin derrière les hublots des corridors de l’administration par exemple. On sait aussi qu’il n’aime pas particulièrement aller dans son pays, une terre complètement loufoque où il est censé habiter. Ses voisins l’étriperaient. Le dernier contact qu’il a eu avec cet univers concluait le film, un gros serpent du désert dont il fit le repas.
Peu importe ce qu’il a pu être de son vivant, défunt depuis des années il use abondamment de ses pouvoirs spécifiques et a un attrait tout particulier pour les choses morbides et la théâtralité. Il est et reste un affreux plaisantin. Son jeu favori est de se prendre pour le père fouettard et de faire trembler les chaumières qu’il squatte. Ses déjeuners se constituent essentiellement de cafards (vivants) ou de gros rats qu’il arrive à attraper lorsqu’ils courent sur le plancher.
A ce jour, Beetlejuice n’a pas vraiment changé. Il est parfaitement intègre à lui-même. Cachez les demoiselles, après avoir quitté les sofas d’une salle d’attente funèbre (de toute façon son tour arrivera dans huit cents ans environ), le bioexorciste en freelance reprend du service.

On ne sait absolument rien de ce qu’a put être la vie de Beetlejuice, mis à part qu’il se faisait appeler Toper et que la mort a été pour lui une grande libération. Les conditions particulières de ce décès brutal ne sont pas plus explicites, pourtant en le regardant de près, et malgré son apparence sans âge, il est facile de conclure que ce n’est pas la vieillesse qui l’a emporté. Peut-être même n’a-t-il jamais été vif. Aux premiers abords, on peut penser aussi à une créature vomie par les lymbes et qui ère sans but. Mais peu importe, en réalité il est bien plus vivant que la plupart de ceux qui prétendent l’être. Son quotidien se résume en va et vient entre l’au-delà et le monde des vivants. Les siècles qu’il a parcouru lui ont servis à exercer sa pratique de la nécro magie et d’explorer tranquillement les recoins des deux mondes. Il avait lui-même reçu le guide des frais cadavres, ce livre qui vous tombe du ciel sur les genoux après le dernier soupir, mais l’a très peu feuilleté. Trop de lettre. Ainsi sa découverte progressive s’accompagne d’un bon nombre de gaffe et d’inattentions. Du genre il ne faut pas insulter le fantôme d’un sorcier vaudoo et sauter sur la nouvelle secrétaire fraîchement suicidée parce qu’elle est très bien roulée. Une chose qu’il a appris tout seul ça. Le suicide n’envoie pas en Enfer mais dans le secrétariat. Ce qui se rejoint à peu près.
Dans ce fichu bouquin, il a juste laissé un tract. Les nouveaux morts faisaient appel à lui pour chasser les vivants de leur maison hantée. Tout de suite il a su se montrer particulièrement agaçant et antipathique (et dégoutant) aux yeux de ses confrères. Après tout, lui ne vit pas dans la tourmente. Il est le tourmenteur.
Nouvelle zone d’ombre. Un jour Beetle à fait quelque chose qui a fait déborder le vase et monter les épices au nez de la mère supérieure. Hadès, vieille peau, appelez là comme vous voulez. Quoi qu’il en soit il a été maudit et banni ce même jour. Avec comme clef de sortie l’obligation de se marier. Certainement parce que la douceur d’une femme parviendrait à l’apaiser. Mais en vrai, tout le monde savait surtout que personne ne voudrait de lui.
Le hasard a voulu qu’il se retrouve prisonnier d'une maquette. Elle constituait l’œuvre d’un adorable petit couple dans une ravissante maison de poupée. Tout ce qu’il aime. Adam et Barbara de leurs noms, perdirent la vie de façon assez comique dans les heures qui suivirent. Une nouvelle famille s’installa et les deux fantômes amoureux, découvrant son existence, l’appelèrent au secours. La chanson habituelle. Ce n’était pas très intelligent de leur part mais pour lui, Beetlejuice, l’aubaine était fantastique. Ses tours effrayants se montrèrent plus efficaces que leur mise en scènes de débutants. Mais la famille Deetz resta campée sur ses positions malgré tout, ravie d’apprendre que la maison avait aussi des squatteurs paranormaux. Et qu’on pourrait en tirer du fric. D’arrache-pied, il manigança et désorienta ses deux pauvres clients que sa persécutrice, la Mère Supérieure, avait détournés de lui. Il s’en prit à Lydia, la gamine psychotique du couple Deetz et la força à lui donner sa main. En échange de quoi il sauvait les gentils fantômes que ses parents et leurs amis liquidait au cours d’une séance de spiritisme. Sa liberté était à portée de main. Sans compter sur un mauvais coup de Barbara, pas décidé à laisser son amie-chérie-gnagnagna entre ses pates crasseuses. Une affaire vite expédiée donc.
Au final, il fut malgré tout détaché de la Maison où vivaient à présent la môme et ses parents vivants en cohabitation avec les ex-proprios spectraux. Condamné à attendre son tour dans une salle d’attente en Enfer, pour être envoyé dans une partie de l’au-delà. Mais ses intentions personnelles ne sont pas exactement axées dans le même sens.