Un petit tour chez Mr Todd

*SCLACK*
Le fauteuil se retourna dans un bruit saccadé et renversa l’homme qui le contenait dans un trou d’où il ne ressortirait jamais. Le barbier essuya sa lame de rasoir avec précaution, changea sa chemise barbouillée de sang puis épongea les quelques flaques qui s’étaient formées de ci de là sur le sol poussiéreux. Un magistrat de moins et de bonnes petites tourtes en plus. Le nouveau commerce de son ancienne maitresse, Nellie, battait son plein et Sweeney se devant de répondre à la demande en « produisant » de plus en plus de matière première. Cet homme-là était le troisième de la journée; un bon chiffre, mais il n’en avait jamais assez. Le barbier se servit une bonne rasade de gin avant de se préparer à un nouveau rasage sanguin. Personne n’avait pris rendez-vous, mais il avait laissé la porte ouverte pour ses potentiels futurs clients. Ces derniers temps, ils arrivaient comme des mouches dans son échoppe pour finir recouverts par elles au fin fond de la cave. Triste ironie n’est ce pas ? Sweeney prépara la mousse en la fouettant de son fidèle blaireau. Il se mit même à fredonner, preuve d’une bonne humeur pour le moins inhabituelle : son affaire se portait bien et il tuait à vitesse grand V. Cela le réconfortait mais ne le consolait pas pour autant : plus jamais il ne serait le même homme, pour le meilleur mais aussi le pire. Alors qu’il dépoussiérait vainement son fauteuil, des pas se firent entendre dans l’escalier. Un sourire sardonique illumina le visage du barbier puis se transforma en une moue avenante tandis qu’il tournait la tête afin d’accueillir son visiteur. Le client frappa doucement à la porte et lança un timide « Bonjour », alors Sweeney lui dit :

-Entrez, Entrez ! C’est pour un rasage, n’est ce pas ? Prenez place, je vous prie !

Il désigna le fauteuil qui devait être encore tout chaud de son précédent bénéficiaire. L’homme qui venait d’entrer dans la pièce était jeune et de fort belle allure. Mais ce n’était pas une assez bonne raison pour le laisser vivre. Il s’avança vers le jeune homme désormais installé dans le fauteuil et commença, sans autre forme de préliminaires, à lui barbouiller le bas du visage d’une mousse onctueuse et épaisse. Il lui fallait faire vite, constata-t-il en jetant un œil à sa pendule, Johanna et Edward rentreraient bientôt du marché. Tout en sortant son rasoir de son écrin de cuir, le barbier entama la conversation - la dernière de ce pauvre homme, on pouvait tout de même à lui accorder :

-Il était vraiment temps de vous rafraichir mon brave, Si je puis me permettre, vous avez vraiment une allure de déterré.

Avec la dextérité et la rapidité qui avait fait de lui le meilleur barbier de la capitale londonienne, Sweeney ôta la barbe hirsute et mousseuse des joues du jeune homme. Comme toujours, il partait de la base du cou pour arriver vers la mâchoire. Ensuite il dénudait les joues qui devinrent lisses et douces. En seulement quelques minutes, son client avait retrouvé une grâce de gentleman. Comme le barbier était de bonne humeur, il en profita pour aussi quelques mèches de cheveux trop longues par rapport à l’ensemble de la coupe. Enfin, il enduisit un peu d’eau de Cologne sur le visage rasé de près. Il recula de quelques centimètres afin de vérifier que tout était parfait puis sourit d’un air satisfait en ajoutant :

-Il me reste une petite zone à tailler…..

Sweeney alla alors se placer derrière le jeune homme afin de disposer la lame de son rasoir sur la gorge offerte par son client. Peu bavard de nature, le barbier ne proféra aucune autre parole inutile avant d’enfoncer son rasoir dans la chair tendre. Il exécuta une large entaille sans même que l’homme ne puisse réagir. Il ramena son arme vers lui afin de sentir une fois de plus l’odeur suave et métallique du sang qu’il appréciait tant. Mais, la lame était aussi propre et nette qu’avant son utilisation. Comment diable était-ce possible ? Sweeney se pencha par-dessus là tête de son client afin de tenter de résoudre se mystère inédit. Quelle ne fut pas sa surprise mais aussi sa déception de constater qu’aucune tache de sang de souillait son client. Il se rapprocha pour vérifier la plaie : elle était bien là mais elle s’ouvrait sur une chair grisâtre et exsangue. Pire encore, le jeune homme semblait parfaitement conscient lorsque le barbier plongea son regard perplexe dans le sien. Sweeney trembla malgré lui : quelle était cette machination ? Etait-ce une blague de Mrs Lovett ? Ou bien cet homme avait-il vraiment un problème de circulation ? Le barbier avança une main vers la carotide de son client et constata avec effroi qu’aucun pouls n’animait ce corps pourtant mobile et vivant. Vivant ? Vraiment ? Sweeney se planta alors devant le jeune homme et le fixa intensément, tentant de masquer le malaise qui s’emparait de lui de façon exponentielle :

-Quelle est cette diablerie ? Qui êtes-vous ?

Le barbier d’un air apeuré. C’était à se demander quel était le plus ahuri par cette histoire. Ils semblaient tous deux dépassés par les évènements, mais ils y avaient une grande différence entre eux : Sweeney était habitué aux pires situations. Comme il aimait à la dire : « à situation désespérée, mesures désespérées ». Le jeune homme le traitait copieusement d’assassin : le barbier pouvait très bien comprendre son épouvante, bien qu’il n’ai jamais eu affaire à de telles invectives : les morts le restaient en général. Les deux hommes étaient pétrifiés : l’un par la peur, l’autre par la réflexion. Comment se débarrasser d’un homme qui ne pouvait pas mourir ? De plus, ses employés n’allaient pas tarder à rentrer, et il fallait que le problème soit résolu à ce moment-là. Sweeney s’avança d’un air menaçant vers l’homme. Celui-ci, dans une tentative désespérée, s’était dissimulé derrière le fauteuil. La solution sauta aussitôt aux yeux du barbier, ce qui lui arracha un grand sourire carnassier. Sans quitter sa « proie » du regard, Sweeney approcha lentement son pied de la pédale du fauteuil, avant d’appuyer dessus d’un coup sec. Le mécanisme s’enclencha aussitôt, ouvrant la trappe dans laquelle disparut le jeune homme sans qu’il puisse se rattraper. Certes, cette solution n’était pas vraiment la plus optimale, mais elle lui permettrait de gagner du temps. Une fois dans la cave, ce client récalcitrant ne pourrait aller conter son aventure à quiconque. Le barbier n’aurait plus qu’à repasser avec une mesure définitive pour se débarrasser de lui. La crémation ? Le dépeçage ? Il faudrait peut-être essayer toutes ces méthodes. Le fait est que ce garçon semblait véritablement mort, et devait l’être avant même de pénétrer dans l’échoppe. Si les morts se mettent à gambader librement à la surface, où va le monde ! Celui-là en tout cas n’aurait plus longtemps le loisir de circuler parmi les vivants, et retournerait bien vite d’où il venait….

(Hors RPG : Désolé c'est court mais je ne voyais pas vraiment quoi ajouter. Amuse-toi bien dans la cave )

En ces températures vraiment glaciales et toute cette neige qui s’accumulée on pouvait dire que les temps les plus durs à supporter étaient arrivaient.
Tout les matins, je devais déblayer mon échoppe qui était entourée de neige pour que le client puisse y entrer plus facilement.
De plus côté client j’étais gâte, mon échoppe avait succès, chocolat chaud, thé, café, alcool très fort pour renforcer les hommes, tartes aux prunes, tourtes aux chèvres, je variés entre le sucré et le salé, mais rare était mes tourtes à la viande, celles-ci trop chères et Mr Todd consacrant déjà à faire lui-même ses propres tourtes à la viande, d’ailleurs je me demandais si c’était mangeable?
Enfin après tout, comme je faisais d’avantage d’économie pour acheter plus de fruits et de légumes que je pouvais acheter de la farine de meilleur qualité, cela faisait alors que mes tourtes étaient devenus délicieuse, alors maintenant je gagné vraiment très bien ma vie, bientôt je pourrais engager une femme de ménage ou un serveur!
Pendant que je déblayais en ce matin de décembre, je repensais à Jensen, il était repartit visiter un peu Londres, heureux de voir qu’il pouvait enfin ce faire remarquer de certaine personnes, je me demandais si il reviendrait me voir? Enfin il avait promit et il avait l’air, non, il était honnête, j’avais confiance en lui.
Enfin je repensais encore une fois à l’homme en face de moi, il m’exaspéré tout comme il me rendait folle, je grogna de rage et jeta les dernières neige avec ma pelle avant de rentrer chez moi.
Je commença mon travail matinale, étalant la pâte à tarte, l’écrasant avec mon rouleau avec toute ma haine que j’avais, j’étais folle amoureuse de cet homme et en même temps j’avais envi de le voir souffrir!
Au bout de dix minutes première tarte enfournée, j’étais même prête à me lancer dans des crêpes!
Mais horreur il me manquait des œufs, je regarda par la fenêtre et vit la neige tomber à gros flocon, jamais je ne pourrais me rendre à pieds chez ce marchand d’œufs!
Puis une idée me vint, petite excuse pour rendre visite à ce cher Mr Todd.
J’enfila rapidement une cape à capuche et sortit de mon échoppe, verrouillant bien et me rendit juste en face.
Je frappa à la porte et ce fut comme je le pressentais un Mr T avec un teint toujours aussi lugubre qui m’ouvrit, je lui fis un sourire sournois avant de rentrer sans même lui demander la permission, j’avais froid quand même et vue son temps de réaction, j’allais gelé sur son palier!


-Bonjour Mr Todd, je sais à quel point mes visites vous fonds tellement plaisir, pour ça je vais être brève, il me faudrait des œufs, je peux vous payez si vous voulez?

J’haussa un sourcil une légère moue enfantine quand j’entendis hurler, ma je fronça des sourcils perdant tout éclats de sournoiseries sur mon visage.
Un nouveau cris ce fit entendre et je pus presque y entendre « Mrs Lovett »
Je recula vers l’endroit ou je pouvais entendre les cris quand Mr Todd pris les devants


-Vous me cachez quelque chose de spécial?

Le barbier, après avoir envoyé son client au sous-sol, fixa son rasoir avec tristesse. Pas la moindre goutte de sang n’habillait la lame rutilante : c’était inédit et extrêmement décevant. Mais Sweeney n’eut pas le temps de se lamenter sur son sort. La porte de l’échoppe s’ouvrit soudainement pour laisser entrer Mrs Lovett. Dans une journée aussi décevante, il ne manquait plus qu’elle ! Elle salua joyeusement –et avec sarcasme- son complice avant de lui quémander des œufs. Le barbier grogna quelque affirmation monosyllabique avant de prendre le chemin de la porte. Il invita d’un geste Nellie à le suivre. Sweeney descendit rapidement les marches d’escaliers en espérant que son hôte infortuné ne laisse échapper quelque cri qui puisse intriguer sa voisine. Arrivé devant son bar, il en ouvrit l’huis, le traversa et le laissa ouverte pour sa comparse. Sweeney se dirigea vers la cuisine et ouvrit le garde-manger, duquel il sortit une douzaine d’œufs. Il en tendit la boîte à Mrs Lovett en lui bougonnant :

-Tenez, vous m’en rendrez plus tard. Je n’ai pas de viande à vous fournir, la journée d’hier a été assez calme. Donc voilà, bonne journée à vous.

Il lui aurait bien dit de s’en aller mais il pensait que son regard courroucé serait suffisamment persuasif pour la convaincre qu’il était temps de partir. Sans attendre de réponse ou de salut de la part de Nellie, il regagna son bar, où il entreprit de remettre toutes les chaises en place et d’ouvrir son café à la clientèle. Il nettoya les tables avec un chiffon mais fut interrompu par Nellie, qui –toujours présente !- lui demanda s’il lui cachait quelque chose. Il faillit lui lancer son chiffon, mais décida de rester allègre (enfin de tâcher de le devenir) et lui répondit :

-Vous savez bien que je ne peux rien vous cacher, Mrs Lovett. Vous êtes bien la seule à connaître tous mes secrets.

Jugeant que ces paroles mielleuses ne suffiraient pas à dissuader la veuve, il s’approcha doucement d’elle et posa ses mains sur ses épaules.

-Ayez confiance en moi, comme vous le savez j’ai une confiance absolue en vous. La confiance n’est-elle pas la clé pour le bonheur d’un couple ? Partez sans crainte, je vous livrerai de la viande ce soir.

Il déposa un léger baiser sur ses lèvres puis reprit son travail. Intérieurement il pensait « Partez ! Partez ! », mais il se contenta de siffloter le plus innocemment du monde.

Hum, il semblait distrait, déjà je lui demandais si je devais le payer pour les œufs et celui-ci me répondit vaguement, que pour la viande je devrais repasser plus tard, qu’il n’avait pas eu une bonne clientèle hier.
Euh ouais, de tout sens en ce moment je n’utilisais plus vraiment la viande pour mes tourtes, je préférais les légumes et fruits, la viande étant bien trop chers, puis je ne voulais pas dépendre de lui, je m’en sortais bien seule!
J’en revenais aux bruits que j’avais entendus, j’étais pas folle, du moins c’était bien ce que je pensais.
Oui il est vrai que je parle au fantôme, mais ce n’était pas un rêve!
Et la j’étais vraiment sure d’entendre quelqu’un hurler.
Il ajouta alors d’un ton bien trop mielleux venant de lui, que celui-ci ne pouvait rien me cacher, ouh, il avait était peut-être malade?
Je vis même qu’il s’approchait de moi me disant


-Ayez confiance en moi, comme vous le savez j’ai une confiance absolue en vous. La confiance n’est-elle pas la clé pour le bonheur d’un couple ? Partez sans crainte, je vous livrerai de la viande ce soir.
J’ouvris grand les yeux, un couple? Ce rappelait-il la façon dont il m’avait parlé cet été, dont il avait était ignoble!
Puis il déposa un baisé sur mes lèvres et la ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase.
Bien sur, je profita du baisé, attendez il s’agissait de Sweeney! Mais je le repoussa ensuite assez brutalement, brisant le baisé, je plissa des yeux et le regarda un rictus en coin


-Alors comme-ça, nous sommes un couple? Intéressant, surtout si je me rappel vos dernières paroles de cet été!

Je m’approcha de lui et lui murmura


-Vous-me-cachez-quelque-chose

Je me recula, un regard suspicieux, claquant ma langue sur mes dents. Je le contourna et retourna du côté ou j’avais entendus les cris, j’entendis des pas précipités derrière moi, je m’apprêta à ouvrir la porte mais celle-ci était verrouillé.
Je reconnaissais bien cette porte, c’était la ou l’on envoyé les corps.


-Des nouveaux meurtres? Puisque vous ne pouvez rien me cachez montrez moi je suis curieuse!