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 "Seriez vous perdue ?"(Emily)

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Charles-Henri

Charles-Henri


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MessageSujet: "Seriez vous perdue ?"(Emily)   "Seriez vous perdue ?"(Emily) EmptyMer 25 Fév - 16:52

Après avoir embrassé ma mère, je quittai le petit salon sans me presser. Au fur et a mesure que j'avançais dans la résidence de mes parents, je me remémorais avec nostalgie mes souvenirs d'enfance passés dans cette maison. Ils remontaient pourtant à loin. Eh oui, dès mes cinq ans j'ai quitté le berceau familial pour recevoir une éducation digne de ce nom. J'étais déjà un enfant prometteur et si précoce.... Le début d'un grand homme. Puis, à mes 19 ans, je suis revenu là, en adulte accompli. Je me souviens encore du jour où j'ai solennellement franchi le perron familial. Ma mère m'a embrassé tendrement et mon père m'a serré la main. Je suis leur fierté après tout. C'est à partir de ce moment, que j'ai réellement su que je ne devais jamais les décevoir. Au delà des leçons, des enseignements. Je l'ai senti tout au fond de moi. Celui qui se prétend un homme sans avoir vécu cela, est le plus grand des sots. Il était vrai qu'avec mon emménagement chez ma bien-aimée, je n'avais pas eu l'occasion de me rendre ici.

Mais ne croyez pas que je regrette. Je suis content d'être parti, cela ne me rend que plus heureux quand je reviens. Partir fait partie de la vie, et le mariage aussi. Je n'avais jamais autant frôlé la perfection. Mais passons, les souvenirs ont a être respectueusement considérés mais y consacrer plus de temps, ce serait stupide. Vivre dans ses actions présentes, il n'y a que cela de vrai. J'accélérai le pas, et franchis la porte, prenant soin de bien la refermer derrière moi. Un dilemme se présentait alors à moi: le luxe du carrosse ou l'effort de rejoindre le manoir a pied ? Je choisis la deuxième option. Il faisait encore jour et les pavés étaient lustrés. Il suffisait simplement d'éviter les quartiers misérables et j'éviterai de me salir tout en prenant soin de conserver ma forme physique. Lier l'utile à l'agréable n'était pas sorcier, en soi.

Je pris donc le chemin de la maison, de mes grandes enjambées, mes manuels sous le bras. Avec tout ces souvenirs j'avais presque oublié ma présence là-bas. Ma théorie se confirme: trop de souvenirs, c'est nuisible. Yume et moi-même manquions de sujets de conversations ces temps ci. Ayant aperçu qu'ils y avaient des nombreux trous dans son éducation, je décidai qu'il était temps de l'initier à l'économie et à la stratégie. J'étais le professeur idéal. Mais il fallait être réaliste: on ne conquérait pas le monde en un jour. Il lui fallait des bases, commencer par les débuts. J'avais donc pensé lui prêter les ouvrages de mes premiers apprentissages qui se trouvaient dans mon ancien bureau chez mes parents. C'était simple et l'auteur ne prenait pas le lecteur pour un imbécile. Heureusement, Yume aurait détesté ça. Ce plan était parfait pour sa culture autant que pour me rapprocher d'elle. Avoir les même centres d'intérêt, ça peut rapprocher deux êtres,  bien plus qu'on le soupçonne.

Quand j'arrivais enfin au logis, la nuit venait de tomber. J'arrivais, comme le voulait la tradition que je m'étais instaurée, à l'arrière du bâtiment. Pourquoi cela ? Et bien, tout naturellement parce que c'est là qu'est la fenêtre donnant sur la chambre de ma fiancée. Non pas que je sois l'un de ces misérables fripons, ou bien un de ces naïfs don juan venus se tourner en ridicule a clamer haut et fort leur prétendu amour. J'aimais juste regarder son ombre s'agiter derrière les grand rideaux avant de rentrer. Cette vision me donnait une force d'esprit encore plus forte, je ne saurai vous dire comment avec exactitude. Je m'adonnais alors a l'observer, ne pouvant m'empêcher de sourire comme un idiot. Passées quelques minutes, je chassais ce sourire béat de mon visage et feuilletai mes manuels pour me garantir de leurs états impeccables.

Au dernier ouvrage, une feuille blanche pliée y était cachée entre les pages. Je l'ouvris et.... Il y avait la dernière chose à laquelle je m'attendais. Un dessin d'enfant ! Il ne pouvait venir que de moi. Etrange, quand trouvai je le temps de dessiner ? Je fronçai les sourcils devant ce casse tête au feutre. Cette chose difforme était elle un homme ? Et cette caisse étrange un chapeau ? Plusieurs minutes, je m'attelai a déchiffrer cette énigme. Cette chose se révélait être un pirate sur son bateau. J'en restai coi. J'avais le souvenir d'être un enfant parfait et raisonnable, pas un de ces stupides bambins pourchassant un rêve impossible....Chacun son moment de faiblesse j'imagine. La seule chose qui me rejouis était que dès tout jeune, j'avais la passion des bateaux. Je la repliai et la rangeai dans ma poche en grommelant: pas question que Yume tombe dessus.

Je me dirigeai vers le portail quand j'aperçus une jeune blonde postée devant, l'air rêveur. Je fronçais les sourcils. Qui était elle ? Que faisait elle ici a une telle heure ? Serai ce une voleuse ? Mais étant un gentleman, je décidai de l'aborder avec douceur. Si elle était fautive, elle s'en ira.

"-Bonsoir mademoiselle. Belle soirée n'est ce pas ? Que faites vous a attendre ici dans ce froid ? Seriez vous perdue ? Ou bien, souhaitez vous rencontrer le maitre de cette maison ? Dans ce cas, je vous écoute."

Je ne pus totalement dissimuler la froideur dans mes propos. J'espérais qu'elle ne serait pas longue. Je n'avais qu'une envie: rentrer chez moi.
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MessageSujet: Re: "Seriez vous perdue ?"(Emily)   "Seriez vous perdue ?"(Emily) EmptyJeu 26 Fév - 14:33

Alors c’est donc cela, la maison de Yume. Pas mal, je dois bien l’avouer ! Un joli manoir posé dans un jardin parfaitement entretenu, bordé de grilles de fer menaçantes, mais néanmoins pas si infranchissables, pour peu que l’on soit déterminé à y entrer – ou en sortir ! Le clocher non loin sonne déjà sept coups, c’est un début de soirée paisible et les riverains défilent dans la rue avec une langueur déconcertante.

Pensive, j’erre devant les barrières, repensant aux dernières heures si mouvementées. Après avoir quitté le festival macabre en plein jour, je m’étais rendue chez moi à toute vitesse afin de me cacher de la foule et de sa curiosité malsaine qui m’oppresse tant. A l’abri, dans mon cabinet de curiosité, j’avais passé la journée à étudier chaque journal entassé en pile interminables sur mon bureau, persuadée d’y trouver de nombreuses réponses. Décortiquant habilement les nombreux articles, j’en avais découvert un peu plus sur ma nouvelle amie et sa famille. Son père, Stanley Wilson, un riche commerçant dirigeant une entreprise de transport maritime, avait élevé son nom au rang de célébrité Londonienne. Son frère jumeau avait également tiré profit des affaires, faisant également prospérer le nom des Wilson. Entre membres de la haute société, ils étaient bien entendu désireux de ne pas voir leur noble sang se mélanger au bas peuple, alors quoi de mieux que d’assurer leur descendance entre eux ?

Je comprenais mieux la détresse de Yume à présent, après avoir mis la main sur un article faisant office de faire-part à propos ses fiançailles avec un certain Charles-Henri. Sans doute ce cousin snob et insipide dont elle m’avait parlé au début de notre rencontre ! La photographie imprimée sous le texte était à moitié effacée, mais l’on y devinait encore sans mal le caractère tellement conventionnel de cette union. Bref, après avoir soigneusement examinée mes coupures de presse et les avoir épinglées sur un pan de mur libre, j’avais attendu le crépuscule, envisageant de faire une petite promenade aux alentours du manoir Wilson.

Je n’ai pas pour ambition de revoir Yume, ce soir. Je sais que je lui avais promis que nous nous recroiserions, mais ce n’étais pas pour tout de suite. Nous venons à peine d’être séparées ! Mais il faut que je sache, que je sois certaine qu’elle est bien rentrée chez elle. S’il lui était arrivé quelque chose, je ne me le pardonnerai jamais ! Mais pour l’instant, aucune trace d’elle. Tout semble être normal, dans ce manoir, ce qui est plutôt bon signe. Dois-je rentrer, pour en être sure ? Non, je ne préfère ne pas être mêlée de près ou de loin à sa famille. S’ils savent que je fais partie des fréquentations de leur fille, ils pourraient bien me suivre ou essayer d’en savoir le plus possible sur moi, et ça c’est hors de question.

J’entreprends donc de faire le tour de la propriété, guettant le moindre indice de la présence de Yume entre ces murs. Ce soir, je porte un grand manteau noir serré à la taille sous lequel se trouve une robe d’un bleu roi très prononcé. Mes longs cheveux sont tressés de manière très simple et rapide et de nombreuses mèches se sont déjà échappées de la coiffure pour venir s’égarer sur les côtés de mon visage. J’arrive à l’arrière du manoir et soudain, une lumière s’allume à l’une des fenêtres de l’étage ! Une silhouette de jeune fille se dessine sur les rideaux : Yume.

- Bonsoir mademoiselle. Belle soirée n'est ce pas ? Que faites vous a attendre ici dans ce froid ? Seriez vous perdue ? Ou bien, souhaitez vous rencontrer le maitre de cette maison ? Dans ce cas, je vous écoute.

Je me retourne brusquement et aperçoit un jeune homme s’adressant à moi, dont le visage m’est vaguement familier : le fiancé de Yume. Charles-quelque chose ! (Je n’ai vraiment pas la mémoire des noms !). Je dresse un rapide diagnostique de l’individu : tenue et cheveux impeccables, air sérieux, un peu trop même. Chaussures de marques encore brillantes malgré le fait que ce soit un ancien modèle, cet homme est soigné, ou alors ses domestiques le sont pour lui. Des ouvrages d’économies et de sciences des affaires sous le bras, l’apanage du parfait capitaliste de nos jours. Il a un visage aux traits plutôt fermes, bien que légèrement fatigués. Prenant un air naturel et un brin énigmatique, j’entreprends de répondre à sa question rapidement :

- Je ne suis jamais perdue,  mais  je vous remercie de vous en inquiéter, déclarais-je avec le sourire, Non, je voulais juste vérifier quelque chose, et c’est fait…

Je marque une pause. Alors, Monsieur l’aristocrate, pressé de retourner à votre place de « maître de maison » ? Je me demande si, contrairement à sa fiancée, il éprouve des sentiments envers sa promise. Même si je suis loin de la convoiter, serait-il jaloux de savoir qu’elle pouvait très bien avoir de nouvelles fréquentations autres que lui ?

- Oh, je vous en prie, prenez bien soin de ménager Yume, ce soir, la journée n’a pas été de tout repos pour elle, ou devrais-je plutôt dire la nuit !

Ne me blâmez pas, je ne fais que m’amuser ! Le monde est beaucoup plus fun avec cette charmante chose appelée humour. Ainsi, je laisse échapper un petit rire moqueur devant la tête déconfite de mon interlocuteur avant de continuer à longer les grilles.
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Charles-Henri

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MessageSujet: Re: "Seriez vous perdue ?"(Emily)   "Seriez vous perdue ?"(Emily) EmptyJeu 26 Fév - 18:12

La jeune femme se retourna vers moi, et aussitôt après m'avoir analysé, j'aperçois un sourire de mauvaise augure se dessiner sur ses lèvres. Je me demande bien qui elle pouvait être ? Elle ne ressemblait pas a une journaliste, pourtant cela expliquerai beaucoup de choses, dont le fait qu'elle rode autour de chez moi à une heure aussi tardive. Je suis très bien placé pour savoir que les apparences sont très souvent trompeuses. Elle est assez maligne pour passer pour un riverain tout a fait banal et ne pas éveiller l'attention. J'ai beau être flatté -et un peu effrayé- que ces gens de la presse me suivent jusqu’à chez moi, j'ai plus que hâte de rejoindre ma douce Yume et je vais être contraint de décliner son interview. Et prévenir les gardiens de sa venue, pour la faire partir si elle est trop insistante. Je pense vraiment à tout…

"-Je ne suis jamais perdue, mais je vous remercie de vous en inquiéter. Non, je voulais juste vérifier quelque chose, et c'est fait…"

J'arqua le sourcil. La théorie de la voleuse tenait la route en fin de compte. Ce n'était pas la première fois que des avides et ambitieux voyous faisaient le tour de la propriété pour trouver des failles dans les grillages et repérer les horaires des propriétaires -c’est-à-dire Yume et moi- ainsi que ceux de la pause café des gardiens. Mais celle-ci allait avoir une bien mauvaise surprise s'il elle tentait d'entrer… Je ferai tout de même vérifier l'état des grilles, ne sait on jamais. A moins qu'elle ne soit juste une fouineuse. Il était vrai que Yume et moi étions devenus les idoles de toutes sortes de journaux. Celle là, n'entrait sûrement pas dans la catégorie des groupies, je présume. Une simple curieuse alors. De toutes manières, quoiqu'elle puisse être, je détestais les fouineuses. Sauf Yume évidemment. Elles sont constamment le nez dans les affaires des autres alors qu'elles ne savent même pas gérer convenablement les leurs. C'en était exaspérant, à la longue. Mais foi de Charles-Henri, je ne laisserai pas celle-ci m'importuner longtemps.

"-Oh, je vous en prie, prenez soin de ménager Yume ce soir, la journée n'a pas été de tout repos pour elle, ou devrai-je dire la nuit !"

Après avoir lâché un rire des plus mesquins, elle continua de longer mes grilles, comme si elle n'avait pas conscience du sens des infâmes paroles qu'elle venait de lancer. Derrière mon masque de poudre, je me sentis pâlir. J'avais l'impression que la situation m'échappait des mains. J'étais encore sous le choc, mais je sentais déjà ma cervelle s'échauffer par la colère. Elle venait de m'avouer librement son implication dans l'affaire dans laquelle ma Yume s'était sortie de justesse à peine la veille. Jamais, je ne pourrai oublier le corps fragile de ma fiancée s'effondrer sans connaissance dans mes bras. Jamais. Après quelques minutes, la chose assimilée, j'étais bien tenté de prendre mon arme de défense rangée dans ma poche intérieure gauche et lui tirer une balle en pleine tête. Oh mon dieu ! Qu'étais-je en train de penser…. ? J'étais un honnête homme et non un meurtrier ! J'étais encore trop bouleversé. Si le but était de me déstabiliser, elle avait réussi la sorcière ! Je repris mon souffle, tentant de me raisonner: il fallait me calmer, il était possible qu'elle bluffe. Non impossible, j'étais le seul au courant avec les domestiques. Mon sang froid a peu près retrouvé, je me dirigeais vers elle, menaçant et m'approchais d'elle jusqu'à la bloquer contre la grille, tout en m'assurant aucun contact avec elle. Elle me dégoutait. De mon mètre quatre vingt quinze, elle devait se sentir aussi minuscule qu'un insecte. Je plongeais mon regard acier dans le sien, d'une froideur a faire frissonner le plus hardi, avec un air de menace prononcé évitant de laisser transparaitre ma colère qui grandissait de seconde en seconde. Je relevais légèrement le menton, pour lui faire comprendre que celui qui était au pouvoir ici, c'était moi. Yume attendrait encore un peu, j'avais des comptes à régler.

"-Je vois… Je vous avais surestimée. Je me doutais que les personnes responsables du calvaire de Yume finiraient par revenir, mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi tôt. D'après la légèreté de vos paroles, vous n'avez pas conscience de vos actes. En réalité, vous n'êtes juste qu'une idiote qui ne pense qu'a s'amuser sans penser aux conséquences…. N'est ce pas ? On peut dire que vous, vous ne l'avez jamais ménagée ! Elle m'est revenue, comment dire, un brin… Traumatisée ? " J'avais pris soin d'insister sur le dernier mot, de plus en plus hors de moi. "Elle s'est évanouie dans mes bras, sa robe était d'une substance qui était apriori du sang humain et pendant que je patientais à son chevet, je l'ai entendu crier et pleurer, impuissant, dans son sommeil ! M'entendez vous ?!"

J'avais fortement haussé le ton sur ma dernière phrase, laissant ma voix se briser. J'avais laissé mes émotions prendre le dessus, lui dévoilant ma faiblesse pendant un instant. Ce n'était pas un bon point. Je me repris bien vite et me recula de son corps encore crispé et effrayé collé aux barreaux de la grille. Je sortis une clef de ma poche, la mis en évidence pour qu'elle la voit et énonçait, calmement cette fois:

"-J'avais déjà pris mes précautions en ne la laissant pas sortir seule mais je vois que ce ne sera pas suffisant. Désormais, elle ne quittera pas ces murs avant longtemps, c'est mieux pour sa sécurité. Si il lui arrivait quelque chose par votre faute où l'un de vos complices….Ou même de quelqu'un d'autre, je ne pense pas me le pardonner. Il y aura un garde formé devant chaque porte et chaque fenêtre, donc vous n'avez pas intérêt a tenter quoique ce soit."

Je baissais la clef, la tenant toujours entre mes doigts avant de lui siffler, méprisant:

"-A présent, je vous conseille de déguerpir le plus vite possible, si vous ne voulez pas que j'appelle la police."
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MessageSujet: Re: "Seriez vous perdue ?"(Emily)   "Seriez vous perdue ?"(Emily) EmptySam 7 Mar - 12:16

La pique que je viens de lancer est plutôt grande, mais c’est pour la bonne cause. Au moins j’étais certaine de déclencher une réaction  chez celui qui venait justement de m’aborder avec une froideur des plus communes et des plus ennuyeuses. Mais j’ai le temps de faire une dizaine de petits pas avant dans le silence le plus total. Il ne doit pas se sentir très concerné par Yume, j’imagine, ou alors c’est un lâche qui ne sait guère réagir devant ce genre de situation. Je comprends un peu le sens des paroles de mon amie, la nuit dernière.

Soudain, des bruits de pas. Pas trop tôt, tout de même ! Alors que je fais volte-face vers Monsieur, un air angélique et aimable sur le visage, prête à aborder une conversation saine et instructive, ce dernier, de manière violente me bloque contre le grillage de sa propriété. Mais c’est qu’il se fâche !! Je m’apprête à protester et à lui rappeler les bonnes manières, mais il m’assomme avec un discours des plus furieux et plaintifs :

- Je vois… Je vous avais surestimée. Je me doutais que les personnes responsables du calvaire de Yume finiraient par revenir, mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi tôt. D'après la légèreté de vos paroles, vous n'avez pas conscience de vos actes. En réalité, vous n'êtes juste qu'une idiote qui ne pense qu'a s'amuser sans penser aux conséquences…. N'est ce pas ? On peut dire que vous, vous ne l'avez jamais ménagée ! Elle m'est revenue, comment dire, un brin… Traumatisée ? Elle s'est évanouie dans mes bras, sa robe était d'une substance qui était apriori du sang humain et pendant que je patientais à son chevet, je l'ai entendu crier et pleurer, impuissant, dans son sommeil ! M'entendez vous ?!

Ne. Me. Hurle. Pas. Dessus. Je déteste quand le ton monte, et ceux qui sont obligés de recourir à cette méthode pour se faire entendre sont soit des idiots, soit des individus atteints de frénésie paranoïaque. Bien que je penche plutôt pour la deuxième option, je n’en exclu pas pour autant la première ! Je sais reconnaître un abruti quand j’en vois un ! Je sens que je commence à être en colère, et sers les poings. Heureusement, l’homme s’écarte en soupirant. Je me délecte d’avance du moment où je lui annoncerai que si sa chère et tendre Yume a réussi à rentrer en un seul morceau, c’est grâce à moi ! Il regrettera son comportement.

Alors que je tente de me calmer, le voilà qui recommence à parler en agitant la clef de sa demeure devant mon visage, me menaçant indirectement de ce qui m’attend si jamais j’ose remettre un pied dans les environs. Vigils devant chaque porte et chaque fenêtre. Pense-t-il vraiment qu’il sera tranquille en transformant cet endroit en prison ? Est-il au moins au courant pour Yume et ses escapades secrètes ? Quel naïf.

- A présent, je vous conseille de déguerpir le plus vite possible, si vous ne voulez pas que j'appelle la police.

Allons bon. Cet homme est décidemment sûr de lui. Tandis qu’il se désintéresse complètement de ma personne et ouvre les grilles de son domaine, j’en profite pour rétorquer :

- Mais je vous en prie, faites ! Appelez donc la police. Mais je vous préviens, les agents risquent d’être débordés en ce moment. Il me semble qu’ils sont occupés à attraper et enfermer l’homme qui aurait surement découpé Mademoiselle Yume en deux, comme une pauvre petite carcasse de bétail, si je ne l’avais pas sauvée à temps.

Ah, et le revoilà qui me sert son visage d’abasourdi, je préfère cela ! La tête haute, je me dirige vers Charles-Henri et contourne la porte qu’il venait tout juste d’ouvrir afin de faire mes premiers pas dans le manoir Wilson. Ce qui est bien avec ce garçon, c’est qu’il a un temps de réaction relativement lent suite à mes déclarations. Ce doit être le temps que l’information monte au cerveau, sans doute ! Pas très malin, l’aristocrate.

Je prends donc quelques instants pour observer l’endroit un peu plus en détails : la bâtisse est très jolie, ancienne, avec un charme victorien qui ne me laisse pas indifférente. Le jardin, quant à lui est entretenu à la perfection les fleurs soigneusement plantées et les arbres parfaitement taillés. Cela me rend soudain vaguement nostalgique de l’époque où ma vie ressemblait à celle-ci.
Mais je ne m’attarde pas trop, je n’ai pas oublié mon nouvel ami derrière, qui va sans doute commencer à râler et peut être même appeler sa garde au secours. Me retournant vers lui, plus calme, je prends la parole avant qu’il ait eu le temps de réagir :

- Je devine dans vos yeux que vous mourrez d’envie d’avoir plus d’explications, non ? Et bien je serais ravie de vous les offrir. Mais vous me devez des excuses pour votre comportement agressif. Un dîner dans votre charmante demeure pour vous faire pardonner fera l’affaire, je ne suis guère exigeante, rassurez-vous !

Et sur ce, je continue à marcher sur l’allée de petits gravillons en direction de la jolie maison !
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Charles-Henri

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MessageSujet: Re: "Seriez vous perdue ?"(Emily)   "Seriez vous perdue ?"(Emily) EmptyDim 8 Mar - 9:37

- Mais je vous en prie, faites ! Appelez donc la police. Mais je vous préviens, les agents risquent d’être débordés en ce moment. Il me semble qu’ils sont occupés à attraper et enfermer l’homme qui aurait surement découpé Mademoiselle Yume en deux, comme une pauvre petite carcasse de bétail, si je ne l’avais pas sauvée à temps.

Je restais sans voix. "Découper Yume" ? Qui pourrait bien -pour l'amour du ciel- avoir l'envie de découper Yume ?... Un fou psychopathe, sans doutes. Après m'être indigné intérieurement que cette femme compare ma fiancée à -je cite- une carcasse de bétail, je me penche sur la question: Bluff, mensonge ou vérité ? Habituellement, il m'est facile de reconnaître les charlatans quand j'en vois, et cette…jeune fille qui prétend être une justicière a l'air de dire la vérité. Je reste tout de même sur mes gardes: elle peut être très douée pour mentir et puis, un homme averti en vaut deux. Je m'extirpe de ma réflexion et remarque que ma…"compagne" ? Ne s'est pas faite priée. Elle se promène sur MON allée, renifle le parfum de Mes fleurs… On peut dire qu'il manque le terme "retenue" à son vocabulaire… Certes ce soir, je n'ai pas été des plus exemplaires, mais je suis Charles-Henri Wilson ! Je suis si parfait toute l'année, on me pardonnera un petit débordement. En tout cas, quel culot ! Je m'apprête  à la rappelez à l'ordre, quand elle se retourne a nouveau vers moi et me propose un contrat d'un ton parfaitement posé et serein:

- Je devine dans vos yeux que vous mourrez d’envie d’avoir plus d’explications, non ? Et bien je serais ravie de vous les offrir. Mais vous me devez des excuses pour votre comportement agressif. Un dîner dans votre charmante demeure pour vous faire pardonner fera l’affaire, je ne suis guère exigeante, rassurez-vous !

Je ne peux réprimander le sourire qui nait sur mes lèvres. Allons bon ! Si mademoiselle était si éblouie par le charisme de la résidence des Wilson, et celui des Wilson lui-même, elle n'avait qu'à le dire tout de suite ! Pourquoi toutes ces mascarades ? Ah, les femmes sont tellement compliquées… En attendant, je considère son offre. Il est vrai que connaître les détails me tente. Non pas par curiosité, non, non non ! C'est un trop vilain défaut. Mais être prévenu des dangers que coure Yume lors de ces escapades nocturnes, ça oui. Mais je reste méfiant. Peut-être veut elle entrer dans le manoir pour trouver une quelconque faille dans la sécurité ?  Cela est déjà arrivé par trois fois, mais mes agents de sécurité les ont neutralisés avant qu'ils puissent tenter quoique ce soit. Alors, je me trouve un compromis: je la laisse entrer, mais je la fais surveiller. Et au moindre accroc, débordement, elle est coincée. Je la rejoins alors de mes grandes enjambées, et je lui tends ma main qu'elle serre:

"-Nous avons un accord. Allons diner ! Eh bien…. Il est mal d'inviter une dame sans s'être présenté. Mon nom est Charles-Henri, mais vous deviez le savoir. Et vous ? Non, ne dites rien, vous vous présenterez une fois à l'intérieur. "

Je lui ouvris alors la porte, et lui tint le temps qu'elle entre d'abord. Puis, je fis un geste, trois fois rien, agripper ma poche droite pour que le vigile comprenne ce qu'il avait a faire. Depuis le temps, nous avions instauré ce système discret pour communiquer des ordres simples. "Surveille la". Il cligna des yeux en guise de réponse et suite à cela, je rejoignis la dame à l'intérieur. Elle resta un instant en arrêt devant l'immense salon qui faisait aussi office de salle a manger.
Il était à lui seul, aussi grand qu'une dizaine de maisons regroupées, et on pouvait y faire tenir des milliers des personnes, bien que je n'en invite qu'une centaine généralement. Il était très élégant avec son damier, son lustre en cristal et ses dorures tapissées aux murs. Un joyau de la décoration anglaise, dont aucune maison française ne pouvait se vanter posséder. Le père de Yume, qui avait décoré cet endroit, avait très bon goût. Cependant, il regroupait peu d'objets: le piano principal de Yume, où elle avait posé un vase contenant des lys fraichement cueillies, un canapé des plus confortable et élégant, posté devant la cheminée allumée, le buffet, qui était à lui seul un autel dédié à Yume. Toutes les photographies et les portraits d'elle, à tout âge, classés par ordre croissant. J'aimais m'y attarder parfois., bien que mon regard évite soigneusement de se poser sur la photographie qui fâche, mais que l'on garde. Ma cousine est pourtant à l'apogée de la beauté sur celle-ci. Seulement, des bleus recouvrent entièrement ses bras à découvert. Elle n'a jamais voulu m'en parler. Et enfin, la longue et interminable table, où l'on y fait manger vers les deux cent convives, blanche ivoire, aux pieds dorés.
Je vis les yeux se poser sur le majestueux escalier, au milieu de tout, menant au deuxième étage, à découvert. Cette maison avait été construite comme une terrasse ou un théâtre: des balustrades intérieures sculptées dans la pierre remplaçaient les murs et l'on y voyait donc tout ce qui se passait là-haut.

"-Un véritable bijou, n'est ce pas ?"
On ne lui laissa pas le temps de répondre, que des bruits semblables a un lapin qui détalait se firent entendre à l'étage. Nous levions les yeux en synchronisé. Ma cousine apparut,  avec sur le dos MES vêtements tachés de peintures, et toile et pinceaux dans les bras. Sans doutes avait elle peur de tacher ses vêtements…. Alors elle avait pris les miens… Le mystère des chemises volées était résolu, on dirait. Elle ne nous prêta aucune attention, traversant le long couloir vers sa chambre en courant. Elle manqua de trébucher, se prenant les pieds dans le pantalon trop grand pour elle. Et elle disparut. Je poussai un bref soupir et fit, pour moi-même:

"-Je lui avais dit de se reposer…."

Je conduis ensuite la jeune demoiselle sur le canapé pour qu'elle se mette à l'aise.

"-Je m'en vais voir le cuisinier, pour le dîner, je ne serai pas long. Pendant ce temps, prenez vos aises."

Je la laissai seule, sachant qu'elle serait surveillée. Je trouvai le cuisinier endormi sur une chaise. Je fronçai les sourcils. Si Yume ne l'aimait pas autant, et qu'il n'était pas aussi doué, cela ferait longtemps que je l'aurai congédié ! Je le secouai pour le réveiller. Après l'avoir laissé s'excuser à maintes reprises, je lui ordonnai de nous cuisiner quelque chose de raffiné, et de doux. Je ne savais pas si la demoiselle supportait les épices. Si je voulais de bonnes informations, mieux ne valait-il pas prendre ce risque. Puis, j'ajoutai avant de quitter la pièce:

"-Ne me décevez pas, monsieur Georges. Nous avons une invitée de marque ce soir."

Je rejoignis la connaissance  de Yume et l'invitai poliment à se mettre à table. Je m'installai en face d'elle et commençai la conversation:

"-J'avais pourtant fait mon possible pour éviter les escapades de Yume, j'étais persuadé que cela pouvait être dangereux. Mais elle est très maligne. La veille, j'ai eu la preuve que ça l'était. Si ce que vous dites est vrai, je vous en suis reconnaissant, Mademoiselle…?"
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MessageSujet: Re: "Seriez vous perdue ?"(Emily)   "Seriez vous perdue ?"(Emily) EmptyLun 6 Avr - 19:58

Alors que je continue de m'avancer dans l'allée de graviers, le jeune homme me rejoins à grands pas, avant de me tendre sa main :

"-Nous avons un accord. Allons diner ! Eh bien…. Il est mal d'inviter une dame sans s'être présenté. Mon nom est Charles-Henri, mais vous deviez le savoir.

Tout à fait, mon cher. Une personne est particulièrement aisée à reconnaître lorsque son visage fait la une des plus grands journaux, voilà pourquoi je me garde bien de figurer dedans, et fuis les appareils photo comme la peste. Je suis celle qui trouve, pas qui doit être trouvée.
Sur ce, je laisse mon nouveau camarade me tenir la porte principale de sa demeure, bordée d’agents de sécurité, qui surveillent la maison. Quel dommage ! Je préfère les atmosphères plus détendues et moins strictes que cela en général, mais je vais faire avec. Je fais donc mes premiers pas dans le manoir Wilson en toute légalité.

« Immense » n’est pas un adjectif assez puissant pour décrire la taille de la pièce principale de cette propriété. Les salles de réception des plus grands châteaux des souverains de ce monde pâliraient de jalousie à la vue de cet endroit, tout simplement démesuré. Le sol en damier semble s’étirer à l’infini, créant une illusion de grandeur encore plus folle. Lorsque je lève les yeux, suivant les escaliers, j’aperçois les balcons de l’étage et leurs balustrades éclatantes, révélant les différentes pièces présentes là-haut. Alors que je me perds dans ma contemplation, un mouvement attire mon regard : quelqu’un est en train de traverser le premier étage. Je plisse les yeux et aperçois une jeune fille habillée de vêtements bien trop grands pour elle, les bras couverts de matériels de peinture, traversant un couloir en courant. Yume, tu es bien rentrée, c’est parfait. Je n’en avais aucun doute, mais il fallait que je le vois de mes yeux.

Le but de ma visite en ces lieux étant accompli, je pourrais très bien faire demi-tour et finalement m’en aller, mais j’avais réussi à me faire inviter à dîner ici alors, pourquoi ne pas en profiter ? Un peu de compagnie ne peut pas faire de mal de temps en temps. J’entends Charles-Henri soupirer, puis il entreprends de me guider vers un canapé et me propose de m’asseoir.

"-Je m'en vais voir le cuisinier, pour le dîner, je ne serai pas long. Pendant ce temps, prenez vos aises."

Fort bien, inutile de me le répéter deux fois ! Néanmoins, puisque je suis une personne polie et ayant reçu une bonne éducation – et parce qu’il ne me fait absolument pas confiance, j’attends que mon hôte quitte la pièce avant d’immédiatement me relever du siège. Il y a tant de chose à voir dans cette pièce, je ne vais pas rester assise ici sans rien faire.
Je me dirige donc vers la cheminée devant moi afin de pouvoir contempler les photographies qui y trônent. Yume petite fille dans les bras d’une personne que je ne connais pas, Yume à la plage, à la montagne, à la fête foraine. Yume blessée aussi, et c’est assez curieux de laisser là une photo qui peut aisément rappeler des souvenirs douloureux. Je m’aventure quelques pas plus loin, devant le piano et le lys, avant d’admirer finalement les murs et leur décoration, couverts de motifs et de tableaux. Cette pièce, malgré son immensité, demeure tout de même chaleureuse.
Je sursaute légèrement en entendant les pas de Charles-Henri revenir de la cuisine, tout en me rappelant que je ne fais absolument rien de mal. Mais c’est pesant d’être considérée comme un être malveillant.  Mon hôte se place d’abord autour de la table à côté d’une chaise, m’invitant à en faire autant. Je m’approche donc de l’imposant meuble et me place sur une chaise en face de lui. Tout en s’asseyant, il déclare :

- "-J'avais pourtant fait mon possible pour éviter les escapades de Yume, j'étais persuadé que cela pouvait être dangereux. Mais elle est très maligne. La veille, j'ai eu la preuve que ça l'était. Si ce que vous dites est vrai, je vous en suis reconnaissant, Mademoiselle…?"

- Emily. Répondais-je directement, Et oui, Yume est maligne, certes, mais demeure néanmoins imprudente et déterminée. Vous pensez surement que ce sont des qualités peu recommandables, mais je peux vous dire que vous perdez votre temps et votre argent si tous ces vigiles sont là pour l’empêcher de sortir, même pour son bien.

Je m’interromps un instant, pensant entendre de nouveau du bruit à l’étage, avant de continuer :

- J’ai beau n’avoir passé qu’une seule soirée en sa compagnie, je pense avoir quelque peu cerné sa personnalité. C’est une personne spéciale. Elle m’a parlé de vous aussi, vous savez ?

Je savoure la mimique intrigué de Charles-Henri avec un sentiment de culpabilité. Comment lui avouer que sa fiancée me l’a dépeint comme l’un des pires prétendants possibles, lui qui semble si amoureux ?... Je me racle la gorge, ne désirant guère m’attarder sur le sujet :

- Mais néanmoins, sachez qu’elle ne court plus aucun danger par rapport au drame encouru hier. Ce problème a définitivement été réglé. Et non, croyez-moi, il vaut mieux que vous ignorez les détails de cette sinistre affaire…
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MessageSujet: Re: "Seriez vous perdue ?"(Emily)   "Seriez vous perdue ?"(Emily) EmptySam 11 Avr - 10:13

- Emily. Et oui, Yume est maligne, certes, mais demeure néanmoins imprudente et déterminée. Vous pensez surement que ce sont des qualités peu recommandables, mais je peux vous dire que vous perdez votre temps et votre argent si tous ces vigiles sont là pour l’empêcher de sortir, même pour son bien.

Je fronçai imperceptiblement les sourcils: ces mots avaient beau être un conseil, je détestais par-dessus tout qu'on me dicte quoi faire. J'étais un adulte responsable et j'estimais savoir faire les bonnes décisions sans être influencé. C'était bien pour cela, que contrairement à mes confrères, je n'avais pas embauché un conseiller personnel. Et pour être honnête, je détestais cette image que j'avais d'eux: un cabot qui nous suivait comme notre ombre et qui nous ne laissait pas deux minutes d'intimité. Je n'étais pas sot non plus, avec le temps, je l'avais cernée moi aussi. C'était simplement le meilleur moyen de garder un œil sur elle quand j'étais en voyage d'affaire, et à limiter ses sorties le plus possible. Malgré ses recommandations, je restai sur ma position et décidai de ne rien changer. Mais je n'en dis rien. Inutile de mettre de l'huile sur le feu et provoquer un débat pour des broutilles.

- J’ai beau n’avoir passé qu’une seule soirée en sa compagnie, je pense avoir quelque peu cerné sa personnalité. C’est une personne spéciale. Elle m’a parlé de vous aussi, vous savez ?

Je ne pus contenir entièrement la curiosité qui me saisit quand j'entendis la dernière partie de ses propos. J'étais surprise, tout d'abord, que ma cousine parle de moi. Habituellement, elle fait tout pour taire mon existence, ou m'effacer. Mais apparemment, elle me racontait quand je n'étais pas là ? Je me demandais bien ce qu'elle pensait de moi. Ayant très peu d'amis, les ragots venant de sa bouche étaient inexistants. Attentif, j'attendais la suite, dans l'espoir de pêcher une ou deux bribes de ce que ma fiancée lui avait conté. Je n'eus qu'un raclement de gorge, presque gêné. J'aurai du m'en douter. Ca ne me mettait guère à mon avantage. Qui sait…? Il était même bien possible qu'elle me décrive en monstre cruel et froid. Yume avait toujours amplifié les détails, exagéré la réalité. Et avec un gros ressenti, elle n'épargnait pas. Je masquai ma déception et restai attentif aux autre paroles de la jeune femme:

- Mais néanmoins, sachez qu’elle ne court plus aucun danger par rapport au drame encouru hier. Ce problème a définitivement été réglé. Et non, croyez-moi, il vaut mieux que vous ignorez les détails de cette sinistre affaire…
-Merci de me rassurer. J'avoue ne pas chercher à connaître les détails de cette "sinistre affaire", comme vous dites. Si dans le futur, je me montre curieux, je chercherai à connaître la vérité par mes propres moyens. Et je vous en prie, ne prenez pas cet air gêné, je ne suis pas naïf. Je sais bien que le portrait de moi qu'elle vous a fourni n'est guère élogieux. Nous vivons dans deux mondes très différents et mon travail me contraint souvent de m'absenter à l'étranger. Je comprends qu'elle puisse me considérer comme un mauvais fiancé. Mais un jour elle comprendra.

Après un petit silence, une question me turlupina. Cette jeune femme était en vérité bien plus utile que je l'avais imaginé. Et elle n'avait pas l'air mauvaise. Elle pouvait même être bénéfique. Et il fallait avouer qu'une jolie jeune femme était plus agréable qu'une gorille pour assurer sa protection. D'habitude, je n'avais pas une très haute opinion de la gente féminine, mais une forte intuition m'indiquait que celle-ci était pleine de ressources. Et mes intuitions ne me trompaient jamais. Mais ça rajoutait une raison pour que je me méfie d'elle. Après tout, les femmes étaient des être fourbes de nature. Sauf Yume. Mais avant toute chose, je devais savoir…

-Dites moi… Je me demandais… Yume et vous, êtes vous de simples connaissances ou…. Êtes vous… amies ?

J'insistai sur le mot "amies", peut-être un peu trop. Je n'avais pas l'habitude d'associer Yume à l'amitié, il était peut-être temps que ça change. Suite à l'air un peu sceptique suite à cette insistance de la part de mon invitée, je pris la peine de préciser:

-Ca serait bien. Parce que… Yume a très peu d'amies, voir pas du tout. (Non, je ne compte pas cette clocharde folle furieuse et ce chat stupide comme ses amis. Elle soit arrêter de les voir, c'est mauvais pour elle.) Elle a toujours vécu dans la solitude de ces murs. Ca me ferait du bien de savoir que quelqu'un d'autre que moi se soucie de son bien être.

J'excluais le père de Yume de l'échiquier. Je le comprenais, mais il la négligeait fortement. Il ne venait la voir qu'une fois dans l'an. C'était fort peu. Bien que le pauvre homme ai été détruit par la mort de son épouse, je ne pouvais me permettre de fermer les yeux.
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MessageSujet: Re: "Seriez vous perdue ?"(Emily)   "Seriez vous perdue ?"(Emily) EmptyDim 11 Oct - 16:51

Tandis que je tapote mes doigts sur la table probablement taillée à partir d’un bois hors de prix, je ne peux m’empêcher à la cruelle nuit de la veille. Certaines images violentes me reviennent en tête, tels des insectes insistants, et cela est très désagréable. Je n’avais pas connu ce phénomène depuis mon assassinat, et cela commence à dater. Je fais un effort pour m’extirper de mes pensées et écouter la réponse de mon interlocuteur, espérant que mon intérêt pour la conversation chassera ce qui me perturbe.

-Merci de me rassurer. J'avoue ne pas chercher à connaître les détails de cette "sinistre affaire", comme vous dites. Si dans le futur, je me montre curieux, je chercherai à connaître la vérité par mes propres moyens. Et je vous en prie, ne prenez pas cet air gêné, je ne suis pas naïf. Je sais bien que le portrait de moi qu'elle vous a fourni n'est guère élogieux. Nous vivons dans deux mondes très différents et mon travail me contraint souvent de m'absenter à l'étranger. Je comprends qu'elle puisse me considérer comme un mauvais fiancé. Mais un jour elle comprendra.

En voilà un qui a de l’espoir. Mais c’est une qualité honorable, je suis forcée de l’admettre ! Ce personnage, à la fois lucide et naïf commence à réellement m’intriguer. Bien que je ne doute pas de ses sentiments envers Yume, il semble être incapable de le lui prouver autrement qu’en la couvrant de protection et de cadeaux, ce à quoi la jeune fille est très peu réceptive.

-Dites moi… Je me demandais… Yume et vous, êtes vous de simples connaissances ou…. Êtes vous… amies ? Ca serait bien. Parce que… Yume a très peu d'amies, voir pas du tout. Elle a toujours vécu dans la solitude de ces murs. Ca me ferait du bien de savoir que quelqu'un d'autre que moi se soucie de son bien être.

Amies ? Mhmm… Oui. Oui, je suppose pouvoir affirmer sans me tromper que Yume et moi sommes amies. Une amitié naissante, certes, mais déjà solide, forgée dans l’épreuve et le sang. Nous n’avons passé qu’une soirée ensemble, mais le fait que je me sois rendue à son domicile pour vérifier sa bonne condition physique et psychologique me souffle que je me soucie d’elle, et qu’elle est donc mon amie. De plus, Yume est pourvue de nombreuses qualité que j’apprécie : elle est courageuse, énergique, déterminée et joyeuse. Cela m’étonne d’ailleurs d’apprendre qu’elle est plutôt du genre solitaire. Elle me paraissait si sociable hier, devant la fontaine. Enfin. Je commence donc à répondre à Charles-Henri par l’affirmative :

- Oui, Yume et moi sommes effectivement amies, même si cela fait peu de temps que nous nous connaissons.

Puis, je réalise le sens peut être dissimulé de ses paroles. Peut-être espère-t-il trouver en moi, la nouvelle amie de sa fiancée, quelqu’un qu’elle écoutera et qui la couvera comme il le souhaite. Très peu pour moi ! Effectivement que la vie de Yume m’importe, mais cela ne fait pas de moi une mère de substitution. Une grande sœur, à la rigueur, mais je n’ai guère été habituée à jouer ce rôle ! Mais je ne suis pas un garde du corps, j’en suis navrée. De plus, les méthodes de Charles-Henri pour assurer la protection et le soi-disant bien être de la jeune fille me laissent extrêmement septique. J'entreprend donc de lui expliquer mon point de vue sur la situation, cela pourrait peut être l'aider à ouvrir les yeux. Il est vrai que le monde dans lequel nous évoluons actuellement est menaçant, mais en le niant et ne faisant aucun effort d'adaptation, nous devenons encore plus vulnérable.

- Mais il y a quelque chose que je ne comprends pas. Vous dites être attristé du sort de votre fiancée, enfermée entre ces murs, seule, et pourtant vous lui refusez la rencontre du monde extérieur. Yume n’est pas un oiseau de cage, laissez là un peu voler de ses propres ailes. Elle ne vous en appréciera que d’avantage !

Je souris en achevant ma plaidoirie. Dans ce monde, beaucoup de choses sont affaires de confiance. Apprenons à nous faire mutuellement confiance et apprenez à en faire de même avec Yume, et je suis certaine que tout ira beaucoup mieux !
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MessageSujet: Re: "Seriez vous perdue ?"(Emily)   "Seriez vous perdue ?"(Emily) EmptyDim 25 Oct - 17:02

Mon invitée avait l'air quelque peu soucieuse, je le voyais à certains tics discrets et à sa mine, bien qu'elle savait bien le cacher. Ces soirées cocktail à guetter un investisseur, un rival, un espion, ou un quelconque paparazzi avait aiguisé et développé mon sens de l'observation. Mais pas assez, visiblement. Yume pouvait encore me mentir sous le nez, je ne verrai rien. Ses beaux sourires et ses battements de cils pouvaient cacher la plus grande peine ou bêtise qu'il soit, mon amour pour elle détruisait mon objectivité à son sujet, et je me trouvais aveugle devant ce qui m'aurait semblé évident dans une autre situation. J'avais encore des progrès à faire. Mon interlocutrice s'intéressa davantage à la discussion, manipulation évidente pour tromper ses inquiétudes. J'espérai sincèrement pour moi et pour elle que celles-ci ne la tourmenteraient plus, bientôt.

- Oui, Yume et moi sommes effectivement amies, même si cela fait peu de temps que nous nous connaissons.


Je ne pus m'empêcher de sourire face à cette réponse à l'affirmative. Voilà qui m'ôtait d'un poids. Bien sûr, il faudrait que je fasse des recherches à son sujet avant d'être entièrement serein, mais il me semblait que malgré l'aura mystérieuse qui l'entourait, Emily n'était pas une mauvaise personne. Je comprenais pourquoi ma cousine l'appréciait. Je ne connaissais pas encore la nature de leur amitié naissante, mais si la jeune femme se plaçait dans un rôle protecteur envers ma fragile fiancé, ce serait très bénéfique. Penser à la remettre entièrement dans le droit chemin pour l'instant serait trop naïf, et j'ai honte de l'avouer, ne me plairait pas autant que je le voudrais. Sa nature indomptée est souvent cause de problèmes et d'inquiétude, mais elle fait partie de sa personnalité, c'est un fait. La contrôler et l'atténuer serait déjà très appréciable. Je suis absolument certain que l'intéressée n'est pas de cet avis, mais elle est jeune, naïve et inconsciente du danger. Elle se promène seule dans les rues sans se rendre compte du nombre de chats errants affamés du beau petit oiseau qu'elle est. Sa sécurité est ma priorité, et son caractère de tigresse m'oblige a employer les moyens nécessaires. Mais si cette amie pouvait la raisonner suffisamment, peut-être pourrai-je alléger mes mesures...? C'est trop tôt pour y penser. Au moins sous verrou, elle ne risque rien.

Mon interlocutrice me fixe, l'air songeur. Je peux constater que tout comme moi, sa position à évolué. Notre mépris mutuel s'est métamorphosé en intérêt commun pour l'autre. Elle est intéressante, intelligente et je pense à tout ce qu'elle pourrait apporter à ma chère Yume, bien que je ne me prononce pas entièrement pour le moment, et elle, est sûrement intriguée par ma personne, si complexe, si mystique, si CharlesHenresque. Chose très compréhensible, et assez répandue. Que je m'y intéresse ? Chose plus rare, en revanche. Je vois l'ombre d'une idée passer dans son regard. Est-ce bon ? Est-ce mauvais ? Aucune idée pour l'instant, car sa question n'a pas encore franchie la barrière de ses lèvres, mais je le pressentiment que celle-ci sera d'une curiosité déplaisante mais inévitable. Yume a souvent ce genre de regards. Je me prépare intérieurement à encaisser, je me sens devenir nerveux. Que fait cet imbécile de cuisinier ?

- Mais il y a quelque chose que je ne comprends pas. Vous dites être attristé du sort de votre fiancée, enfermée entre ces murs, seule, et pourtant vous lui refusez la rencontre du monde extérieur. Yume n’est pas un oiseau de cage, laissez là un peu voler de ses propres ailes. Elle ne vous en appréciera que d’avantage !


Pourquoi, pour une fois, mes pressentiments ne pouvaient-ils pas être erronés ? Mon intelligence et ma perfection me faisais toujours avoir raison, et dans le cas présent, cela ne me faisais pas du tout plaisir. Toute ma ma bonne humeur et la détente que j'avais réussi à acquérir disparurent d'un seul coup, laissant place à une boule au ventre particulièrement désagréable. J'aurai du l'avoir prévu. Je me tendis. Emily avait posé cette question assez innocemment et en faveur de Yume, ce que je comprenais, mais il y avait des choses qu'elle ignorait. Elle ne savait pas de quoi elle parlait, et à cause de cet accès de curiosité, je devais faire face à un choix redoutable. Je ne savais pas si je pouvais lui parler de ces choses là. Je n'étais même pas certain qu'elle ne soit pas en train de jouer la comédie. Pouvais je vraiment lui faire confiance ? Si elle était trop bavarde ou de mauvaise intention, ces fuites pouvaient être atroces pour notre famille, plus particulièrement pour Yume. Je suis pris d'un atroce mal de crâne. Je me levai et marchai un peu, indécis. Je m'arrêtai finalement, pas trop loin d'elle et je lâchai quelques paroles assez vagues:

-Et bien, pour tout vous dire... En plus de son statut social important, de sa richesse, de sa fragilité, de ma peur de la voir s'envoler, il y a autre chose... Des événements passés, des faits qui ont eu lieu avant notre rencontre, trop importants pour être ignorés.


Toujours aussi hésitant, je posai mon regard sur elle. Silencieuse, elle me fixait également. Dans son regard, je voyais beaucoup de curiosité, une envie pressante d'en savoir plus, et aussi un début d'inquiétude. Elle semblait sincère. C'était un risque à prendre, et le risque zéro n'existait pas de toutes manières. De plus, il était préférable qu'elle l'apprenne de moi, car un jour ou l'autre, elle le saurait, même je gardais le secret. Si je voulais vraiment qu'elle raisonne Yume et la protège, lui confier cela était essentiel. Ma fiancée passait avant tout. Pour elle, j'étais prêt à tout. Je décidai alors de lui faire confiance. Il était probable que je le regretterai. Pourtant à l'instant présent, en réfléchissant, elle me semblait la meilleure personne à qui confier ce secret. Je soupirai et retournai me rasseoir, la tête dans mes mains. J'inspirai un bon coup et commençai.

"-Je tiens d'abord à préciser, que ce que je vais vous dire est strictement confidentiel, et que jamais cela ne doit se savoir. Pas même Yume. Surtout pas Yume. Vous risquerez de lui rouvrir des blessures atrocement douloureuses ou la bouleverser au point de la rendre folle. Elle n'en a pas besoin, surtout pas pour l'instant. Je suppose que vous comprenez. Bien."

J'inspirai de nouveau. Par quoi commencer ?

"-Yume est terriblement inconsciente du danger qui l'entoure. Elle est déterminée, sort la nuit -cause de cauchemars atroces-, et à tendance à arpenter des quartiers peu recommandables et dangereux, seul. J'admets qu'elle est pleine de ressources, courageuse, intelligente, débrouillarde, mais elle n'est pas intouchable. Il lui est souvent arrivée d'être retrouvée blessée, agressée par certains, parfois assez gravement. Mais ce n'est pas tout. Peu avant notre rencontre, elle se promenait seule dans Whitechapel, et elle s'est fait poursuivre par une bande d'hommes violents, sûrement souls. Après une course où elle pensait les avoir semés, elle est arrivée dans un cul de sac. L'un d'eux la retrouvée la coincée contre le mur et a failli la....la..."

Ma voix tremblait au possible. Je ne pouvais pas le dire. Penser a ce malpropre, poser ses mains sur ma fiancée, et... Même le mot "viol" me semblait trop sale a penser. Quelle horreur. Je n'avais même pas la conscience de son existence quand ça s'est passé, mais en parler me mettait dans tous mes états.

"-Heureusement, à ce moment précis, il y a eu cette catastrophe naturelle... Les idiots pensent à une collision des mondes, moi je pense a des plaques tectoniques qui se sont frôlées. Elle a échappée au pire, certes, mais elle a été profondément marquée par cet incident. Pourtant elle continue de sortir la nuit, dans ces même quartiers, sans que l'on ai pu coincer ce criminel, et d'autres comme lui. Elle n'aura pas autant de chance la prochaine fois. Si elle revivait une seconde expérience similaire, elle ne pourrait le supporter. Le second événement est plus ancien, bien plus privé, et même Yume n'en sait rien.


Si vous êtes amis avec ma fiancée, vous devriez savoir que sa mère est morte, quand elle était très jeune, ce qui lui a valu une enfance de solitude. Pendant longtemps, nous avions été persuadée que cette mort prématurée était due a une fragilité de santé et un hiver trop rude. Pourtant, quelques années après, nous avons revu un des médecins légistes. Il nous a confié dans la confidence ce qui s'était vraiment passé."


Je me sentais mal de tout lui révéler. Pouvais je vraiment lui confier une information de cette envergure ? Je la connaissais à peine... Une partie de moi me criait de tout raconter. Une fois que j'avais commencé, je ne pouvais pas m'arrêter. Pas si loin dans le chemin. Espérons que cela soit nécessaire.

"Empoisonnée. Il l'avait gardé pour lui pour ne pas achever la petite d'à peine cinq ans, son mari détruit par la mort de son aimée et pour ne pas provoquer un scandale. Pourtant, elle n'avait pas d'ennemis, si ce n'était des jalousies dans un cercle plus privé. Et durant quelques événements de son enfance, Yume a souffert d'énormes indigestions alimentaires, de crises d’asthmes inexpliquées, et les domestiques ont décelés plusieurs tentatives d'attentat à sa vie. Quel que soit ce psychopathe, la mère ne lui a pas suffit. Il n'y a aucune preuve qui mène a un suspect pour l'instant, mais pour moi il est clair qu'il s'agit de la même personne. Yume sera mise au courant quand nous aurons quelque chose de concret et quand elle sera redevenue stable émotionnellement. Vous savez maintenant ce qui m'inquiète au point de la mettre sous clef. "


Je respirai un bon coup. Qu'est ce qui m'a pris de lui dire ça...? Qu'est ce qui m'a pris... Le secret était sûrement trop lourd à porter. J'avais échoué. Il ne me restai qu'à espérer que cette Emily soit réellement une bonne personne. Je me levais de nouveau, la tête dans les mains. Le repas n'arrivait pas et j'avais besoin d'air. J'étais dans une position de faiblesse. Je m'en voulais énormément. Elle n'avait pas besoin de savoir tout ça... Pourquoi ? Pourquoi m'étais je laissé tenté ? Je ne pouvais m'en vouloir qu'à moi même. Au moins sa curiosité était tarie. Ma tête me tournait.

"-E..Excusez moi, je crois que j'ai besoin de sortir m'aérer. Peut-être en auriez vous aussi besoin ? M'accompagnerez vous dans les jardins, Dame Emily ? Si vous aimez les roses, vous serez enchantée."


Je me mis à sa hauteur et lui tendis ma main pour la relever si elle acceptait ma proposition. Penser et parler d'autre chose me ferait le plus grand bien. Ces révélations ne conduiraient qu'à deux choses: Une confiance mutuelle et solide ou au contraire, a une peur qui la ferait fuir très loin de notre famille. Ce geste égoïste venait peut-être de mettre en danger l'amitié prometteuse de ma cousine avec la jeune femme. Quel incapable. Mais cette histoire m'aura au moins appris quelque chose: il serait peut-être temps pour moi aussi d'avoir un ami. Je ne pourrai plus longtemps porter le monde sur mes seules épaules.
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MessageSujet: Re: "Seriez vous perdue ?"(Emily)   "Seriez vous perdue ?"(Emily) EmptyDim 25 Oct - 22:29

Charles-Henri s’est lancé dans un récit incroyablement long, me parlant de Yume et de son passé. La jeune fille sortait la nuit et elle a fait une mauvaise rencontre. Ce sont des choses qui malheureusement arrivent plus souvent que l’on ne pourrait le croire, mais lorsque l’on fréquente volontairement des endroits aussi malfamés, à quoi faut-il s’attendre ? Je suis surprise d’ailleurs, d’apprendre que Yume, après avoir été agressée, retourne si vite se promener dans les coins les plus sombres de Londres sans même prendre une arme sur elle, même le plus modeste des canifs. Je la pensais plus intelligente !

Le jeune homme continue son histoire, me parlant à présent de la mère de Yume, qui aurait apparemment été empoisonnée, chose qu’ils n’auraient appris que plusieurs années après le décès de cette dernière ! Hum, heureusement pour eux que le meurtrier n’ai pas cherché à empoisonner toute la dynastie des Wilson, parce qu’en dissimulant que la noble dame avait été assassinée de la sorte, personne ne devait se méfier du contenu de son assiette ! Ce qui explique peut-être les différentes maladies de Yume pendant sa jeunesse alors. Et apparemment, ce psychopathe moyennement compétant serait encore dans les parages aujourd’hui.

-...Vous savez maintenant ce qui m'inquiète au point de la mettre sous clef.

Durant toute la durée du récit, je serai les poings, persuadée que cette phrase allait arriver. Non. Non, non, NON. Ce n’est pas une excuse. Je me sens fébrile : le raisonnement du jeune Wilson m’exaspère au plus haut point. Il m’explique que, parce que sa fiancée a déjà été menacée plusieurs fois, cela rend légitime son enfermement. Il considère la jeune fille comme un trésor convoité à protéger, et non comme une humaine qui aurait besoin de prendre confiance en elle et ses capacités. Il en fait une victime, cultive sa faiblesse et sa vulnérabilité en lui faisant croire que le seul moyen de vivre une vie accomplie est de rester calfeutrée dans son manoir. C’est déplorable. J’ai hâte de détruire ses arguments un par un.
Je ne suis pas la seule à être mal à l’aise apparemment, puisque je vois Charles-Henri se prendre à son tour la tête dans les mains. Il souffle soudain :

-E..Excusez moi, je crois que j'ai besoin de sortir m'aérer. Peut-être en auriez vous aussi besoin ? M'accompagnerez vous dans les jardins, Dame Emily ? Si vous aimez les roses, vous serez enchantée.

Bien sûr. En voilà une bonne idée. Allons donc voir votre formidable jardin recouvert de roses, et je vous expliquerai donc ce qu’est une fleur digne de ce nom.

Sans exprimer le moindre mot, je me lève de ma chaise et suis Charles-Henri, inexpressive. Ma démarche doit s’apparenter à celle d’une somnambule. Nous traversons de nouveau le salon pour sortir par une petite porte menant derrière le manoir Wilson.
Dès mes premiers dans je jardin, je suis légèrement interloquée par la quantité incroyable de bosquets de fleurs. Il y en a des centaines. Les rosiers sont les plus beaux, à mes yeux. Comme hypnotisée, je m’approche d’un buisson dont les fleurs blanches émergent d’une fierté arrogante, comme si elles étaient conscientes de leur propre beauté.

Je me saisis donc d’une branche du rosier, la serrant jusqu’au sang. La morsure des épines me surprend à peine. Cette fleur est si belle à la fraicheur de la nuit, celui qui se bornerait à la recouvrir d’une cloche de verre, la laissant suffoquer, n’aura rien compris. Je lève la tête vers la Lune, tremblotante de colère et de divers sentiments confus. Les ténèbres sont si belles, ce soir…

- Je ne peux pas vous aider, Charles-Henri, je suis désolée…

Je lâche la ronce couverte de perles rouges qui paraissent noires dans la nuit, regardant par terre, un sourire à moitié amusé et désespéré aux lèvres. Ce débat ne mènera nulle-part, cet homme est beaucoup trop borné. Paralysé par la peur d’être courageux, désespéré avant même d’avoir connu le pire. Cela me désole sincèrement de voir les vivants gaspiller leur vie à ce point. Ce genre de comportement dévoile souvent une montagne de regrets germant dans les dernières années, une sombre fleur aux pétales délicieux, mais intouchables. Un symbole qui nous rappelle ce que nous avons laissé passer devant nous, sans y goûter.

- Voyez-vous, j’ai bien peur que nos points de vue soient violemment divergents à ce sujet. Vous ne pouvez pas maîtriser Yume, ou alors vous en avez simplement l’illusion. Non… la seule chose que vous maîtrisez, c’est la façon dont vous aller la perdre.

Je secoue la tête et serre mon poing. Décidément, sa faiblesse m’écœure, et je dois faire de gros effort pour contenir mon agacement. Relevant le visage, je m’avance rapidement vers Charles-Henri, les yeux foudroyant d’éclats sauvages et les dents serrées. Ma voix devient rauque :

- Vous avez peur qu’elle se fasse agresser ? Apprenez-lui à se battre ! Vous craignez qu’elle soit empoisonnée ? Aidez-la à préparer sa nourriture ! En la barricadant ici, vous en faites une assistée, et devenez par la même occasion son bourreaux ! Quand allez-vous enfin cesser de fortifier Yume dans son image de victime ?!...

Mon visage est seulement quelques centimètres du sien, et je dois lever haut la tête et les yeux pour fixer intensément son air quasiment inexpressif. Je me rends compte que mon poing droit est toujours serré. Le lui coller sur le nez le ramènerait peut être à la raison. Après tout, aucun garde du corps ne nous a suivi. Ma respiration est houleuse et menaçante.
Et puis…

Je me détends. Mon accès de rage s’estompe, l’adrénaline retombe légèrement. Je recule. Il me reste encore une carte à jouer. Retournant vers la roseraie, j’hume le parfum des fleurs, prenant une large respiration avant ma prochaine tirade :

- De plus, si je m’en réfère à votre manière de penser, je suis une très mauvaise fréquentation pour Yume. Vous ne savez rien de moi, mais je vous assure que je ne suis pas quelqu’un de mauvais. Or, je prône l’imprudence, un mode de vie intense et l’indépendance. Je fréquente des malfrats et danse avec le Diable, lui-même. Je ne crains pas la nuit, ni la mort d’ailleurs. J’ai vécu des horreurs que vous ne pourriez même pas imaginer. Alors c’est vous dire que la violence, je la connais, terminais-je, un sourire aux lèvres.

Au point où j'en suis, autant être aussi franche que tranchante. Cueillant rapidement une rose d’un blanc pur, je la lui présente :

- Alors le dilemme est simple. Ecoutez bien, c’est la dernière fois que je vous l’explique. Cette fleur c’est Yume. Elle est magnifique, mais elle a besoin de soleil et d’eau pour s’épanouir, comme toutes celles de ses espèces. Donc, soit vous vous bornez à la priver de ce qui est essentiel à sa survie et elle se fane, lentement, mais surement…

Aussi délicatement que mes paroles, je commence à ôter une à une les pétales de la rose qui tombent à mes pieds. Je continue :

- Soit vous acceptez qu’elle vive la vie qu’elle mérite. La sécurité la plus totale n’existe pas. Sortir dehors en pleine nuit est dangereux, certes, mais je suis sure que Yume le sais très bien. Si elle continue à sortir la nuit malgré les risques encourus, c’est qu’elle accepte leur éventualité. Si les roses ont des épines, ce n’est pas uniquement pour décorer. On appelle cela les dommages collatéraux.

Et, mêlant mon geste à la parole, je secoue brièvement ma main ensanglantée, ce qui a pour effet de recouvrir la fleur de quelques tâches pourpres.

J’espère vraiment m’être fait comprendre. S’il ne se remet toujours pas en question, je ne pourrais plus rien faire pour lui. Pour Yume non plus, malheureusement. Fatiguée d’argumenter contre une porte de prison au sens propre du terme, je soupire et laisse tomber la rose tachée au pied de Charles-Henri avant de lui tourner le dos. Cela suffit. J’avise à présent le portail du manoir Wilson à quelques centaines de mètres de la roseraie :

- Enfin, après, ce ne sont plus mes affaires. Si vous voulez m’excuser, je crois que cette discussion m’a fait perdre l’appétit.
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MessageSujet: Re: "Seriez vous perdue ?"(Emily)   "Seriez vous perdue ?"(Emily) EmptyMer 4 Nov - 22:16

Sidéré, choqué par une telle volubilité et par une telle violence, j'avouais être désarçonné, complètement confus, et j'ignorai même si j'avais saisi la moitié des viles accusations proférée d'une si belle femme à mon égard. Quel poison ! Pendant qu'elle s'éloignait, je baissais mon regard vers la pauvre fleur, malmenée et tachée de sang. Les idées affluaient à une telle vitesse dans ma tête, que je n'arrivais à les attraper pour en faire quelque chose de concret. Était-ce ainsi que cela se terminait ? Je sentais une légère colère me prendre les tripes. Sans raisons, elle qui était si courtoise et que je commençais à apprécier, s'est mise a me crier dessus et employer la manière forte. Pourquoi la violence ? Je sais que voir ses idées non partagées pouvait être frustrant, mais de la retenue enfin ! Ses arguments avaient peut être du sens, être sujets à réfléchir, mais j'étais si contrarié et déçu que je ne fis rien de tel. Qui était-elle pour me remettre en question et me faire douter ainsi ? Elle avait raison, ce n'était pas ses affaires. En tant qu'homme de la maison, il était de mon devoir de la protéger ! Qu'elle retourne à sa vie de saltimbanque, elle que je pensais si bien élevée ça ne m'intéressait absolument pas ! Qu'elle et ses beaux yeux de sorcières partent loin d'ici, et ne viennent plus importuner ma fiancée ! Moi qui pensait avoir l'opportunité de faire une rencontre de qualité ce soir, je suis désillusionné… Je voyais le vigile, derrière la grille, qui s'agitait. Devrai-je l'avertir et la faire immobiliser ? Provoquer la rancœur de Yume pour un temps, assurant son bien ? Ce n'était pas la première fois que cela arrivait, et ma cousine n'arrêtait pas de m'adresser la parole pour autant. Même si je la laissais filer dans la nuit, cela reviendrait du pareil au même. Après tout, ce n'était pas comme si elle avait raison, pas comme si je risquais de la perde…

-Eh Charles-Henri ? Qu'est ce que tu fais dehors, et c'est quoi cette tête de démuni ? T'as deux de tension ou quoi ?

Surpris à mes pensées, je sursautai et levai la tête. Ma fiancée était à son balcon, à quelques mètres de ma tête, penchée en ma direction avec ce petit sourire narquois aux lèvres qui ne la quittait jamais quant elle était prête à me taquiner ou a faire une énorme bêtise. Emily n'était pas dans son champs de vision, cachée par un rosier, mais elle, de là où elle se trouvait pouvait parfaitement nous voir, elle s'était d'ailleurs arrêtée, par nous observer, retenant son souffle. Mon regard et tous mes autres sens portés en l'attention de ma bien-aimée, je remarquais qu'elle avait troqué mes vêtements contre une longue chemise de nuit, qui la mettait en valeur, comme à son habitude, et à la vue de ses cheveux ondulés et trempés et à l'odeur d'orange qu'elle dégageait, je supposais qu'elle venait de prendre un long bain. Son sourire s'étendit davantage et elle passa sa main au niveau de mes yeux (enfin d'après la hauteur, je supposais):

-Ouhouh ? T'es mort ?....Qu'est ce qui ne va pas ?

-Je…

Elle se retourna un instant, comme alertée par un bruit, puis elle revint vers moi.

-Apparemment le cuisiner te cherche. Selon lui tu as subitement disparu avec ton invité de marque. Je me demande bien qui c'est…Laisse moi deviner… Un de ces ennuyeux et féroces homme d'affaire avec qui tu parles échec, économie et physique quantique ?


Diantres, le cuisinier ! Je l'avais complétement oublié… Il devrait encore patienter quelques instants, au rythme ou les faits se déroulaient. Face a ce pique lancé en ricanant, je me mis à sourire a mon tour, jetai un regard en coin à Emily, puis répondit:

-Dans ce long groupe de mots, seul le mot "féroce" est correct. Perdu.

-Ah ? Elle souleva un sourcil, comme pour m'imiter. Voyons voir… Un féroce et ennuyeux homme d'a…Une femme ? Tu as invité une femme ? Une femme féroce ? Grrr ! Hilare, elle caricatura la femme fatale avec son vulgaire mouvement de griffes de tigres. Et bien bravo ! Comme ça déjà des amantes avant le mariage ?
-Mais non voyons ! Yume tu sais très bien que je n'ai….

Je m'arrêtais. Elle avait touché une corde sensible et j'avais répondu sans réfléchir.

-Que tu n'ai….?


"Que je n'aime que toi". Pourtant ces mots restaient coincés dans ma gorge, et j'étais presque honteux d'avoir osé les penser. Piteux devant cet élan du cœur non calculé et cette déclaration ratée, je baissais la tête, cachant mes joues blanches qui devaient être rosies.

-Rien du tout. Oublie cela.

Un blanc s'installa, quelques minutes où je la fixais, souriante. Cela me brisa presque le cœur. Ce genre de moments d'intimité arrivaient si rarement…Enfin intimité…Si on excluait Emily qui n'en ratait pas une miette. Tellement souriante. Rien que l'idée de la perdre m'était insupportable. D'un seul coup son sourire s'effaça quand son regard se posa sur quelque chose que je n'arrivais à déterminer d'ici, et elle me fusilla du regard révoltée.

-Hey ! Regarde comment tu as bousillé mes roses !! Mes précieuses roses ! Moi qui m'en occupe tout les jours, qui leur parle, qui leur chante des chansons ! Tu le sais très bien en plus ! Pourquoi tu as fait ça ? Je comprends que tu ais pu avoir une journée difficile, mais trouve toi un autre puching ball !

Intérieurement, j'étais aussi révolté qu'elle. Un si beau moment, gâché par la colère furieuse d'Emily, qui me retombait dessus. C'était injuste !

-Mais ce n'est..

-Tais toi ! Méchant !


En joignant les mots à la parole, elle se mit à me jeter des peluches dessus, je me mis instantanément en position de défense. Quand elle eut fini, je ramassais ses précieuses poupées de chiffons, qu'elle avait fait elle-même. Ce serait dommage qu'elles s'abiment. Quand en grommelant, je ramassais celles d'être que je ne portais pas dans mon cœur, comme celle de cette clocharde dingue, de ce chat séducteur et d'autres, je mis la main sur une nouvelle poupée, féminine blonde aux yeux bleus, qui me faisait penser à ma "délicieuse" invitée.

-Tiens, je ne la connais pas celle là !

-C'est Emily ! Ma nouvelle amie trop gentille, trop géniale, trop intelligente ! Et pour une fois, je suis sûre que tu vas l'adorer !


J'arrêtais instantanément ma récolte, relevait la tête, les yeux ronds et face à l'absurdité de ces propos juste après la démonstration de harpie que celle que j'étais censé adorer venait de me faire, je ne pus m'empêcher d'éclater de rire. Chose qui m'arrive très peu, voir jamais, un peu honteuse, mais impossible a éviter et qui d'une certaine manière me faisait du bien. Je me maitrisais bien assez vite, tout de même et me rendis compte, que la grimace narquoise s'était transformé en esquisse de sourire timide et attendrie. Je fondais. Complétement. Mais il fallait me contenir, au moins devant elle et Emily, je ne devais pas perdre la face.

-Qui êtes vous, et qu'avez-vous fait de Charles-Henri ?

-Comment ?
-Entre ça et le fait que tu ais annulé tout tes rendez-vous de la journée pour t'occuper de moi, il y a du progrès, bien que je sache très bien me débrouiller toute seule. Avant, il y a pas si longtemps, tu m'aurais fait ta grimace de péteux et ta voix grinçante: "Yume ! Voyons ! Un peu tenue !"

-…"Péteux" ? Oh Yume, voy…. ! Zut.
-T'as pas tellement changé en fait.  Bon je profite que tu sois de bonne humeur pour te rendre ça !

Elle me jeta de nouveau quelque chose à la figure, cette fois ci…Mes propres vêtements. Complétement tachés et déchirés. Ma nouvelle chemise hors de prix….

-Yume qu'est ce que tu as fait ??? Tu as idée de ce que ça m'a couté ?

-C'est pas comme si vous étiez sur la paille, Monsieur Wilson ! Bon, je te laisse avant de te laisser me crier dessus ! A plus tard !

Et sur un éclat de rire, elle ferma la fenêtre et les rideaux et son ombre s'éloigna. Je ne pouvais être vraiment fâché contre elle. Et je restais comme elle m'avait laissé, tel un démuni, avec en plus des peluches et des vêtements bons à jeter sur les bras. Je soupirais. Ma colère première contre Emily était bien puérile, et après avoir vu le sourire de Yume, je me rendais compte à quel point elle avait raison, bien que ça ne me plaisait pas du tout de l'admettre.  Je ne voulais pas perdre Yume. Elle qui était si parfaite, si différente des autres, si honnête alors que j'étais entouré d'hypocrites tous semblables. J'avais juste peur de ne pas être à la hauteur, qu'elle, si brillante, si séductrice sans le vouloir, trouve un homme de bonne situation qu'elle préfère a moi et qu'elle m'abandonne. Pas que toutes mes méthodes étaient mauvaises, je ne disais pas. Il faudrait juste…. Les assouplir ? Si je satisfais Emily de ce côté-là, peut-être pourrait t-elle m'aider à me faire une meilleure place dans le cœur de Yume ? Pour recevoir il fallait donner c'était un fait. Résigné, un peu honteux de mon comportement, je me tournais vers la blonde, toujours immobile mais prête à repartir. Je souris, piteux et lui demandai doucement:

"-Emily… Revenez s'il vous plaît… Il n'était pas la peine de vous fâcher. Venez vous asseoir à mes côtés, il semble que vous ayez…des choses à m'apprendre…."

Je détournais le regard suite à ces mots, rougissant de demander ainsi faiblement de l'aide. Si mon père me voyait que penserait il de moi ?
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MessageSujet: Re: "Seriez vous perdue ?"(Emily)   "Seriez vous perdue ?"(Emily) EmptyJeu 5 Nov - 20:50

Un pas après l’autre, m’éloignant de Charles-Henri, je ressens comme une sorte de contrariété. Comme si j’éprouvais quelques remords, en sorte. Mais je ne vois pas en quoi il serait légitime de les ressentir, ces remords. Mais il se pourrait que dire ses quatre vérités à ce snobinard de pacotille ne m’ai pas fait autant de bien que je ne l’espérais, curieusement.
Quoi qu’il en soit, il ne me retient pas. J’imagine que le débat n’a plus lieu d’être. Fort bien, qu’il fasse ce qu’il souhaite, cela ne m’intéresse plus.
Alors que je continue de marcher sans me retourner, une nouvelle voix se fait entendre. Une petite voix fluette que j’avais déjà entendue :

-Eh Charles-Henri ? Qu'est ce que tu fais dehors, et c'est quoi cette tête de démuni ? T'as deux de tension ou quoi ?

Yume est là ! Je m’arrête instantanément, interdite. Vu la manière dont elle vient d’interpeler son cousin, elle n’a rien dû entendre à notre précédente conversation. Alors que je me retourne, je la discerne au travers de branches de rosiers à son balcon, au-dessus du jardin. Je dois être hors de son champ de vision, tapie dans l’obscurité et dissimulée par les buissons. Alors que je me rapproche de quelques pas feutrés, la conversation continue :

-Ouhouh ? T'es mort ?....Qu'est ce qui ne va pas ?

-Je…

-Apparemment le cuisiner te cherche. Selon lui tu as subitement disparu avec ton invité de marque. Je me demande bien qui c'est…Laisse moi deviner… Un de ces ennuyeux et féroces homme d'affaire avec qui tu parles échec, économie et physique quantique ?

-Dans ce long groupe de mots, seul le mot "féroce" est correct. Perdu.

Cette petite pique me surprend. Je ne pensais pas un jour pouvoir être qualifiée de féroce ! Je pose – plus délicatement cette fois – mes mains sur les branches du rosier devant moi, mes doigts se faufilant avec aisance entre chaque épine, et écarte les tiges qui me gênent afin d’apercevoir le visage de Charles-Henri, habité par un semblant d’agacement dans les yeux.
Je réprime de justesse une envie soudaine de me ronger les ongles, penchant légèrement la tête sur le côté. Il est vrai que mon interlocuteur, lui, a réussi à conserver son sang-froid et sa courtoisie durant toute notre conversation, malgré notre désaccord. Je me rends soudain compte que mon comportement était peut être démesuré, en plus d’être impoli. Pourquoi tant d’emportement ? C’était plus fort que moi, tout à l’heure, je sentais mon sang bouillir, et cette irrépressible envie de m’enflammer.

Mes actions impulsives sont de plus en plus fréquentes, c’est évident. Peut-être ai-je inconsciemment envie de mettre en garde les personnes que je rencontre. Ce n’est pas la meilleure façon de se faire des amis, j’en conviens, mais au moins, ils savent ainsi que je possède des crocs, et que je sais me défendre. Je me suis faite trop souvent abusée lorsque je souriais tout le temps, lorsque la douceur n’était que mon unique mot d’ordre. Mais ce n’est pas une excuse. Toute cette amertume doit-elle réellement avoir raison de mon comportement ?...

Pas vraiment, non. Ce n’est pas parce que j’ai moi-même parfois été raillée, agressée et poussée dans mes derniers retranchements que je dois faire pareil avec autrui. Mais c’est tellement plus simple, et la tentation est si grande. Jouer à la moralisatrice, appuyer là où le bât blesse, lorgner son interlocuteur avec un petit air de supériorité. J’ai soudainement envie de me gifler très fort, mais ne regrette rien.
Je suis alors tirée de mes pensées par une vive exclamation de Yume, s’indignant à propos de l’état du jardin :

-Hey ! Regarde comment tu as bousillé mes roses !! Mes précieuses roses ! Moi qui m'en occupe tout les jours, qui leur parle, qui leur chante des chansons ! Tu le sais très bien en plus ! Pourquoi tu as fait ça ? Je comprends que tu ais pu avoir une journée difficile, mais trouve toi un autre puching ball !

Eh ! Elle n’exagèrerait pas un peu, par hasard ? Après tout, je n’ai fait que cueillir un petit bouton, et laisser couler un peu de mon sang sur le buisson : il n’y a pas de quoi en faire tout un drame ! Je respecte bien trop les roses pour leur causer du tort.
C’est alors qu’un déluge de petites formes en tissus tombe de la fenêtre pour marteler Charles-Henri. Sans doute le courroux de la demoiselle pour celui qu’elle tenait pour responsable de son jardin froissé. En regardant avec plus d’attention, je me rends compte que les objets sont en fait de petites poupées de faites de tissus de manière très artisanale ! Le jeune homme visé par ses munitions de fortunes en garde une à la main qu’il observe, perplexe, en demandant à sa propriétaire de qui il s’agit :

-C'est Emily ! Ma nouvelle amie trop gentille, trop géniale, trop intelligente ! Et pour une fois, je suis sûre que tu vas l'adorer !

Hum. C’est trop de compliments pour une seule personne. Et assez ironique aussi, étant donné la situation. Charles-Henri l’a également très bien compris, puisque ce dernier se met soudainement à rire ! Un rire franc et cristallin, qui me laisse tout à fait perplexe. Ce n’est pas un rire cynique, moqueur ou blessant, mais plutôt une véritable manifestation d’amusement face à ce moment incongru.
Je ne m’attendais pas à une telle réaction. Mes doigts se crispent sur la tige de rosier que je tenais, et je me sens… Idiote. Cette sensation d’avoir commis une erreur me rend légèrement honteuse. Yume me décris comme un être si appréciable, alors que je viens de démontrer l’exacte opposé à son cousin. Je me recroqueville presque inconsciemment derrière le rosier, comme si je voulais devenir invisible.
J’aperçois Yume jeter à nouveau quelques habits sur son cousin, avant de repartir en riant dans sa chambre en claquant la fenêtre. Le jeune homme, quant à lui, reste muet, les vêtements dans les bras, avant de s’asseoir en soupirant sur un banc en fer forgé finement ouvragé.
Alors que je m’appliquais à me faire oublier, arrêtant presque de respirer, j’entends Charles-Henri s’adresser à moi, regardant au travers du buisson de roses :

"-Emily… Revenez s'il vous plaît… Il n'était pas la peine de vous fâcher. Venez vous asseoir à mes côtés, il semble que vous ayez…des choses à m'apprendre…."

J’hésite quelques secondes. Son humilité m’inspire de la sympathie, contrairement à son attitude altière en début de soirée. Je sors finalement docilement du rosier derrière lequel je m’étais grossièrement cachée, marchant à petits pas vers le jeune homme. Arrivée à sa hauteur, je m’assoie sobrement sur le petit banc. Jouant avec mes cheveux, les yeux fixés vers le fond du jardin, je décide de prendre les devants :

- Tout d’abord, je vous dois des excuses pour mon attitude. Je suis réellement navrée si je vous ai quelque peu brusqué et vous demande pardon. Je n’avais aucun droit d’agir de manière aussi violente, vous avez le droit d’avoir votre point de vue sur cette affaire. Et de toute façon, vous êtes mieux placé que moi pour savoir ce qui est nécessaire de faire ou non.

Je ne pouvais m’empêcher de débiter cette phrase de manière tendue, baissant légèrement la tête. Prodiguer des excuses est parfois compliqué, mais le véritable déshonneur serait de s’abaisser à ne pas les tenter de les formuler.

- De plus, j’ai pu constater que Yume ne semble pas si malheureuse que ça en votre compagnie. C’est vrai, en la regardant, tout à l’heure, j’ai vu de l’affection dans ses yeux à votre égard.

Je m’interromps quelques instants, frottant mes mains l’une contre l’autre, jouant avec mes doigts, remarquant le sang qui perlait tout doucement de ma paume blessée. Embrassant ma blessure pour la nettoyer, je reste pensive un instant. Et s’il y avait un moyen pour arranger les choses ? Finalement, ce Charles-Henri semble avoir compris que son système de fonctionnement doit être légèrement repensé. Je pourrais même l’aider, pour cela. C’est le moins que je puisse faire.

- Vous savez, si vous avez peur pour la sécurité de Yume à l’extérieur du manoir… Je ne peux rien vous promettre, mais je peux essayer de veiller régulièrement à sa sécurité, comme je l’ai fait l’autre nuit. Je ne suis peut-être pas parfaitement qualifiée pour ce genre de travail, mais cela vous rassurerait-il de savoir que quelqu’un se souci de son bien être au-delà de ces grilles ?
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MessageSujet: Re: "Seriez vous perdue ?"(Emily)   "Seriez vous perdue ?"(Emily) EmptyDim 22 Nov - 15:32

J'attendis quelques secondes, et malgré mes paroles, aucune réaction, aucune forme aucun bruit. Pourtant, je distinguais ensuite sa forme gracieuse et féminine se détacher du rosier et se diriger vers moi, l'air plus penaude qu'énervée. Pendant un instant, j'avais crus que mon invitée, allait continuer de me fixer silencieusement, pour partir juste après. Elle n'aurait pas eu parfaitement tord, mais pas raison pour autant. Toujours était-il que je soupirai de soulagement à sa vue. Mon effort et cette marque de faiblesse ne m'avaient pas fait défaut et le sentiment qu'enfin quelqu'un de sincère était de mon côté et prêt à m'aider me réchauffa le cœur. Mon père m'avait toujours déconseillé de m'attacher aux personnes qui ne m'apporteraient rien sur le plan professionnel ou financier, surtout pas aux femmes "parce qu'elles étaient fourbes et m'attireraient des ennuis", mais là, c'était plus fort que moi. Emily avait beau être sacré susceptible et peu patiente, ce petit bout de femme m'inspirait une forte sympathie, voir même de l'affection. Faiblesse ? Simple humanité ? Je trancherai sur la question plus tard. Pendant qu'elle semblait chercher ses mots en triturant ses cheveux blonds, je la regardai de nouveau et notai un élément que je n'avais pas envisagé et que je n'aurai pas cherché à connaître lorsque je l'avais rencontré au portail. Cette demoiselle ne portait guère d'anneau.

N'était-elle pas fiancée ? Elle se prétendait femme libre, certes, mais elle était aussi ravissante que les boutons de roses qu'elle aimait détruire. Cela m'étonnerait donc fort que la dame n'ait pas ses prétendants. Je n'arrivais à déterminer son statut social, mais riche ou pas, les Roméo étaient garantis. Un amant, sûrement. Toutefois, face à cet air mélancolique qui semblait toujours peindre son visage, même a petites nuances, je me posai des questions. Avait-elle comme moi, des problèmes dont le cœur est la seule cause ? Je secouai la tête, agacé: Non, non, non, il n'était pas question de me laisser contaminer par la curiosité indiscrète de Yume, j'étais un homme respectable. Si elle avait ces problèmes, elle me les confierai si l'envie lui prenait, mais je n'irai pas fouiner dans ses affaires. Ce serait déplacé et c'est quelque chose qui me répugne. Quelle affreuse manie de toujours penser a se renseigner trop sur les personnes qui éveillent en moi un intérêt d'une autre source que financière. Emily reprenait son souffle, alors à cet instant, j'interrompis toute cette suite d'idées à bannir pour l'écouter avec le plus d'attention possible.

- Tout d’abord, je vous dois des excuses pour mon attitude. Je suis réellement navrée si je vous ai quelque peu brusqué et vous demande pardon. Je n’avais aucun droit d’agir de manière aussi violente, vous avez le droit d’avoir votre point de vue sur cette affaire. Et de toute façon, vous êtes mieux placé que moi pour savoir ce qui est nécessaire de faire ou non.

-Vous êtes déjà toute pardonnée, Emily.

De plus, j’ai pu constater que Yume ne semble pas si malheureuse que ça en votre compagnie. C’est vrai, en la regardant, tout à l’heure, j’ai vu de l’affection dans ses yeux à votre égard.


Je ne pus m'empêcher de sourire plus à l'entente de cette phrase. C'était réconfortant.

- Vous savez, si vous avez peur pour la sécurité de Yume à l’extérieur du manoir… Je ne peux rien vous promettre, mais je peux essayer de veiller régulièrement à sa sécurité, comme je l’ai fait l’autre nuit. Je ne suis peut-être pas parfaitement qualifiée pour ce genre de travail, mais cela vous rassurerait-il de savoir que quelqu’un se souci de son bien être au-delà de ces grilles ?


Je réagis au quart de tour suite à ces mots. Mon sourire s'élargit jusqu'au point que mes joues me firent souffrir. (Je n'avais pas l'habitude, aussi...) Je lui saisis les mains par pur réflexe et m'exclamai:

"-Oh, j'aimerai beaucoup, si cela ne vous dérange pas, évidemment ! Ce sera beaucoup plus agréable, autant pour elle que pour moi. Elle serait beaucoup moins révulsée d'être accompagnée si c'est par une amie. Je vous en serais très reconnaissant !"

Soudainement, je me rendis compte que ce geste pouvait paraître déplacé, ou trop familier. Je n'avais pas réfléchi... J'étais aussi détendu avec elle que je l'étais avec ma mère, ma seule confidente et amie. Bien que cela risquait de changer ? J'appréciais cette jeune femme, peut-être que malgré ce début de soirée, repartirons nous amis ? Je lâchai brusquement ses mains en me raclant la gorge. Curiosité, impulsivité... Yume me contaminait sur tout aujourd'hui... Cela n'allait pas du tout !

"-Je...Navré. C'était déplacé, mais je n'ai pas vraiment de contacts amicaux féminins, voir pas du tout, si ce n'est ma mère, qui n'est pas vraiment une bonne référence... Je me suis comporté avec vous comme avec elle. Je m'excuse encore si cela vous à gênée ou révulsée. On dirait que je fais tout de travers aujourd'hui..."

Je soupirai en posant ma paume sur mon front et en glissant légèrement sur le banc. J'étais peut-être encore plus gêné qu'elle... Je devais être vraiment fatigué...Ou trop maladroit. Moi maladroit ? Impossible ! Et pourtant... Dans tous les cas, cela aurait pu être pire. Comme Yume qui nous aurait vus et imaginé quelque chose... Il lui faut un rien pour s'enflammer et s'inventer toute une histoire. Ça aurait été chaotique. Là au moins, nous étions seuls, même les vigiles s'étaient éclipsés d'eux même, ayant compris de loin que la situation s'était apaisée. Avec ce petit silence, j'entendis le cuisinier, à l'intérieur toujours à notre recherche, nous appeler. Je me retournai vers mon invité en souriant:

"-Alors Emily ? Avez vous toujours l'appétit coupé par notre petite dispute ? Car si je ne m'abuse, un repas nous attend, il serait fort regrettable de le laisser refroidir."


Et de nouveau, malgré son refus de début de soirée, je lui offris ma main pour l'aider à se relever.
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