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 Dernier Noël avant...

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Emily
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Emily


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MessageSujet: Dernier Noël avant...   Dernier Noël avant... EmptyDim 26 Jan - 12:14

Nous sommes le 24 décembre de l’an 1804, l’horloge du clocher du village sonne 20h00… Et je m’ennuie déjà à mourir.

Ce Noël promet d’être long et traînant, et j’attends son agonie avec impatience. Cela va faire bientôt une demi-heure que je suis debout, droite comme un piquet, sur le parvis du manoir familial en compagnie de ma mère, enchaînant courbettes et sourires hypocrites à toute une ribambelle de personne dont je ne désirais nullement la compagnie. Effectivement, depuis que mon père a atteint une certaine renommée lors des dernières années, notre famille est devenue des plus fortunées et des plus « chics » de la ville, et c’est donc pour nous un immense honneur d’organiser la réception du réveillon ! Quelle plaie.

Alors que je reprends ma respiration après une révérence des plus laborieuse à cause du corset que l’on m’a obligé à porter pour la soirée, mon regard se pose sur les nouveaux arrivants et je sens la pénibilité de la situation augmenter d’un cran : la famille qui viens se présenter est celle des Earnton, une famille d’aristocrates respectés et brabants comme il se doit. Le détail qu’il ne faut pas omettre à leur propos et qu’ils ont un fils, Edgar, guère plus âgé que moi. Un fils qu’il va falloir marier. Et avec qui, hein, devinez !

Edgar n’est pas fondamentalement idiot ni moche, il est même plutôt beau, et à vrai dire il nourrit beaucoup les discussions passionnées des filles de la ville… Mais Edgar est banal et ennuyeux. Il ignore tout du romantisme, il passe son temps à parler de politique ou d’économie. Il est plat, sans reliefs ni caractère. Sans compter en plus sur sa réputation de coureur de jupon ! Non, vraiment, il n’est pas fait pour moi. Ce garçon dégage à mes yeux autant d’intérêt qu’un meuble ! Je pense que me pousser du haut du clocher de l’église serait sans doute moitié moins cruel que de me forcer à vivre le restant de mes jours aux côtés cet insipide individu.
De plus, depuis quelques temps, je ne peux m’empêcher de penser à un véritable Gentleman, que j’ai rencontré, il y a peu, et lui, il est merveilleux…

La vision d’Edgar et de son regard aussi vif qu’un hibou en plein jour me fait brusquement revenir à la réalité grinçante que je supporte en ce moment.

Alors que la réception bat de son plein et que j’ai déjà dû supporter une trop grande quantité de discussions inintéressantes, je décide de m’exiler dans une autre pièce du manoir. J’arrive dans ce que l’on appelle le second salon, une salle de taille moyenne au centre de laquelle trône un magnifique piano. Regardant attentivement tout autour de moi pour vérifier que personne n’est là, je pousse un soupir de soulagement : Enfin ! D’un geste habile et rapide forgé par des heures d’entraînement, je détache rapidement les agrafes de ma robe pour ensuite m’attaquer à celles de mon corset et prends une grande bouffé d’air frais : je peux respirer convenablement maintenant ! Quel bonheur, je pense que l’on n’apprécie vraiment la liberté qu’une fois que l’on a porté cet engin de torture plus d’une heure ! Ravie, je me dirige vers la porte pour la fermer soigneusement puis je retourne vers le piano, qui m’attend sagement depuis trop longtemps, et commence à jouer.

Trop captivée par la mélodie, je ne fais pas trop attention à tout ce qui se passe autour de moi, quand soudain, un bruit attire mon attention. En face de moi, l’air plutôt contrarié, se trouve le Baron, le maître de maison, le chef de la famille, bref ! Autrement dit mon paternel.

« -Emily ! Cessez ça immédiatement !

-Qu’est que vous dites ? Parlez plus fort, je n’entends rien à cause de la musique ! » Répondais-je avec un sourire narquois.

Ma provocation n’a pas dû lui plaire, car le voilà qui s’avance, l’air menaçant. Une fois arrivé au niveau du piano, il tape du poing tellement fort sur l’instrument que cela le fait trembler et a pour effet de me faire cesser immédiatement de jouer. Je me lève brusquement et le regarde dans les yeux.

Je ne comprends pas comment on a pu en arriver là, lui et moi. Quand j’étais plus petite, c’était un père formidable ! Il m’a plutôt élevée comme un garçon, car son grand regret fut toujours de n’avoir eu qu’une fille, il ne me l’a jamais dit, mais je le sais. Malgré cela ce fut un père formidable toujours attentionné, joueur et admiratif envers moi. Jusqu’au jour où il a été promu capitaine de la garde de sa Majesté. A partir de ce jour il fut accablé de lourdes responsabilités et d’une image à soigner, ainsi que celle de sa famille. Et pour moi s’en fut fini des après-midi à explorer la forêt du domaine ou à apprendre le piano, et je fis la connaissance des insupportables cours de bonnes manières et de savoir vivre pour une véritable Lady. Ces souvenirs me rendent assez nostalgiques, mais je n’arrive pas vraiment à lui en vouloir ; c’était son devoir après tout, lui aussi a du faire des sacrifices.
Il y a néanmoins un point sur lequel je lui en veux énormément, c’est sur le choix de mes amours. Depuis le premier jour de ma rencontre avec celui que j’appelle l’élu de mon cœur, il y a quelques temps, il n’a eu de cesse de s’opposer à notre bonheur ! C’est pour moi plus que je ne peux le tolérer, l’amour n’a pas à connaître d’obstacles, et rien, RIEN ne m’empêchera de le rejoindre.
C’est en ressassant ces pensées déterminées que j’écoute l’éternel sermon que mon père m’adresse : plus de piano (trop de passion pour une jeune fille…), je dois montrer l’exemple, je dois être sociable, je dois faire l’honneur de la famille… La vision de ma tenue à moitié chiffonnée et défaite ravive sa colère, et, me comparant à une sauvageonne qui ne fait aucun effort, il m’invite à rejoindre ma chambre et à y rester cloîtrer jusqu’au lendemain. Parfait !

C’est presque soulagée que je me retrouve enfermée dans mon antre, loin du bruit et de tous ces êtres superficiels qui m’indiffèrent. Mais néanmoins, l’altercation avec mon père m’attriste, je n’aime pas me disputer avec lui… Mais nos idéaux sont devenus beaucoup trop différents, je vais devoir partir, c’est inévitable.

Minuit sonne et je suis toute seule. Ça pourrait sembler triste pour un soir de Noël, mais ça ne me dérange pas plus que ça. Je suis bien, assise sur le rebord de ma fenêtre, regardant la neige tomber lentement. Soudain, la porte de ma chambre s’ouvre, je me retourne et vois ma mère entrer dans la pièce, un paquet à la main. Elle s’avance vers moi et me tend le cadeau en déclarant avec un sourire :

«-Joyeux Noël, mon Emily. »

Maman est si douce, toujours de bonne humeur, et un brin mélancolique parfois. Elle non plus n’a jamais été très enchantée par le changement de statut de notre famille, préférant notre ancienne situation, plus humble mais plus chaleureuse. Mais par amour pour mon père elle a tout supporté et avec le sourire, sans jamais se plaindre. La remerciant chaleureusement, je prends le cadeau et l’ouvre avec curiosité : à l’intérieur se trouve un drap blanc, orné de broderie. Perplexe, je le déplie et découvre qu’il s’agit en fait d’une robe de mariée. Et pas n’importe quelle robe : la sienne, celle qu’elle portait lors de son mariage avec papa ! Celle avec laquelle elle était si belle sur le tableau trônant à l’entrée du manoir, cette robe que j’ai toujours rêvé de porter depuis mon plus jeune âge. Je suis si émue !

-Oh Mère ! Merci ! C’est un cadeau tellement beau ! Je suis si heureuse de recevoir cette robe, et je le serai encore plus lorsque je la porterai ! Si seulement ce pourrait être avec l’homme que j’aime…

-Ma chérie, il est hors de question que tu portes cette robe au bras d’Edgar, murmure-t-elle avec tendresse.

Surprise par cette déclaration, je relève mes yeux vers ma mère. C’est en voyant son regard sincère et rassurant, emplis d’amour et de compassion que je comprends. Jamais elle ne supporterait que sa fille passe le restant de ses jours aux côtés de l’homme qu’elle ne désire pas. Elle m’aidera, elle m’aidera à fuir ce destin dont je ne veux pas. Envahie par un nouvel espoir de liberté, je me jette dans les bras de ma plus précieuse alliée ! Ce Noël est sans doute l’un des plus beaux que j’ai vécu, finalement ! Dans quelques jours, tout sera prêt pour le grand départ ! Dans quelques jours j’embrasserai mon destin.
Oui dans quelques jours, je vais enfin revivre.
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