Forum d'écriture et de graphisme |
| | Welcome in my mad word ! | |
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Auteur | Message |
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Yume
Messages : 794 Date d'inscription : 18/01/2014 Age : 23 Localisation : Près du bar
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| Sujet: Welcome in my mad word ! Sam 1 Mar - 10:11 | |
| je m'ennuyais....J'ai regardé les écrits d'Emily et j'ai beaucoup apprécié son idée de "retourner dans son monde après...", mais au début je me disais que refaire quelque chose dans le même contexte serait un peu "plagiat". Je lui en ai parlé et elle m'a ( si je ne m'abuse ) encouragé à faire l'expérience, disant que c'était enrichissant. ( pas les mots exacts, mais j'ai cru comprendre ça...) Donc, je vais commencer quelque chose dans le contexte mais rappelez vous d'une chose: celle ci, c'est mon histoire. Par ailleurs, tout, absolument tout ce qui est écrit je l'ai en moi, je l'ai imaginer, je l'ai vécu. Maintenant, en espérant que vous apprécierez. Prologue: Je tape mon stylo sur la table, fixant l'horloge. Pourquoi les dernières minutes de cours sont elles si longues ? Habituellement, je n'aurai pas à m'ennuyer, trop occupée à faire taire mon voisin qui chante: "mon petit poney" ou "j'aime les licornes" pour me déconcentrer, mais là, étant parti hier pour les douces plages de Miami, je me retrouve seule, au rang du fond. Je m’ennuie tellement ! Plus que deux minutes ! Courage ! Pour passer le temps j'écoute d'une seule oreille notre professeur d'histoire géo, ma foi une femme fort sympathique, mais... Je me demande à quoi vont nous servir toutes ces choses que les adultes s'entêtent à nous bourrer la tête.... Les pauvres, leurs efforts sont vains, après le contrôle nous oublions tout après une semaine environ. Si ils l'avaient compris, pourquoi continuer ?
Driiiing !
Oh son béni par les dieux ! Je range mes affaires en toute vitesse, et attend mes amies à la porte avant de me diriger vers la sortie. Nous papotons avec entrain, ce sont les vacances ! Celles que tout le monde attend avec impatience ! Si éphémères, pourtant....Pour toutes ces heures assis sur des chaises tels des zombis ils ne nous accordent que deux semaines de répit ? Et ils veulent nous les raccourcir ? Alors, ça jamais de la vie ! Suika me fait un signe de la main. Elle doit rester encore une heure en permanence dans cette prison avant d'être enfin libre comme moi, je la plains... Je marche, en réfléchissant à ces jours qui passent, tous semblables et différent à la fois... J'aime ce train train tranquille et quotidien, je ne m'en lasse pas. De plus, quelques imprévus surgissent parfois, comme par exemple, le jour où j'ai giflé Hugo, qui, en soit l'avait bien mériter. J'aimerai avoir 12 ans toute ma vie, je regrette déjà que mes 13 années soient aussi proche... Enfin, le portail bleu ! Je sors, je renaîs ! Libre comme l'air à présent, je prend à droite, pour rentrer à la maison. Suika aurai pu m'accompagner, dommage. Mais, ce n'est pas si grave, on se parlera sur Burtonmania. Sacrilège ! Damnation ! Je vois Hugo du coin de l'oeil qui court en ma direction ! Je presse le pas. Après tout, ce n'est peut-être pas moi qu'il va voir, c'est surement une erreur.
-Yume ! Eh Yume, attend moi !
Oh, non... Pourquoi moi ? Et qu'est ce qu'il me veut, d'abord ? Ne pas se retourner, surtout... Ne pas se retourner... Arg ! Il a réussi à me rattraper ! Ça va être long très long... De plus, il excelle dans le don de me saouler, ça lui suffit pas l'école ? Je serre les poings et j’accélère encore plus mais il a l'air de tenir la cadence, dommage...
-Ouf, j'ai réussi à te rattraper ! J'ai vu que t'habitais à côté de chez moi, on pourrai rentrer ensemble !
Rentrer ensemble ? Non mais ça va pas ! Comme si j'avais envie de rentrer avec lui ! Je ne comprend pas pourquoi il continue à nous coller, Suika et moi, nous sommes franches, et il se fait recaler a longueur de journée, pourquoi résister ?
-Non, merci, c'est sympa de le proposer, mais je peux rentrer toute seule ! j'essaye de lui répondre le plus sèchement possible, il faut bien qu'il comprenne que je ne veux pas.
-Allez, je t'accompagne, ce sera plus marrant ! Je voulais te dire, pour la classe écriture je vois pas pourquoi on dit que j'ai pas le niveau.....
Il m'énerve !! J'aurai pu le gifler, sans être punie cette fois, nous sommes en dehors de l'école, mais non j’accélère juste encore plus. Il arrive à me suivre mais avec pas mal de difficultés. Espérons !
-Mais ne va pas si vite ! Attend moi !
-Je rentre chez moi, toute seule. Ne m'accompagne pas. Au revoir !
-Ah, je voulais juste te dire, il y a Kentin qui m'a dit...
Raaaah ! Il est bouché ou il le fait exprès ! En plus ce que lui a dit Kentin je m'en fiche comme sa première couche ! Si je ne fais rien, il ne va pas me lâcher la grappe ! Je me m'arrête et me retourne vers lui.
-Hugo ! Comme tu m'as l'air d'être sourd, ou, pas assez intelligent pour comprendre, je vais me reformuler: Si je t'ai gifler, il y a bien une bonne raison non ? Cette raison je vais te la dire. Je croyais que tu aurais compris, mais visiblement, non. C'est pour que tu me foutes la paix. Tu n'as donc pas compris que Suika et moi, on est pas tes amis ? On en a marre de toi ! Arrêtes de nous coller ! A quoi tu ressembles comme ça ? Ça a trop durer ! Après, si tu ne comprends pas que t'as pas d'amis... Bonne soirée !
Après avoir fait disparaître son sourire, je lui tourne les talons et je reprend ma marche. Je culpabilise un peu: je n'en ai pas fait un peu trop ? Suika dirai: pas trop ? Plutôt pas assez ! J'arrive devant chez moi. Hugo a réussit a m'enlever ma bonne humeur, c'est malin ! Je rentre, je suis seule. Aujourd'hui exceptionnellement, je finis à 15 h: je reste seule une heure environ. La maison pour moi toute seule ! Je me dirige vers la salle de bain, je me plante devant le miroir. Est ce vraiment moi ? Je suis très fière de la personne que je suis devenue. Je ne suis plus la fille trop gentille et serviable que tout le monde manipulait, celle que l'on considérait comme "bouée de secours". Cette fille là est morte et j'espère qu'elle est bien enterrée !
- Je ne suis pas de cet avis...
Je me retourne par reflexe. Onix ! Il m'a fait peur. Onix, est là derrière moi, toujours habillé en majordome, ses cheveux ébènes parfaitement coiffés, et ses yeux gris foncés toujours aussi profond. Il ressemble beaucoup à Sebastian dans Black Buttler, je trouve. Sauf qu'il n'est pas un démon. Onix est, comme certains l’appellent, une entité. Ma seule et unique. Certains disent qu'il fait le bien, d'autres qu'il fait le mal. Mon avis ? Il est ma lumière dans mes ténèbres, ma raison, mais pas ma conscience. Il ne raisonne pas comme moi, il est droit sérieux mais très gentil dans le fond.
-Merci de penser cela de moi, j'en suis très honoré.
Il prend une brosse et soigneusement il me coiffe, comme à son habitude. Il continue de me parler:
-Je pense plutôt qu'elle n'est pas morte, mais contrôlée pour être gentil juste comme il faut. Je pense que le problème, mademoiselle c'est que vous l'étouffer trop parfois. Parfois, vous n'êtes pas assez gentille. Et puis vous verrez bien. Les habitants du cœur vous attendent.
Je me retourne vers lui. Je peux comprendre l'histoire de la gentillesse mais l'histoire du cœur, en revanche... Me cache t'il encore quelque chose ?
- Onix ! Tu as toujours été gentil avec moi mais tu es tellement mystérieux ! Je ne peux jamais rien savoir ! Pourquoi me caches tu encore des choses ?
Il me répond, avec un petit sourire:
-Allons dans le salon. Je vous expliquerai tout ensuite.
Je m’exécute, curieuse. Quelle est cette histoire ? Qu'est ce que le cœur ? Qui peut bien m'attendre ? Je m'assoie sur le canapé, à côté d'Onix. Il me demande d'une voix calme et posée.
-Traversez le miroir...
-Un miroir ne se traverse pas ! Je vais faire pleins de traces ! Tu veux me faire tuer par papa, ou quoi ?
Sans un mot, il se lève et touche le grand miroir central. Dès que son doigt toucha la glace, elle se troubla, telle de l'eau. Je ne savais pas que je pourrai voir ça un jour. Je ne peux pas m’empêcher d'ouvrir la bouche.
-Maintenant traversez le miroir...
-Ça suffit ! Je veux comprendre ! Qu'est ce que le cœur ? Explique moi ! Je ne veux pas faire des choses en en ignorant le sens !
-Le cœur, pour résumer c'est vous. Votre esprit, votre imagination.
-Tu veux dire que pour entrer dans moi il faut utiliser le miroir du salon ?
-Ne me coupez pas. Le cœur c'est le monde que vous vous êtes créer. Celui de votre enfance. Vous en avez surement quelques souvenirs. Mais vous avez changé. Vous vous êtes endurcie. Vous avez souffert, aussi. Et il a changé. Le cœur a changé. Surement pas en bien, croyez moi. Et l'heure et venue. L'heure et venue que vous répariez vos erreurs.
J’acquiesce mais je n'ai pas tout compris. Réparer mes erreurs ? Mais ça n'a pas l'air dangereux, c'est en moi, je peux contrôler. Tout va bien.
-Vous comprendrez bien vite de vous inquiétez pas. Pour le contrôle, détrompez vous. On pers vite le contrôle, surtout avec une imagination comme la vôtre. Et vos pensées actuelles ne sont pas roses....
Je déglutis. Pas si sûr finalement. Je hais qu'il lise dans mes pensées, mais je ne lui en veux pas, il n'y est pour rien.
-Qu'est ce que je peux faire ?
-Survivre, mademoiselle, survivre.
Une situation me traversa l'esprit et me mis la boule au ventre. Serai je seule ? Seule contre un ennemi que je ne connais pas ?
-Tu...tu m'accompagneras ?
- Ça ne dépend que de vous.
Je m'approche du miroir, Onix sur mes talons.
-Dernière question: qu'est ce qui m'attend derrière ? Et pourrai revenir ?
- Cela fait deux questions. Je vais tout de même y répondre. Vous pourrez revenir une fois votre quête terminée, quant à derrière....seule vous le sait.
Lentement, j'avance ma main tremblotante vers le miroir. Je la sens derrière. J'avance et....Je traverse le miroir.
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| | | Emily Admin
Messages : 699 Date d'inscription : 11/07/2010 Age : 30
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| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Dim 2 Mar - 14:34 | |
| J'ai beaucoup aimé cette lecture ! Alors non, tu n'as pas du tout mal interprété mes paroles, c'est parfait. N'ai pas peur, jamais je ne t'accuserai de plagiat (je me suis moi-même BEAUCOUP inspirée du principe d'un célèbre jeu vidéo pour écrire mon histoire) et puis tout le monde est libre d'écrire ce qu'il veut, surtout si ça lui fait plaisir! =) J'ai juste très hâte à présent de lire la suite de ton histoire et de découvrir comment fonctionne ton monde à toi! Voilà, bon courage au pays de ton imagination | |
| | | Yume
Messages : 794 Date d'inscription : 18/01/2014 Age : 23 Localisation : Près du bar
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| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Mer 5 Mar - 19:36 | |
| Chapitre 1:
Je me retourne. A présent, je suis dans une immense forêt, un miroir planté là, sans aucune raison. Que fait un miroir au beau milieu d'une forêt ? Ce n'est pas ma priorité. C'est surement par ce miroir que j'ai traversé. Je touche la surface du miroir et....rien ne se passe. Quoi ? C'est quoi le délire ? Je peux pas le re-traverser ? Une grande panique me saisis, je tape comme une malade sur la vitre pendant 4 minutes environ puis je me résigne. Je veux pas péter le miroir, après je pourrai plus rentrer... Ah oui, maintenant je me souviens ! Onix m'a dit que je ne pourrai revenir que lorsque j'aurai rétabli l'ordre et gnagnaga.... Super ! D'ailleurs il faut que je vérifie une chose....
-Onix ?
Aucune réponse. Je renouvelle mon appel, encore et encore mais rien. Le silence. Je commence légèrement à flipper...
-Bon, Onix c'est pas drôle, là !
Rien. Je dois me rendre à l'évidence: je suis seule. Seule contre tous, seule contre personne, seule contre tout, seule contre rien. Je ne sais pas pourquoi mais j'éclate ne sanglots, c'est plus fort que moi. Toute cette carapace, cette armure que je me suis forgée au fur et a mesure de mes combats viens de s'écrouler. Après cet instant de faiblesse, j'essuie mes larmes d'un revers de manche et me regarde plus en détails dans la glace.
Ce n'est pas moi. Enfin si, je me reconnais bien mais ça ne peux pas être moi.
Tout d'abord: je n'ai pas mes lunettes. Non, ce n'est pas le plus important. Tout d'abord j'ai au moins grandi de 3 ans, j'ai l'air d'une adolescente d'au moins 15 ans. Ensuite, comme je l'ai dis, je n'ai pas mes lunettes. Sinon, c'est mon avec mon jean, mon t-shirt et mes converses.
Boooon ! C'est pas tout ça mais il faut que je sorte de cette forêt. Je tourne les talons au miroir et je me dirige vers ce que je pense être vers la sortie. Plus j'avance, plus ça devient sombre. Je me serai pas légèrement trompée de chemin ? De toutes façons, c'est trop tard, je peux plus reculer. J'avance....C'est tellement long....J'ai mal aux pieds..... Depuis combien de temps je marche ? J'en sais rien mais ça parait tellement long.... Onix, pourquoi ça ? Pourquoi ça maintenant...Je me prend des branches mortes dans la figure.
J'entend un bruit, un bruit inquiétant. Ce n'est que mon imagination, qu'est ce que je suis parano parfois... Minute, je suis dans mon imagination, donc ça ne veut pas dire que c'est inquiétant. Je me retourne. Je vois les branches mortes et les ronces se glisser lentement vers moi, tels des serpents. Oh.....ça sent pas bon ça...Dans les films, généralement ces trucs vous prennent les chevilles et vous entraînent dans les profondeurs de la terre. J'ai oublier de demander à ma chère entité si on mourrai, on meurt vraiment ?
Je me met à courir. Je veux pas mourir ! Au secours ! Je sens toujours les branches dans ma figure. J'ai mal. Je m'écorche la joue. Ok....je suppose que ça répond à ma question. Je continue de courir, je trébuche. Les ronces de l'enfer se rapprochent vers moi. Onix avait raison, ce monde est... démoniaque. Il n'a pas changé en bon. Ignorant les larmes qui me montent aux yeux, je me relève, je cours. La lumière ! Je suis presque sauvée ! Atteindre la lumière....
Je débouche dans un joli champs fleuri. Si le démon a atteins cette forêt, ce champs à été épargné, car je sens son atmosphère niaise et candide. Un détail retiens mon attention: ce champs n'est constitué que de jonquilles. Exténuée, je me laisse tomber parmi les fleurs. Je pourrai m'endormir ici.... Soudain, sans prévenir, comme ça une petite voix, presque inaudible me dit:
-Excusez moi mademoiselle, mais vous m'écrasez !
Oups ! J'écrase une gamine, je me relève en m'excusant et je vois que j'ai écraser.....un jonquille ?
Elle se relève ( non, elle n'est pas enracinée dans le sol), frotte sa tige avec ses feuilles qui lui servent de bras et me regarde. Elle n'a pas de visage, je ne peux voir son expression. C'est presque....glauque. Elle s'écrie, de sa toute petite voix:
-Yume ! Les filles venez voir, Yume est revenue !
Vous voyez la scène où les zombies sortent de terre ? Là, c'est pareil sauf que c'est des jonquilles. Moins effrayant vous dites ? Eh bah non, c'est vraiment flippant quand on à ça en face de soi. Tout le champs se lève et se regroupent autour de moi. Elles s'extasient de moi, comme si j'étais un mignon petit caniche ou un gosse qui a grandi:
-Oui, c'est elle ! -Comme elle a grandi ! -Aussi mignonne que la dernière fois !-Je vous avez dit qu'elle reviendrai !-Amenons la à Tristan !-Oui, bonne idée !Elles formèrent un joyeuse farandole, et me tirent dans une ronde jusqu’à une petite maison en bois, un peu vieillotte, en contraste avec le vert du feuillage. Surement chez le "Tristan". Elles me poussent devant la porte, me disant toutes sortes d'aux revoirs, me laissant là, seule, comme une gourde. J'ouvre la porte, soulevant un nuage de poussière.(désolée, c'est un peu court, je le prévoyais plus long mais sinon le chapitre d'après sera vraiment court !) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Jeu 6 Mar - 17:46 | |
| Si on t'as endurci, c'est pas pour que ce soit le bazar le plus complet dans ton monde ! |
| | | Yume
Messages : 794 Date d'inscription : 18/01/2014 Age : 23 Localisation : Près du bar
Feuille de personnage Points de folie: 228 Démence: (1/7) Expérience: (150/1000)
| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Sam 15 Mar - 12:22 | |
| Chapitre 2: Je tousse. Ma parole, c'est presque aussi désagréable que l’asphyxie au déo dans le vestiaire ! Le m'avance. Pour l'instant je ne vois personne. Enfin pas d'humain. Des millions de cages au plafond, acec des oiseau bariolés qui chantent à l'intérieur. Des horloges aux murs aussi. Cette maison a beau être très très bizarre, elle m'est familière. Bon, je tente de me frayer un chemin parmi les cages sans attiser la colère des volatiles. Un petit détail: il n'y a que des oiseaux majestueux que je ne connais pas, pas un seul pigeon ! Il me semble voir un petit espace pour vivre là-bas... Ouf ! C'est bon ! C'est beau mais ça sent pas la rose ces bêtes là ! Une voix ? Tiens, il y a quelqu'un de dos, peut-être que c'est la fameux "Tristan" ? En tout cas, ce garçon parle avec douceur à un magnifique oiseau bleu avec de belles plumes à la queue. Je m'approche ( ce qui est normal, en soit ) et, je me prend une cage en pleine face. Bravo, Yume comme tu es douée ! Le canari géant qui y logeait semble pas super ravi et me brise les tympans de ses cris. "Tristan" se retourne et..... Wah, il est pas mal ! Il semble avoir mon âge en physique (oui, j'ai 12 ans mais j'ai un corps d'une fille de 15 ans...), des cheveux chatains clairs, des yeux verts... en tout cas, il calme l'oiseau dans une langue inconnue, et.... Quoi ? Il parle pas ma langue ? Ça m'avance bien tout ça... Il me sourit:-Yume ! Comme je suis heureux de te revoir ! Quooooi ??? Il parle ma langue ? Je comprend rien... "revoir" ? Mais ! Je viens de le rencontrer ! Si je l'avais rencontré, je m'en souviendrai, j'ai pas l'hysymer ! Et puis, un beau garçon qui vit avec des milliers d'oiseaux et qui parle le martien, ça s'oublie pas comme ça ! -Euh..... Excuses moi mais on s'est déjà vu quelque part ? Il pert aussitôt son sourire. Oups, je crois que je l'ai vexé... Bravo moi, bravo ! Je multiplie les gaffes aujourd'hui !-Oh, tu ne te souviens pas de moi... C'est triste.... Mais pourtant à prévoir. Tu me sembles bien grande... Mes calculs me disaient que tu aurais 12 ans... Tu fais plutôt la quinzaine... Mon âge maintenant.Là, je suis paumée... Mais bon, il est un peu flippant. Je le connais pas, j'en suis sûre ! Pas question de me laisser avoir ! La meilleure défense c'est l'attaque ! Me défendre de quoi ? On sait jamais ! -Eh bah ouais tu t'es trompé ! Bon, je suppose qu'on est chez toi, là... C'est pas dérangeant de vivre avec tout ces piafs ? Je me demande comment tu fais pour dormir...Sa mine se durcit. C'est pas bon ça... Mais qu'il est susceptible, aussi !-Je ne te reconnais pas, Yume. Je refusais de les croire, mais tu es devenue méchante, tu as changé.-Euh...Je dirai que le terme exact est: j'ai cessé de faire ce qu'il te plait. Et puis ne parle pas comme si on se connaissait, tu es bien familier avec une fille que tu viens de rencontrer...-C'est parce que tu ne t'en souviens pas, petite sotte !Et maintenant il me crie dessus... Super ! Onix, au secours... -Petite sotte... On dirai Absolem. Et oui, je suis fan d'Alice au pays des merveilles ! Je parie qu'il connaît pas Absolem et après il va être paumé. Au moins, il arrêtera de me crier dessus. Et bah non ! Ou et bah si... Sa mine de colère se transforme en visage blessé, meurtri, comme si je venais de le poignarder. Je veux pas tuer quelqu'un moi !-Tu....tu te souviens d'Absolem et pas de moi ?-Quoi ? Mais j'ai jamais rencontré Absolem ! Tu veux dire qu'il est ici ? Et tout le monde aussi ? Et le chapelier aussi ? Je le connaissait juste grâce à la télévision mais...-La quoi ?-Laisses tomber... Onix avait raison c'est vraiment le foutoir ici...Il sourit. Vraiment lunatique ce mec... Il s'en va ? Eh, me laisses pas toute seule ! Il revient avec des tas de trucs dans les mains. -J'avais presque oublié ta raison ici. Je suppose que tu voudrais savoir ce que tu dois faire, non ?-Ça serait plutôt pas mal...Il déroule une carte animée, les images bougent !-Oh ! C'est un peu comme l'oraculum ou bien Harry Potter ou....-Oui c'est de la même matière que l'oraculum, du papier du destin. Pour ton....Harris je sais pas quoi, j'ai aucune idée de ce que c'est, ne me sort pas des trucs comme ça, je me sens vraiment inculte !Il est zarb' mais sympa finalement ! J'ai vraiment été désagréable avec lui, le pauvre.... Mais je me souviens toujours pas de lui... Si je l'ai rencontré. Ah, mais c'est une carte ! elle est.....géante. Il me dit que c'est toutes les zones affectées par mon changement... Super... Je suis pas prête de rentrer !-Tu vas traverser la forêt aux chimères...-Quoi ? Encore une forêt ?-Chut, laisses moi parler. A l'autre bout, quelqu'un va t'attendre. Il te dira exactement quoi faire.-Ok ! Je pars quand ?-Tout de suite serai le mieux !-Quoi ? C'est une blague ? Tu me detestes au point de me renvoyer directement ?-Non, mais il vaut mieux que tu partes maintenant, on va fouiller ici et... Certaines personnes ne sont pas enchantées de ton retour.Ok... En gros, les "super-méchants" ont profité de mon absence pour terroriser le pauvre petit peuple sans défense et moi la "super-gentille" avec mes joyeux amis de la forêt doivent les battre... Plus cliché, tu meures. Je sors de la maison, Tristan sur mes talons. Je vais partir, et là, il me retiens par le bras. Il va pas me demander en mariage, quand même ? (Cette phrase est ironique ! )-Attends ! -Quoi ? Tu veux que je parte ou que je reste ? Faut savoir !-Tiens, prend ça ! Tes vêtements ne m'inspirent pas confiance, ils seront trop encombrants dans la forêt.-Bah quoi ? Il est très bien mon jean !Une robe victorienne noire avec des rubans violets. La robe de mes rêves. Mais pour la situation, ça craint.Je lève le sourcil:-Quoi ? Attends....Tu me dis que mon jean est encombrant et tu me file une robe dont les rubans vont bien s'emmêler dans les branches et qui me ralentira parce que je devrais la soulever. Tu veux me tuer ou quoi ?Finalement, je la met (uniquement pour lui faire plaisir, évidemment !) il me confie une ombrelle soit disant "pour me défendre".-T'as pas une poêle à frire ?-Pourquoi ?-Comme arme ! Je vais frapper les méchants avec !Il sourit encore, sérieux, il a vraiment l'air au comble du bonheur. Il va m'en chercher une en bon état puis il me dit:-Finalement, la Yume que je connaissait n'est peut-être pas morte. Soit prudente !-Ouais, ouais ! Ciao !Et je me dirige vers la forêt indiquée sur la carte. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Sam 15 Mar - 13:11 | |
| On sait enfin qui est Tristan ! |
| | | Yume
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| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Mer 25 Juin - 12:08 | |
| Chapitre 3: Je m'enfonce dans cette forêt. Tout redevient sombre. Super... Je n'y vois quasiment rien... A tout les coups je vais me prendre un arbre. C'est là ou l'expression "Yume, attention au poteau !" Prend tout son sens. Ouf ! J'y vois déjà plus clair. J'adoooore cette robe ! Elle est trop belle ! Stop Yume calme toi, c'est pas du tout le moment de penser à ta robe ! En plus elle me gène... Tiens mais au fait c'est un chemin ! Tout les arbres sont sur le côté et en font une route. Mais c'est trop glauque ! Genre ils vont se refermer sur moi et... Un pas...Deux pas.... Malgré ma peur, je marche, je marche.... Cette robe est vraiment pas pratique... On est encore loin ?
Je suis stressée. J'ai peur. Je ne veux pas être seule. Pourquoi cet idiot de Tristan m'a pas accompagné ? Zut ! Je voudrais être avec quelqu'un. N'importe qui. Même ce boulet d'Hugo ferai l'affaire... Et voilà mon ventre qui gargouille....Super.... J'ai faimmmm ! Je vais mourir ! Au secours ! Mais attends Yume...Attends.... C'est TON imagination. Donc tu peux faire apparaître un gâteau. Hmm....Je ne me souviens plus comment on fait !
Je m'arrête. J'aurai pas du. J'ai la frousse. Ok. Les mains sur la tête tu te concentres. Tu visualises le gâteau... L'odeur.... Le goût....Comme dans les films de science fiction... Je pense que je n'aurai pas du dire cette dernière phrase parce que RIEN ne c'est passé. Je vous jure. Nada. Crotte ! Mais a quoi ça sert mon imagination si je peux rien faire !
Je continue de marcher sans pouvoir m’empêcher de râler. Je rumine: Ah mais c'est pas possible ! J'ai maaaaal aux pieds ! Tu parles d'une héroïne ! Mais tout d'un coup, je vois un truc. Une ombre. C'est quoi ça ! C'est noir....C'est gros....Je transpire....Et ça me saute dessus ! AAAAAAH !
-AAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! Il va me bouffer ! AAAAAAH !
Je frappe la chose avec mon ombrelle. Je ne pense à rien. Ah si. Frapper survivre. Mort.
-Aïe ! Arrête ! Tu veux me tuer ou quoi ? Aïe !
WHAT ?!? Une ombre qui parle ! Bon. J'arrête ou pas de le frapper et de crier ? Ou pas ? Finalement, je décide de le faire. Je sais pas pourquoi. Il peut me bouffer et tout... Mais non. Et là devinez ce que je vois ??? Un guépard ! Noir avec des taches rouges qui me regarde. ET QUI PARLE !
-Un guépard qui parle ! -Je ne suis pas un guépard mais un ocelot. -Ah....
J'ai voulu rajouter "c'est pareil" mais non. Je vexe tout le monde ici. Il vaut mieux me taire.
-Qu'est ce que tu fais là ? -Tristan m'a envoyé pour te guider dans la forêt.
Tristan ! Ah bah au fait, il pense minimum a moi pour pas que je meure. Ou il lui a demandé de me faire peur ? Donc. C'est pas un méchant, c'est cool. Mais c'est guépard Ocelot. Et il parle. Il parle !
-Tu parles ! -Bah oui.... -Mais les chats ça parle pas ! -Euh....Où tu as vu ça toi ?
Ok je me tais. Mais c'est cool les chats qui parlent ! J'ai mal aux pieds et j'ai faim ! Mais au moins je vais pas mourir. On continue de marcher.
-Je peux monter sur ton dos ? -Rêve.
Sérieux ? J'avais un Ryuku dans mon monde ! Et c'est un chat qui parle ! Trop fort. On s'arrête un moment. Pour souffler. Je m'allonge sur le sol recouvert de feuille mortes. Je devrais dormir mais à la place, je me pose des tas de questions, ma panique étant partie. 1. L'Ocelot est une chimère ? 2. Pourquoi Onix ne m'a pas suivi ? 3. Pourquoi moi ? 4. Où dois je aller ? 5. A qui dois je faire confiance, puis ce que certains me veulent du mal ?
Mes questions restent sans réponse. On continue de marcher. Je commence a m'habituer a porter cette robe. C'est plutôt calme. Mais comme on dit: Le calme avant la tempête....Ou pas.... Rah ! Tout est tellement embrouillé dans ma tête. Je pars dans un rire nerveux. L'ocelot me fixe. J'éclate en sanglots. J'ai tellement peur... Je voudrais juste être chez moi.... Si je rentre vivante, je serai plus gentille. C'est vraiment ça, mon moi intérieur ?
-Ne t'inquiètes pas. Tu vas finir pas t'y habituer. Et tu vas changer ça, n'est ce pas ?
Gnagna...Facile à dire ! Mais j'avoue que sa voix douce me réconforte un peu. Un tout petit peu. Un tout petit petit petit peu. Mais qu'est ce qui m'arrive je pleure tout le temps ici ! Ca va pas du tout. J’essuie mes larmes. Le silence.
-Comment faites pour vivre ici ? -L'habitude. Il hésita un peu avant de me dire. Pour dire vrai, je ne me souviens pas du monde d'avant.
Dommage.J'aurai voulu savoir. Marcher. Encore et encore dans cette forêt. Une mélodie. Qu'est ce que c'est. Elle est tellement belle... Quelque chose de beau ici...C'est impossible...Je rêve...Elle vient de par là ! Je marche vers cette douce mélodie, on dirai de la harpe !
-N'y va pas ! C'est ...
Je rêve ou ce chat me donne des ordres ? Je vais ou je veux ! Quand je veux ! Et je fais ce que je veux ! Et là, je veux aller voir la mélodie et ce n'est pas lui qui va m'empécher de quoi que ce soit !
-Je vais où je veux !
Je l'ai coupé froidement, sèche. C'est moi commande ici. Je marche vers la musique...Un cercle d'arbre. Et de la lumière. Une dame Galadriel joue de la harpe. Si c'est Galadriel dans le seigneur des anneaux ! Des longs cheveux d'or, un regard doux... Pourquoi Ocelot ne veut il pas que je la voit ?
-Je t'attendais....
Elle a levé les yeux vers moi. Qu'elle est belle ! Elle à même arrêté de jouer pour moi ! Elle m'attendait ? C'est peut-être la figure maternelle que j'avais à l'époque. Son aura bienveillante émane d'elle. Elle me tend la main. Je la prend. Oua mais c'est niais ! Mais tellement bien !
-Assieds toi.
Je m’exécute, sans réfléchir. Depuis quand suis aussi docile ? Elle se remet à jouer. Pourquoi Ocelot m'a s’il demandé de ne pas la voir ?Mes pensées malgré la musique sont tournées vers lui. Si ça se trouve, il est méchant ! Tristan ne m'a pas dit qu'on m'accompagnerai. Mais un Ryuku, un méchant ! Je ne sais qui croire.
-J'ai des choses à te dire. C'est important.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Mer 25 Juin - 13:06 | |
| Eh ! D'où tu te permets de me mettre dedans ?! |
| | | Yume
Messages : 794 Date d'inscription : 18/01/2014 Age : 23 Localisation : Près du bar
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| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Mer 25 Juin - 13:15 | |
| C'est pas toi ! Il te ressemble niveau caractère mais il n'a rien a voir avec toi ! Il existait avant que je te connaisse, alors... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Mer 25 Juin - 13:18 | |
| Encore heureux ! Et me compare pas à lui, alors... |
| | | Yume
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| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Mer 25 Juin - 13:20 | |
| Mais vu que je me souviens pas de lui, ( comme de Tristan ) et qu'il te ressemble je fais la comparaison. D'ailleurs, c'est normal puisque mon monde me manque. | |
| | | Yume
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| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Mar 26 Aoû - 14:37 | |
| - texte. Un peu personnel. Si vous en avez rien a faire de ce qui se passe dans mon cerveau, vous ferez mieux de passer.:
Aperçu de ce qui se trouvait dans mon cerveau ces temps ci:
Ouh ouh ! On est là ! Tu nous entends ? ... Je crois qu'elle t'ignore. ... Eh ! T'es dans le même bateau que moi, jte signale ! ... Mademoiselle ? ... MAIS BOUGE TOI UN PEU BON SANG ! ...Arrête de crier un peu, tu me fatigues... Yume ! Ce n'est pas raisonnable ! Tout va bien ? ....J'ai pas envie de parler... Ah ? C'est la meilleure ! Toi, pas envie de parler ? Mais normalement tu es aussi bavarde qu'une pie ! Pia pia pia... Voyons, Miss Yume, ne soyez pas si dure avec elle, elle traverse une période difficile ! ... Je veux bien être clémente Onix, mais il y a des limites ! Nan mais regardez la ! UN MOLLUSQUE ! Yume ! C-H ! Je t'ai dit d'arrêter avec ce surnom ridicule ! ...Vous me faites mal à la tête... Mademoiselle, vous n'allez pas rester comme ça ! ... ??? ....Qu'avez vous a nous regarder, Miss Yume...? La vache... ??? En fait, j'avais pas remarqué, mais vous vous ressemblez vachement les garçons, niveau physique ! Pas faux ! Yume ! Comment oses tu me comparer à ce.....serviteur ? ...N'importe quoi.... Mais si ! Les cheveux ! Les yeux ! Cette expression blasée ! N'insiste pas ! Vous êtes des jumeaux cachés en fait ? Vous n'avez pas l'impression qu'on s'éloigne du sujet ? Oui, revenons à nos moutons ! Bèèèèèh ! .... ... Yume ? ...Oui ? Merci d'avoir fait ça. De rien ! ^^ ....Vous m'exaspérez toutes les deux... Ou elles ne font qu'une, ça dépend du point de vue.... Ah non, jamais ! ....Pfff.... BOUGE TOI ! ....Mademoiselle, vous feriez mieux de manger, votre assiette va se refroidir. J'ai pas faim ! Mais si ! Oui, j'ai la dalle moi....!!!! La nourriture me dégoute... Mademoiselle, cela fait trois jours que vous n'avez rien avalé.... Si, j'ai mangé deux pringles aujourd'hui ! J'appelle pas ça un vrai repas ! Bon ! Ça suffit ! C'est stupide de se laisser mourir de faim ! Tu vas finir par aller à l’hôpital à faire des perfusions ! C'est ça que tu veux ? ... Ouh ! Le cousin sort ses griffes ! Voyons, calmez vous.... Répond ! ....Non.... Voilà ! Alors MANGE ! Je veux pas.... Mademoiselle... MOLLUSQUE ! Mange au moins une pomme...! .... Le mot pomme à été interdit de notre vocabulaire, vous vous souvenez...? ....Oups... BRAVO ! BRAVO C-H ! La boulette du siècle ! LA BOULETTE ! Calme toi Yume ! Que je me calme ??? Me calmer ? On l'enfonce les mecs ! ... Mademoiselle....? Vous pleurez ? Encore ? Bon, créatrice je trouve ça stupide de se laisser crever pour un abruti ! ....Ce n'est pas....un abruti.... Raaaah ! Si vous voulez mon avis, on a tous besoin d'une pause. Une pause ? Oui. Mademoiselle, vous ferez mieux d'arrêter d'aller sur ce site pendant quelque temps ! ...Q-Quoi ? Ça me fait mal de le dire, mais....On en a besoin. Surtout toi. Ça te fait du mal. ....Non ! Je ne veux pas ! Et Emily ? Et les autres ? Un mot d'absence suffira ! Oui, profite de la vie et remonte toi ! Parce que là.... Non ! Non ! Je ne veux pas ! Mais.... Enfin ! Faites ce que vous voulez. De toutes façons, tôt ou tard, vous y serez contrainte. Ce n'est plus possible comme ça. Regardez vous ! Vous maigrissez à vue d’œil ! Si cela continue, vous ne supporterez plus la moindre nourriture ! Votre entourage se doute déjà de quelque chose ! Tout va finir par se savoir ! Et là...Ce n'est qu'une question de temps. Mais... Oui. Bien dit ! Je ne vous crois pas.
Et pourtant, il avait raison....
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| | | Yume
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| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Lun 10 Nov - 10:48 | |
| Le roi Corbeau faisait les trois-cent pas dans la salle de réception, vide et sombre, comme à son habitude. Il sentait la lune mauve approcher à grands pas, et il attendait la venue de Seth, son homme de confiance, si on pouvait dire comme cela. Il n'avait d'affection pour personne, son cœur était glacé. Enfin, si on considérait qu'il en possédait un. Il avait juste plus d'estime pour ce pion ci, qui connaissait ses attentes et agissait vite et proprement, sans poser la moindre question. Son manteau de velours noir glissait sur le damier sale, pendant qu'il claquait le bec d'impatience.
Il commençait à remettre en doute l'efficacité de son sbire, quand celui ci ouvrit sans douceur les grandes portes poussiéreuses et entra dans la pièce. Seth s'avança de sa marche rapide jusqu'à son souverain, puis une fois devant lui, il sortit de sous sa cape noire un rouleau de parchemin. Le monarque retourna ses petits yeux noirs vers son serviteur. Un humain... Il sentit cette vague de mépris l'envahir une fois encore. Mais après tout, il était moins laid que les autres de son espèce, ce détail ne lui avait pas échappé. Sa chevelure indomptée était d'ébène, seule couleur qui ne lui brûlait pas les rétines, et ses yeux étaient aussi rouge que le ciel. Il n'avait – à la grande satisfaction du roi- aucune lueur dans les yeux, ni la moindre expression pour décorer son beau visage. C'était un homme de l'ordre, qui pouvait tuer le fautif sans états d'âme. Il n'avait même pas tressailli quand lors d'un combat contre un groupe rebelle, on lui avait fait cette cicatrice sous l'oeil droit. Et il inspirait crainte et terreur auprès de la population.
Le corbeau se désintéressa de lui pour le rouleau de papier. Impossible de deviner les résultats de l'année, quoiqu'ils pouvaient être, le visage du messager restait froid. Il fit quelques pas autour de lui, puis demanda de sa voix croassante :
« -Alors... ? »
Seth dénoua le ruban noir qui le maintenait en place, le déroula et lut :
« -Cette année, nous aurons 349 garçons et 626 filles. »
Le roi poussa un cri strident, plein de rage. Sa déception était palpable dans toute la pièce. Pourtant, son fidèle serviteur garda un calme naturel, même à face à la tension et la réaction excessivement inquiétante de son maître. Le roi finit par se calmer et grincer (si c'était possible pour un corbeau) :
« -Plus de filles que de garçons... Ce n'est pas bon... » « -Vous aurez un plus large choix, le jour venu. Et les garçons cette année sont plus robustes que ceux des années précédentes. »fit Seth. « -Tu as raison. »
Et sur ces mots, l'immense corbeau éclata d'un rire cruel et caverneux, qui résonna dans tout le château. Et toute personne qui pouvait l'entendre, saurait qu'il ne disait rien de bon.
Le ciel était rouge. C'était la seule couleur vive que l’État tolérait dans le royaume. Pourtant, cette couleur ne lui donnait qu'une ambiance lugubre et meurtrière. Selena regardait par sa fenêtre, elle se demandait pourquoi il n'était pas bleu, ni blanc. Ou alors vert. Mais c'était toujours mieux que ce noir. Sa garde robe n'était composée que de robes, capes ou de voiles noir. En vérité, elle détestait cette couleur parasite, si triste et sombre. Elle rêvait de s'habiller en bleu, en orange, en vert, en rouge, ou en blanc, ses couleurs favorites. Elle voulait être vive, se démarquer, attirer l'oeil, provoquer, égayer de couleurs les rues si tristes aux bâtiments de pierres jaunes comme le sable du désert, qui était toujours, comme endormi sur le sol. Mais c'était interdit formellement par le Roi Corbeau, seul le noir était toléré. Y désobéir déshonorerait sa famille, et l'exposerait à une grave sentence.
Et elle avait encore moins le droit de parler de ses désirs. Toute forme de rêve était bannie, considérée comme dangereuse. Le peuple subissait, sans but ni conviction, mis à part celui de survivre, tel un troupeau. Parler de « rêves » serait la classer dans la catégorie des rebelles et des dangers publics, ce qui la condamnerai.
De plus, ses quatorze ans approchaient à grands pas, pour son plus grand malheur. Dans trois mois, elle perdrait le peu de liberté dont elle disposait actuellement. Fini, les petites virées à l'improviste et le libre arbitre. Elle devra porter la tenue intégrale, c'est à dire être voilée au visage, et se marier. Elle serait sélectionnée et choisie en fonctions de ses « atouts », son mari sera donc aléatoire. Il y avait des chances qu'elle tombe sur un de ces vieux veufs de la haute-ville, d'environ quatre-vingt ans. Qui eux, auraient tout pouvoir sur elle. Cette perspective si proche, la rendait malheureuse.
Pour dire vrai, elle avait le choix. Mais quel choix ! Lors, de la lune mauve, soit elle devra choisir de se soumettre à un homme inconnu, perdant toute liberté, ou choisir L'exil. Reniée de sa famille, ses amis et être bannie de ce royaume, sans possibilité du retour. Sans provisions, seule dans le désert, sans connaître les autres lieux où aller, si elle survivait plus d'une semaine.
Oui, le peuple ignorait tout d'en dehors des limites. Il n'y avait aucun moyen de savoir ce qui se passait derrière ces barbelés et ses disciples du Corbeau qui veillaient à ce qu'aucun débordement n'ai lieu. Et puis, quel peuple heureux et chatoyant voudrait d'une exilée du pays du tyrannique Roi Corbeau ?
Selena avait beau s'obstiner à croire qu'elle n'était pas rebelle, elle l'était pourtant déjà. Elle s'infiltrait dans la basse ville,quand elle le pouvait, suivait les disciples du Corbeau et chapardait quelques objets du convoi destinés à finir dans un brasier, les sauvant du carnage. Le Roi Corbeau avait instauré une nouvelle loi, dictant de brûler toute trace d'anciennes civilisations ou de joie passée. Personne ne savait pourquoi le monarque avait toutes ses choses en horreur, mais tous laissaient ses disciples fouiller leurs maisons chaque semaine. L'ironie ? Des habitants découvraient qu'ils avaient des objets passés, derrière une armoire ou sous un meuble, quand les disciples les trouvaient. Mais jamais ils ne pourraient en profiter.
Elle avait donc ainsi volé trois livres, un violon et son archet, et une bague. La jeune fille les cachait sous son lit noir, ou quand les disciples passaient chez elle, dans la haute-ville, ou qu'elle voulait les emmener avec elle, elle avait cousu à ses capes noires des immenses poches intérieures, une pour les livres et l'autre pour l'instrument. Le seul inconvénient, était que c'était très lourd à porter, et ça risquait de s'alourdir au fur et à mesure de ses petites escapades. Elle risquait fortement d'augmenter ses vols, puisque bientôt, elle devrait avoir l'autorisation de son mari pour sortir, et des couvres feu. Elle voulait récolter le maximum avant le jour J.
Étrangement, elle ne regrettait pas de voler ainsi. Au contraire. Elle avait apprit des choses extraordinaires, qui la faisait rêver. Son premier livre était un ouvrage de la flore ancienne. A son grand étonnement, il existait des plantes appelées « fleurs » colorées, des arbres au feuillage vert éclatant, et d'autres choses encore. Les seules plantes que ce royaume possédait étaient des grands arbres noirs, de la sève aux feuilles, aux allures tordues, donnant des cauchemars aux enfants. Pourtant, les rares arbres que ce royaume possédait, produisaient une immense quantité « d’oxygène » et faisait vivre toute la population. Étrange.
Selena avait été éblouie par ces merveilles, maintenant disparues, pleines de couleurs. Elle était étrangement attirée par « la Rose » plus que les autres fleurs. Il en existait des rouges, des rosées, des jaunes, sans compter tout les croisements entres ces couleurs, comme le orange en exemple. Elle avait dévoré cette encyclopédie en une nuit, et la relisait chaque soir, espérant imprimer ces images en tête pour toujours.
Le second était un roman, ouvrage de littérature, racontant la péripétie d'un jeune garçon parcourant le monde entier. Ça permettait à Selena de voyager, elle qui n'aurait jamais le droit de franchir les limites. Quant au dernier, un livre regroupant quelques espèces de la faune passée. Malheureusement, celui ci n'était pas complet, certaines pages y avaient été arrachées avec rage. Quel dommage...
Elle continuait à regarder au loin, par son immense fenêtre, qui était, comme toutes les autres de la haute-ville, sans vitre. Le soleil allait bientôt de coucher. Si elle voulait avoir une chance de se promener un peu, il fallait qu'elle parte maintenant. Elle enfila son manteau sombre (elle avait laissé ses trésors sous son lit), monta debout sur le rebord de sa fenêtre grande comme deux portes, et se lança en tyrolienne.
Le Roi Corbeau était très intelligent, un génie, mais avait tendance à prendre les humains un peu trop pour des oiseaux. Enfin, c'était ce que tout le monde pensait intérieurement. Il avait instauré une circulation par les airs dans la haute-ville, en tyrolienne, pour cette espèce n'ayant même pas le privilège de voler. Le réseau partait de chaque fenêtre et permettait d'aller sur une des places des environs, soit d'accéder à la basse ville,qui elle était la plus pauvre et la plus en bas, ne pouvant pas profiter de cette invention ingénieuse et très pratique.
La jeune fille filait à toute allure dans les airs. Elle croisa Jean, le facteur. Elle le trouvait adorable, et elle pensait que c'était injuste de le faire travailler à 6 ans, surtout pour quelque chose d'aussi dur et de sportif. Elle vira d'un coup à droite. Et descendit en pente : direction la basse-ville ! Cette fois ci, elle n'y allait pas pour chaparder, mais pour quitter la forteresse et profiter des maigres alentours avant les limites, ce désert, pour y réfléchir.
Elle sauta agilement sur ses pieds et regarda sa tyrolienne repartir vers la fenêtre de sa chambre. Elle se mit en marche, d'un pas rapide, se frayant un chemin parmi la foule qui allait au sens contraire du sien. Elle se sentait un peu plus oppressée ici, tout le monde la fixait dans la rue. Pourquoi ? Parce qu'elle venait de la haute-ville et ça se voyait. Ils éprouvaient à la fois un mépris et une profonde jalousie pour ce peuple proche des cieux. Sa provenance était visible déjà par la qualité de sa cape et de sa robe. Ceux de la haute-ville avaient les moyens de se payer du tissus en poils de Charmas plus soyeux.
Les Charmas étaient -d'après une comparaison de Selena avec son livre sur les animaux anciens- une créature semblable au mouton ou au bouc, en trois fois plus gros au pelage noir frisé, qui malgré ça, n'était pas de la laine. Leurs cornes étaient énormes, solides et recourbées, mais malgré celles-ci, ils restaient des animaux au caractère calme et adorable, et surtout obéissant. Le roi corbeau les tolérait car c'était eux qui fournissaient tous tissus, ou qui nourrissaient par sa viande la population, il y en avait des milliers dans cette ville, guidés par des bergers, souvent très jeunes.
Et le deuxième trait qui pouvait la distinguer des autres : Sa « qualité ». Comme dit précédemment, les femmes étaient sélectionnées pour les maris, surtout en fonction de leur beauté, et un peu de leur culture. Les plus belles finissent femmes de la haute-ville et les moins gâtées par la nature dans la basse. Selena avait hérité de la beauté de sa mère. Elle avait une longue et soyeuse chevelure brune, presque noire, des yeux aussi verts que le feuillage des arbres de son livre, d'une peau de lait, de légères taches de rousseur et d'un petit nez retroussé. Son appartenance à la haute-ville était plus que flagrante.
Elle ne put que baisser les yeux et continuer d'avancer. Il lui fallait traverser la basse-ville entière pour atteindre les portes de la forteresse. Au bout de quelques minutes, elle sentit la foule se raidir, comme se figer, la tension grimpait à chaque seconde, même s'ils essayaient tant bien que mal de ne pas la faire paraître.
Les disciples du Corbeau arrivaient. Pour leur ronde, ils passaient par là, forcement. Selena commença elle aussi à paniquer intérieurement. Elle aurait du le prévoir, mais elle ne l'avait pas fait. Elle se sentit faiblir, et elle continua de fixer le sol en marchant. C'était un groupe de 12, le groupe de 12. C'était les disciples les plus brillants et puissants, assez jeunes. Seth menait la marche, impassible. Tous, le craignait, et Selena n'y faisait pas exception. Elle priait pour qu'ils ne la remarquent pas.
Mais c'était peine perdue. Elle était de la haute-ville, et était la seule à se diriger vers la sortie aussi tard. Ils n'eurent pas besoin de se regarder, ils étaient tous d'accord sur ce point et se dirigèrent d'un même pas, se planter devant elle. Elle sentit qu'ils la toisaient comme si elle était un insecte des plus misérable et des plus parasite. Elle déglutit.
« -Je n'ai rien à me reprocher, je n'ai rien à me reprocher... » répéta t-elle en boucle dans sa tête pour se rassurer.
C'était faux bien sûr, toutes ces fautes l'écrasaient et sa peur la faisait imaginer qu'ils savaient tout. Qu'ils la tueraient sur le champs. Elle se mit doucement à trembler. « -Nom et numéro de maison . » fit le 4ème.
Personne ne connaissait son nom mais on le surnommait « Le Contrôleur ». Selena ouvrit la bouche pour répondre, quand un autre la coupa, ce qui lui fit relever les yeux :
« -Mais pas besoin ! Les gars, regardez qui voilà ! C'est notre petite Selena ! » S'écria le second.
Le second se prénommait Cody, il était, celui le plus puissant avant Seth. Il avait à peine quinze ans et connaissait Selena avant de se faire recruter à ses quatorze ans par les disciples du Corbeau. Ils étaient voisins à l'époque, et ils se disaient bonjour chaque matin. Cody adorait discuter avec elle, et elle le trouvait à l'époque, très sympathique, bien que bavard.
Mais c'était avant. Il avait à présent une lueur folle et cruelle dans le regard, passant de temps à autre sa langue sur ses lèvres. Il avait un goût très prononcé pour les bains de sang inutiles d'innocents et, sans qu'on en connaisse le raison, il adorait embêter Selena en particulier. Elle, était juste effrayée. Cody était pour elle aussi dangereux que Seth, mais avec en plus, un intérêt injustifié qui pourrait montrer qu'elle est sa prochaine innocente victime. Bien que sa chevelure blonde et ses yeux océan faisaient de lui un beau garçon, la population -et surtout elle- ne voyait en lui qu'un monstre .
« -Bonjour, Selena.. ! » fit il, insistant sur son prénom, en s'approchant dangereusement d'elle.
Voilà, il recommençait. Il se plaisait à la mettre à l'épreuve. La moindre réponse de travers, et il aurait le droit de la tuer pour son insolence. Peut-être était ce qu'il cherchait, en fin de compte. La tuer. Pourquoi... ? Elle ne cherchait même plus la réponse. En l’occurrence, elle ne devait pas lui manquer de respect, donc, lui retourner la formule. Son corps tremblait maintenant sans retenue, elle baissait les yeux et finit par dire, la voix chevrotante :
« -B-Bonjour... »
Il claqua la langue. Ce n'était visiblement pas la réponse qu'il voulait. Il se rapprocha encore plus, au point qu'elle sente son souffle sur son visage. Selena commençait à voir trouble, les yeux baissés et brouillés par les larmes de terreur qui risquaient de s'écouler à tout moment. Mais elle se retenait. Pas question de lui faire ce plaisir.
« -Bonjour qui ?? » Insista t-il, avec une voix impatiente.
C'est ça qu'il voulait. Depuis le début. Il voulait qu'elle se plante. L'appeler « monsieur » la ferait nier toute relation qu'ils avaient entretenu auparavant, ce qui pourrait le vexer, et l'appeler comme autrefois montrerai une certaine familiarité, qu'il pourrait considérer comme insolent de sa part, maintenant qu'il était un disciple haut placé. Il ricana, elle, accéléra encore sa respiration. Il y eu deux minutes de silence.
« -B-Bonjour Cody. » fit elle en un souffle. Il éclata d'un rire de hyène, et elle lâcha une plainte à peine audible. Etait ce bon ou mauvais pour elle... ? Elle ne savait pas. Puis Seth, lança un regard,-bien qu'inexpressif et froid- à Cody,qui s'arrêta d'un seul coup de rire, comme penaud et légèrement effrayé.
« -Si on peut plus rire.. » marmonna Cody en baissant la tête. « -Que faites vous si tard dans la basse-ville, Miss....Selena ? » demanda Seth dune voix doucereuse en fixant la jeune fille. « -Je...J'allais sortir de la ville pour....pour répéter mon serment de la lune mauve... ! » sortit Selena, surprise d'avoir pu inventer un mensonge en si peu de temps.
Seth continua de la fixer silencieusement quelques minutes. La foule des alentours comme figée dans le temps, suivait la scène, en haleine. Partagée entre la curiosité et la peur, elle attendait la réaction du disciple. Il avait le pouvoir, en un mot ou un geste, de la condamner. Il ne la croyait pas, c'était certain mais son excuse était suffisante. Et à ses yeux, elle n'avait rien d'une future rebelle, et elle se soumettrait, comme les autres. De toute façon, elle ne savait même pas se battre. Elle ne pourrait rien faire dehors et ses confrères étaient assez compétents pour la surveiller. Et c'était une femme.
« -Rappelle toi qu'il y aura des gardes à l'extérieur. Il t'auront à l’œil. »
Puis, il tourna les talons suivi de son groupe. Il sembla à Selena que Cody marmonnait quelque chose, mais c'était sans importance. Les disciples eurent bientôt disparu de la place, comme envolés. Les habitants de la basse-ville, restaient figés, fixant à présent la jeune fille. Ne sachant pas trop quoi faire, elle fit quelques pas, baissant la tête, pour finalement partir en courant vers les portes. La population se réveilla progressivement de sa torpeur et la vie reprit son cours.
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| | | Yume
Messages : 794 Date d'inscription : 18/01/2014 Age : 23 Localisation : Près du bar
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| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Lun 10 Nov - 14:00 | |
| - Chapitre 3: Régle n°1:
Galadriel se tait d'un coup et semble entendre un bruit. Alors, pendant un temps indéterminé, nous restons dans le silence.... plantés là...On a l'air malins....C'est pas juste ! C'est un peu comme un épisode de Once Upon A Time : il va se passer un truc trop cool et important mais là... « A Suivre ... » Le suspense est tel que je suis tentée de défoncer mon écran SAUF QUE si je le défonce, je pourrais JAMAIS savoir la suite ! Bah là c'est pareil ! Sauf que le suspense, il est pas dans une série, mais dans la réalité... ! Enfin...Réalité... Non. Dans l'imagination plutôt.. C'est trop bizarre dit comme ça ! Et là, je peux pas défoncer le clone de Galadriel, sinon de 1 je le saurais jamais et de 2 ! De 2 ! Si comme je le crois, c'est ma mère dans ce monde... Vaut mieux pas que je le fasse. Bah ouais, ma mère elle est sympa, mais faut pas la chauffer quoi. Bah enfin ! Elle se souvient que j'existe ! Elle me regarde d'un de ces airs sérieux...Un peu trop à mon goût.
-Je ne sais par où commencer. Déjà, par cette créature qui t'accompagnais. Tristan ne te l'a jamais envoyé. Elle a pris une apparence féline...Aimes tu les chats ?
Si j'aime les chats ? Bien sûr que j'aime les...Wait. What ? J'ai peur de comprendre là... Elle insinue qu'Ocelot n'est pas Ocelot ? Mais....Mais...WHAT ? C'est quoi alors ? Mais...Non, je ne veux pas le croire. Il ne peut pas être méchant ! Ryu n'est pas méchant, il est juste solitaire et....Ocelot m'a réconforté ! Il ne peut pas être méchant... Mais alors pourquoi ? Pourquoi ne voulait il pas que j'aille voir Galadriel ?
-Oui, mais....Vous n'êtes pas en train de me dire qu'Ocelot est en fait un vieux monstre tout baveux comme dans les feuilletons télés qui passent la nuit ? Ou alors un zombie ?
-Hum. Pas exactement. « Ocelot » est une créature des ténèbres, un Arkiss. Personne ne sait quelle est sa véritable apparence de ces créatures, mais celle qu'ils empruntent quand ils ne sont pas en mission, est celle de Taons géants....Et légèrement modifiés génétiquement. Ils sont à la solde de Lady Katrinah.
WHAAAAT ? Tristan... T'es pas sérieux....TU VEUX QUE JE ME BATTE CONTRE DES TAONS MUTANTS ? Tu veux vraiment ma mort....Je l'avais dit ! Je vais m'évanouir...J'ai trop peur....Onix...T'es où ? Pourquoi t'es pas avec moi... ? Tu me donnerai au moins un peu de courage... Mais là.... Je suis toute seule dans un monde sauvage avec des monstres qui veulent me buter et me bouffer les organes, dirigés par....Au fait....
-C'est qui Lady Katrinah ?
Bizarrement dans ma tête, je la voyais bien en vielle bique...Avec des poils au menton....Beurk....
-Une femme qui aime le pouvoir, diriger le peuple. Elle a profité de ton départ pour monter sur le trône et elle mène un règne de terreur avec ses créatures, nées de ton désordre sentimental...
Ok... . C'est à cause de moi qu'il y a les taons mutants...Super...Et ils m'obéissent même pas en plus... Mais...Monter sur le trône...Mon départ... Je...j'ai du mal comprendre, c'est sûr...
-Monter sur le trône après mon départ.... Ça veut dire que...
-Tu as bien compris. A quoi t'attendais tu ? Tu as créer ton imagination, tu es donc la reine légitime de ces lieux.
Ow....C'est...euh....Cool ? Nan mais sérieux, c'est trop zarb' comme sentiment.... Je sais pas si je dois pleurer ou sauter de joie....COMMENT CA ? Ah, c'est facile de dire ça mais j'aimerai bien vous y voir vous ! Déjà qu'inconsciente,j'ai foutu le bordel ici.....Alors consciente...Vue la pas douée que je suis...
-Et vous vous êtes qui ? Ma mère ?
-Ce serait trop d'honneur. Non, je suis la première magicienne blanche de la cour et mon nom est Rubiss. Si j'avais été ta mère , j'aurais pris le trône en t'attendant. Mais comme tu n'avais personne de ta famille, nous avons installé un conseil dont je faisais parti.
Toutes ces informations m'étourdissent.... Je ne sais plus quoi penser ou quoi faire.... Et Ocelot est.... Non....
-Tout va bien maintenant. Nous t'avons récupérée suis moi. Nous allons dans un endroit sûr.
Sa voix est si rassurante...Je....Oui....
-YUME ! NE L'ECOUTE SURTOUT PAS !
Je me retourne, je connais cette voix....Ocelot ! Il arrive en courant et il est blessé à la patte ! Mon dieu ! Mais... Il va me bouffer ? Non, il a l'air très vulnérable. Le sang sur son pelage se mèle à ses tâches de la même couleur. Et il a l'air épuisé. Et là ! Il pose son regard sur Rubiss. Il montre les crocs et fait le gros dos.
-SIBURR ! J'aurais du me douter que c'était toi... -Tiens tiens... Regardez qui voilà...
Siburr ? Rubiss ? Je suis paumée là.. ! OUHOU ! Quelqu'un peut bien m'expliquer là... ? Ah.... Ocelot essaye de me paumer je crois... Il sait pas que je sais que c'est un Arkiss...Wow...Trop compliqué pour moi. En tout cas, ils ont pas l'air de trop s'aimer... Oulah... Rubiss elle fait carrément peur là... OWOWOWOWOW ! Ocelot saute toutes griffes dehors sur ma sorcière blanche.. ! C''est lui le méchant ! Je devrais l'aider mais je recule en criant. Quoi ? Vous pouvez rien dire ! Vous aurez fait quoi à ma place ? Et là d'un coup, des ronces sortent du sol et percutent de plein fouet Ocelot qui s'écrase contre un arbre en couinant. Ça m'a pas l'air d'être de la magie blanche ça....Je commence sérieusement à flipper... Je me retourne vers....la magi-rcière (oui, j'ai inventé ce mot ! Et alors ? ) en bégayant :
-R-Rubiss ?
Ses cheveux ont virés au noir, et ondulent dans l'air comme des serpents (la gravité ??? ), ses yeux sont blancs et...Elle a des crocs de jaguar !! Non.... Là, c'est fini, je n'essaye plus de comprendre ! Ni de faire confiance à quelqu'un d'ailleurs...Régle n° 1 : Ne jamais faire confiance à une Galadriel. Elle me regarde....Non, j'aurais pas du l'appeler... Elle fait carrément peur... Je....JE CROIS PLUS QUE C'EST ELLE LA GENTILLE … ! Je continue de reculer jusqu'à ce qu'une de ses ronces m'agrippe la cheville et me tire vers elle. NON NON ! Je veux pas ! Elle va me tuer, elle va me tuer... Puis, la ronce me lâche la cheville.
Ocelot s'était relevé et avait attaqué la racine de la ronce. Il m'a l'air tellement mal en point... Siburr (je suppose que c'est son vrai nom) pousse un cri de rage. Mais vraiment sur-grave quoi, comme une personne qui à la gorge vraiment enrouée. Bon, mais en attendant...J'AI PEUR ! Onix, Onix, Onix,Onix ! Viens me sauver... !
-Yume ! Fuis ! Me crie Ocelot, luttant contre deux ronces
Je ne lui fait pas dire deux fois. Je cours, je cours, sans regarder devant moi, et en pleurs. Ocelot... Par ma faute, il va peut-être mourir... Je cours, je cours... Les branches des arbres morts m'écorchent la peau, un de mes rubans se prend dedans. Nonononononono ! Tu peux pas me faire ça ! J'ai peut-être une sorcière à mes trousses là ! Merci qui ? Non, pas merci Michel et Jackie ! MERCI TRISTANNNN ! J'arrive à me décoincer, en déchirant mon ruban. Je continue de courir. Je la vois ! La sortie de la forêt. Je sens quelque chose me tirer vers l'arrière je crie. Mais la force est trop forte. Et me voilà sur l'épaule de la personne, tel un sac à patates....Non mais !
-On t'a récupéré princesse !
Heiiiin ?
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| | | Yume
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| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Sam 15 Nov - 22:04 | |
| Suite de l'histoire de Selena: Selena dépassa les sentinelles de la porte en courant et ne s'arrêta que quelques mètres plus loin, dans le désert même. Il s'assit par terre en tailleur, et ferma les yeux pour ne pas que le sable s'infiltre dans ceux ci. Elle essayait de se calmer, mais en vain. Elle était en vie, elle était en vie... Elle n'en revenait pas. Seth était d'humeur clémente, aujourd'hui. Elle savait qu'elle n'aurait pas toujours cette chance. Il faudrait se montrer plus prudente, dorénavant. Elle avait beau avoir échappé aux griffes de Cody et des autres, il fallait paraître exemplaire pour ne pas éveiller des soupçons, car désormais, ils garderaient un œil sur elle. Elle se laissa tomber allongée dans l'immense étendue de sable. Sa respiration se calmait peu à peu. Sa décision était prise : elle devrait réduire ses vols et pas question de faire sa gamine capricieuse, elle se marierai. Au moins, comme ça, ils la laisseraient tranquille. Cet événement lui permit de se fixer et de remettre ses pendules à l'heure. Elle rouvrit les yeux. Il faisait déjà nuit. Elle se releva lentement, en regardant les disciples qui la fixaient d'un air plus que méfiant. Il était temps de rentrer. Elle épousseta sa cape pour décoller les grains de sables qui s'étaient accrochés à celle ce ci, et elle retourna dans l'enceinte, dans les tréfonds de la basse-ville. Sa tyrolienne repartie dans sa chambre, il lui fallait remonter tout à pied. Elle soupira et s'enfonça dans les ruelles sombres et étroites, très peu recommandables pour dire vrai. Cette perspective ne l'enchantait guère, mais elle n'avait pas trop le choix : les seuls escaliers de la basse-ville avaient été positionnés pour que les disciples se déplacent en toute discrétion, et dans des lieux, où la population n'aimerait pas s'aventurer. Elle soupira en commençant à gravir les marches mal entretenues. Les gens habitant ici étaient si pauvres que payer les réparations de cet escalier ne serait jamais envisageable. Les plus riches de cette sous-ville arrivaient à peine à vivre convenablement, les classes moyennes vivaient au jour le jour, et les autres...Ils ne vivaient pas, mais mouraient de faim dans les rues. Et bien sûr, jamais le Roi Corbeau ne céderait la moindre pièce de son trésor pour des humains, des moins que rien. Le fossé de niveau de vie entre la haute et la basse-ville était plus qu'énorme, elles étaient pourtant si près l'une de l'autre... Selena étouffa un juron en trébuchant dans une brèche dans l'escalier. Elle se releva et continua de monter les marches à l'aveugle, la nuit était noire à présent, et le lieu si étroit n'arrangeait rien. Elle savait qu'il ne lui manquait presque plus rien avant d'atteindre la haute-ville, ce qui lui redonna un peu de courage. Allez ! Elle allait bientôt rentrer chez elle.... Le lieu fut éclairé par une forte lueur, au loin. La jeune fille, curieuse se dirigea vers celle ci. Qui pouvait être éveillée à une heure aussi tardive ? La lumière venait d'une autre rue, en intersection avec ce drôle d'escalier. Curieuse, elle se rapprocha et épia l'étrange scène, se déroulant au centre de la place qui débouchait sur la ruelle. Un brasier immense,crépitant, grandissait alimenté par des livres et toute sortes d'objets très étranges. Selena étouffa un cri. Voilà donc où menait ce convoi ! Elle volait pendant la traversée uniquement, elle n'avait jamais osé suivre celui ci au bout du voyage, c'était bien trop risqué. Désormais, elle savait... Les disciples se relayaient pour tour à tour, mener les objets de la charrette à leur...fin. Elle pourrait se faufiler et prendre quelques objets discrètement, mais... Non ! Elle devait arrêter les vols, surtout que l'incident de ce fin d'après midi était encore frais. Si elle se faisait prendre, elle n'aurait pas la chance de survivre. Et puis, ça n'en valait pas la peine.... En tout cas, elle essayait de s'en persuader. Pourtant, elle continuait de fixer la montagne d'objets avec avidité. En elle, se menait une bataille intérieure entre sa raison et son envie. Selena fut vaincue, quand le contrôleur saisit une pile d'objets, et laissa apparaître un ouvrage très spécial avec un vieux dessin de violon à moitié effacé. Au diable le danger ! Après tout, elle commençait à se faire de l'expérience en terme de discrétion et de vol. Et elle ne prendrait que lui. Elle prend et elle repart juste après. Voilà. Elle rabattit sa capuche sur sa tête et attendit que tout les membres aient le dos tourné. Le moment venu, elle se glissa telle une ombre derrière la charrette et attrapa son trésor. Elle se demandait si celui ci allait lui apprendre à se servir de son magnifique violon. Elle le feuilletterai plus tard. Elle releva légèrement la tête voir si personne ne pouvait la voir. Personne. Parfait. Elle commença à courir pour retourner aux escaliers. Seth se retourna. Leurs regards se croisèrent. Ils restent une seconde ou deux ainsi, qui semblaient durer une éternité. Ils se jaugeaient l'un autre, sans colère, étonnement ou peur. Selena revint vite à la réalité, animée par une énergie nouvelle. L'instinct de survie. Il allait la tuer. Ou prévenir les autres. Sans réfléchir, elle se remit à courir, plus vite qu'elle n'avait jamais pu courir, sans se retourner, elle grimpa les marches à toute vitesses, sans se soucier des irrégularités. Elle courait, courait. Elle atteint la haute-ville, mais ne s'arrêta pas de courir. De plus en plus vite. Elle respirait si vite... Sa maison entra dans son champ de vision. Elle se précipita sur la porte, entra, et la referma en une demie seconde à clef. Elle se laissa glisser, encore haletante, le long de la porte. Elle tremblait. Mais pourquoi ? Pourquoi avait elle fait cela ? Elle savait mais elle ne s'était pas écoutée... Elle se déplaça à quatre pattes jusqu'à la si petite fenêtre, et jeta un regard à l'extérieur. Il n'était pas là, et elle en vie (pour encore combien de temps ?). Mais....L'avait il suivie ? Seth restait là, de glace, regardant la silhouette noire s'enfuir. Il devait la suivre et l’exécuter. Normalement. Ce soir, c'était différent. Un désir depuis longtemps éteint se ralluma dans son esprit. Il avait envie de jouer. Pourquoi tuer tout de suite alors qu'il pouvait....S'amuser ? Seth n'était pas d'un naturel joueur, mais cette fois... Il pourrait l’exécuter plus tard. De plus, il trouvait ça, pitoyablement drôle de risquer sa vie pour....un simple livre. Ça ne valait rien. Il savait qu'un hors la loi vivait dans la ville. Il le traquerait. Ce hors la loi aux yeux verts. Il ne sourit pas, mais ses yeux habituellement vides s'emplirent d'une lueur malsaine. | |
| | | Yume
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| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Sam 17 Jan - 12:22 | |
| "-Non John, c'est non."
Allongé sur le canapé, je manipulais mon crâne, le tournais dans les mains afin de l'observer sous toutes ses différentes coutures. Depuis déjà 5 minutes, j'écoutais d'une oreille distraite, mon ex-colocataire, tenter de me raisonner. Depuis le temps, il devrait savoir qu'on ne raisonne jamais un Holmes. Enfin, je pensais que cela me distrairait un peu, mais j'avais placé trop d'espoir en John Watson: la conversation tournait en rond et était mortellement ennuyeuse, rien à en tirer. John se leva de son fauteuil, peinant à garder son calme:
"-Sherlock… Dois je te rappeler dans quel état je t'ai par hasard retrouvé, il y a quelques mois…? Dans un entrepôt abandonné, au milieu de ces toxicomanes…?" "-C'était pour une mission…" grognai je
Pourtant il savait. Magnussen n'était pas un cas des plus simples, j'avais besoin du maximum de ma capacité cérébrale. La drogue, mes patchs, me stimulaient et me transportaient, rendant la tâche moins longue et extrêmement facile. J'étais certes, parti un peu loin, mais je ne montrais pas le moindre signe de dépendance. Je n'étais de plus, parti qu'une nuit, dû à la présence de ma copine temporaire dans l'appartement. Bon, il était vrai que les paroles de Mycroft m'avaient plongé dans le doute. Je pensais que John allait me délaisser, après son mariage. Il est la seule personne à laquelle je suis véritablement attaché -bien qu'il soit idiot-. J'ai beau posséder un sens de la déduction aiguisé, je suis un sociopathe de très haut niveau, peu accoutumé aux situations sentimentales.
"-Une mission…. Laisse moi rire… Quelle mission ? Non, Sherlock ça ne marche plus avec moi."
J'aurais essayé. John ne me quittait pas des yeux. Je serrai alors mon crâne contre mon torse et me retournais dans le canapé, histoire de ne montrer que mon dos. Mon meilleur ami soupira. Un silence s'installa (ce qui n'était pas plus mal). Je finis par lui marmonner:
"-Je n'ai pas besoin d'un colocataire."
Et je n'en voulais pas d'autre que John. C'était soit John, soit personne. Dans ce cas là: personne. Je ne supportai pas l'idée qu'un ennuyeux inconnu utilise la chambre de John, s'assied dans son fauteuil, éparpille ses petites affaires personnelles dans l'appartement, fasse le ménage… Ou pire ! Il est très probable qu'il tente "de sympathiser" avec moi, ou essaye de faire ma connaissance. Non, vraiment, il n'était pas question que quelqu'un d'autre vienne vivre sous ce toit. Ma "solitude" -comme les autres l'appelaient- comblée par mes petites enquêtes avec John, ça me convenait très bien. Je pensais qu'avec le temps passé ensemble, il avait compris au moins ça…. Mais non, monsieur tente de jouer les bons samaritains. Qu'est ce qu'il pouvait m'énerver quand il était comme ça… Je l'entendis se déplacer de sa marche boiteuse, jusqu'à moi.
"-Sherlock, regarde moi." fit-il d'un ton dur, changeant de l'habituel.
Sans réelle conviction, je me retournai vers lui. Ses yeux brillaient de larmes. Je fus un peu troublé: je ne pensais pas qu'il se mettrait dans de tels états pour si peu. Décidément, les sentiments humains ne cesseront de me surprendre.
"-Je m'inquiète pour toi, tu sais. Maintenant, je ne peux pas te surveiller autant qu'avant, il y a Mary et le bébé… Ca me rassurait vraiment si quelqu'un d'autre pouvait veiller sur toi… Tu comprends ?" "-John…" "-De toutes façons, tu n'as pas le choix ! J'ai l'accord de Madame Hudson. Si tu ne veux pas, tant pis, je m'en occuperai moi-même."
Je soupirai et réfléchis: Comment pourrai-je éviter cette situation tout en m'assurant que John soit satisfait (et qu'il me fiche la paix, surtout) ? La réponse me parut si évidente, que je mis un peu moins d'une seconde avant de répondre:
"-Tu as gagné. Mais laisse moi faire l'annonce." "-Ca ne sent pas bon…. Depuis quand Sherlock Holmes se plie t-il si facilement ? …Très bien, mais si l'annonce ne me plait pas, je serai en droit de la changer après trois mois." "-Six." "-Sherlock !" "-C'est six, ou rien."
Il soupira, vaincu. J'avais gagné un délai de six mois de tranquillité. Pour la suite, j'avais déjà tout prévu, mais je suppose que mes patchs me confirmeront. John avait de la volonté, mais ça ne suffira jamais pour égaler mon intellect. Et il ne se doute même pas de la suite des événements, l'idiot… Je me redressai, lui adressai un sourire victorieux et lui demanda:
"-Bien ! Maintenant que cette affaire est réglée, que dirais tu d'un thé ?"
*** Cela faisait déjà quelques heures que John était parti, me laissant à mon ennui habituel. Après avoir harcelé Lestrade de SMS, j'appris qu'aucun délit n'avait été commis depuis notre dernière enquête. Quand le monde va parfaitement bien, je m'ennuie… Après avoir prié qu'un malfaiteur réveille enfin ses neurones, je pris mon PC et postai:
"Sociopathe de très haut niveau tolérerait la présence d'un individu dans la chambre à l'étage, si celui-ci consentirait à payer la moitié du loyer."
Je refermai mon ordinateur, et saisis mon violon: ça, c'était fait… *** Après un dernier accord, je posai mon violon sur la table. J'avais entendu des pas dans l'escalier. Ce n'était pas un client… C'était John, au son que produisait les marches et à la vitesse à laquelle il montait. Habituellement, les clients étaient embarrassés ou intimidés, ils avaient le pas plus ou moins hésitant. John pas du tout, il semblait même très pressé. Sans doutes avait il une importante nouvelle à m'annoncer. Je souris et me dirigeai vers la porte, après notre discussion ennuyeuse sur "mon futur colocataire" il y a de cela trois mois, nous ne nous étions revu qu'à deux reprises pour des enquêtes, la dernière datait d'il y a trois semaines. Sa venue était généralement une bonne nouvelle pour moi, pourtant… Cette fois là, je ne la sentais pas vraiment, comme si….quelque chose d'horrible allait s'abattre sur moi. Soit il se passait vraiment quelque chose, soit une heure de sommeil n'était plus suffisante.
"- John ! Il y a une nouvelle affaire….? Ou peut-être viens tu pour m'annoncer le prénom du bébé….! Tu as raison, c'est toujours mieux en face à face !" "-Pas exactement, non…."
Le sourire qui peignait ses lèvres n'avait en rien l'air d'être bénéfique. Toujours se fier aux premières impressions. Toujours. Je gardais le silence, me préparant au choc que j'allais sûrement recevoir.
"-J'ai trouvé ton futur colocataire !" fanfaronna t-il "-Quoi ?"
…. C'était plus dur que ce que je pensais. J'avais l'impression de m'être reçu un coup de poing dans le ventre. Ce n'était pas possible ! Comment moi, l'expert de la déduction, avais je pu échouer…? Non, non…. Surtout comment John Watson a-t-il pu faire preuve d'intelligence et de ruse ? Comment ? Dites moi, comment ? Il avait prévu son coup… Je n'avais jamais vu sa fourberie…Fourbe… Tout en ignorant le fait que je bouillais à présent comme une cocotte minute, il continua:
"-Enfin, plutôt "elle". Elle devrait arriver dans deux jours si tout va bien."
Il ricana, d'un air fier.
"-Tu te demandes comment j'ai fait, hein ? Et bien c'est simple, j'en ai parlé à Mary qui m'a rappelé qu'elle avait une cousine, qui avait reçu une promotion et qui venait travailler à Londres. Elle cherchait désespérément un appartement, alors on a sauté sur l'occasion, tu penses !" "-J'avais deviné, merci. Je me souviens de la soirée où elle nous en a parlé. Et il était évident que tu allais tout dire à ta femme… J'ai fait le lien, ce n'est pas bien compliqué." répondis-je d'un ton sec "-Oh moins, comme ça, on verra les deux en même temps quand on viendra."
J'avais été bête, si bête….Tellement bête… Je réfléchissais à toute vitesse…Si seulement, j'avais mes patchs, ça irait plus vite… C'était une cousine de Mary…. Mary -qui n'était même pas son vrai nom d'ailleurs- était une russe ex-tueuse à gage travaillant pour le gouvernement… Il y avait des chances très minimes, mais existantes qu'elle ne soit pas si ennuyeuse que cela…
"-Cette cousine….Elle est…?" "-….Au courant de rien." continua Watson. "Elles ne se sont rencontrées qu'après la re-convertion de Mary. Je compte sur ton silence."
Je me dirigeais à pas lourds vers le canapé et m'y laissais tomber.
"-John…. Une fille ordinaire… ! Tu veux que je vive avec ça ? " je souris nerveusement. " J'ai eu déjà du mal a supporter Janine une semaine. Être agréable…! John…. Il n'en est pas question." "-Trop tard."
*** Midi s'annoncerait dans dix minutes. Ce temps passé, je dirais adieu à ma vie paisible de solitude. Au nom de la bonne conscience de John, j'allais dorénavant devoir supporter l'odeur pestilentielle du vernis à ongles, les émissions de télé réalité ou je ne sais autre torture de ce genre. Une fille…. La bonne blague. Synonyme parfait de superficiel. Mary et Irène étaient les deux spécimens pour lesquels je n'éprouvais pas une totale aversion, n'étant pas totalement idiotes, ni pot de glue comme Molly. Parfois, je me demandais encore pourquoi j'avais choisi John comme assistant. Cela crevait pourtant les yeux, non, que je ne supportais pas ces dindons piaillant à longueur de journée ! Si cela continuait, j'allais finir par être tenté de le remplacer. Je faisais les cent pas dans l'appartement en désordre. Mes patchs, mes patchs, je voulais mes patchs. J'entendis le bruit d'un moteur s'arrêter. Midi moins cinq. Elle était en avance. Je ne pris pas la peine de regarder par la fenêtre. Je profitais plutôt des quelques secondes restantes pour regrouper hors de portée les objets qui m'étaient précieux: a tout les coups, j'allais tomber sur une maladroite. La porte s'ouvrit en bas. Son pas sur les marches grinçantes de l'escalier m'indiquait une petite corpulence, très peu de bagages, et une jambe plus longue que l'autre. Je m'allongeais sur le canapé, dans ma robe de chambre bleue. La dernière marche, les premiers pas.
"-Ouah, c'est grand ici !"
Voix qui montre un comportement décontracté et désinvolte. Nouveaux pas.
"-Y a quelqu'un ?"
Je me redressais et lui jetai un coup d'œil désintéressé. Analyse du sujet: 24 ans, excellente dentition, 1 m 63. Elle ressemble à une universitaire à peine sortie du campus: vieux sweat, écouteurs dissimulés sous sa chevelure, prouvant une indifférence totale. Travail qui ne lui prend pas tout son temps. Veuille tard sur son ordinateur, sort rarement de sa chambre. Tant mieux. Collectionne les petits copains. Essaye de se mettre au sport. Cuisine rarement, commande Thaïlandais, d'après l'odeur. Qualifiée de jolie, cause de traits assez délicats, grands yeux, chevelure blonde vénitienne et épaisse. Amatrice de vieux rock. Analyse terminée. Je la surnommais immédiatement "Le parasite". C'était exactement ce qu'elle était: un sale parasite. Je ne voulais pas d'elle ici. Il fallait qu'elle parte. Et le plus tôt serait le mieux. C'était une fille, ce ne serait pas bien difficile. Une semaine et demie, elle ne tiendra pas plus.
"- Lily. Enchantée."
Non, tu n'es pas enchantée. Surprise, par contre. John et Mary ont du légèrement te mentir sur mon compte. Pauvre Parasite, tu ne sais surement pas que tu as affaire à un sociopathe… Je ne fis pas l'effort de la courtoisie, inutile.
"-Sherlock." grognai je
Ce qui m'étonnais chez Parasite, c'est l'unique besace qu'elle transportait. Ce n'était pas le genre du sujet d'avoir si peu de bagages, trois valises de vêtements au minimum. Fracas dans l'escalier. Watson apparut dans l'encadrement de la porte, essoufflé, trois valises dans les bras. Je souris, moqueur. Pauvre John… Tu servais donc de sous fifre à Parasite. Mais bon, avec ta vie de couple, tu dois être habitué à faire les petites besognes des femmes. Tu es un dominé de nature, une des raisons pour lesquelles je t'ai choisi.
"-Johnny-John ! Merci pour les valises ! Tu peux les poser là !"
Johnny-John…..Johnny-John… J'espère que je n'hériterai pas moi aussi d'un surnom aussi ridicule. "Johnny-John" posa les valises aux pieds de Parasite, qui ne tenait pas en place. Elle ressentait le stupide besoin de marcher dans l'appartement pour se persuader qu'elle est ici chez elle. Ce qui n'était absolument pas le cas. Je me recouchais la laissant finir son petit tour. Je considérais toutes les possibilités de situations qui la ferait partir. Juste a faire un rapide tri pour faire un classement des plus efficaces. Parasite souleva ses valises et nous demanda, à John et à moi:
"-Euh, et….Où est ce que je dors ?"
Je me redressais brusquement. Non, il n'était pas question qu'elle… Je coulai un discret regard suppliant à John, qui l'ignora.
"-Dans mon ancienne chambre, évidemment ! C'est à l'étage. Tu veux que je t'aide pour tes valises ?" "-Non merci, ça va. Bon, je vais m'installer !"
Sur ces mots, Parasite disparut dans l'escalier. Je me levai d'un bond, et me mettais face à John. Vu la manière dont il bombait légèrement son torse, il était très fier de lui. Malheureusement pour moi, je l'avais trop bien habitué à mon courroux.
"-John…. S'il te plait…. Tu ne te rends pas compte ! Pas dans ta chambre…. Elle va y mettre son insupportable odeur de poulet coco et de parfum ! " "-Et où tu veux qu'elle dorme, Sherlock ? Dans le grenier ? Pas question. Et ce n'est plus MA chambre maintenant. Ne me regarde pas comme ça, ça ne changera rien. Allez, vois le côté positif des choses ! Cohabiter avec une fille, c'est "une expérience" non ?"
Il me tapota l'épaule et s'en alla, me laissant lâchement avec Parasite, sous prétexte que sa femme l'attendait pour déjeuner. En parlant de déjeuner, par chance, Parasite avait déjà consommé le sien, je n'eus donc pas à subir sa présence de l'après midi. Pas de nouvelle enquête, selon Lestrade. Aucun prétexte pour fausser compagnie à cette petite peste que je détestais déjà. Alors je restais allongé dans le canapé, à parler à mon crâne et à m'inquiéter des bruits à l'étage. Je m'imaginais les pires changements de décoration de mauvais goût. Si je retrouvais du rose, je l'assassinerai dans son sommeil. Quoique non… C'était la cousine de Mary, mieux valait éviter pour ma sécurité. Vers seize heures, les bruits cessèrent. Parasite descendit, sans m'adresser un regard, se présenter à madame Hudson. Je dus attendre quarante minutes pour qu'elle remonte dans sa chambre. Les femmes étaient si bavardes, c'en était affligeant. Par mesures de précautions, je descendis chez notre logeuse voir comment elle percevait Parasite. Mieux valait savoir qui était mes ennemis.
"-Lily ? Quelle enfant charmante, vraiment…."
Elle continua un discours que je ne voulus écouter: Malédiction ! Parasite avait ensorcelé Mme Hudson. Et je savais que je ne devais rien attendre de John et Mary. Les seules personnes susceptibles de me comprendre étaient celles dont je ne voulais entendre parler: Irène et Mycroft. J'étais donc seul contre tous. Peu importe. Elle partira. Je remontai. J'entendais l'eau de la baignoire couler. Elle n'a pas attendu très longtemps avant de prendre ses aises, celle là. J'ouvris le frigo, que je trouvais vide, si on mettait à part la tête et le doigt humains que Molly avait bien voulu me prêter pour mes expériences. De toutes façons, je ne sais pas cuisiner, c'était John qui le faisait. J'ouvris donc mon ordinateur et lus l'article du blog de John. Il parlait de Parasite et de ma réticence à l'idée de partager l'appartement avec elle. Et comme d'habitude, ses hypothèses se révélaient inexactes. Ensuite, pour combler mon ennui, je fis quelques recherches. Il était 20 heures quand Parasite descendit une nouvelle fois de sa chambre. Elle me salua rapidement, par unique politesse et se dirigea vers le frigidaire. Je souris. Pourtant, à mi chemin elle s'arrêta, se retourna vers moi.
"-Ah oui, c'est vrai ! Johnny-John m'a prévenue que le frigo était vide et il est trop tard pour aller faire les courses."
Menteuse, ce n'est qu'un prétexte. Tu n'as juste pas envie et pas l'habitude de faire la cuisine. Elle sortit son portable de la poche de son sweat de nuit et continua:
"-Je…." "-Riz sauté aux crabes. Sans sauce." la coupai je en posant mon crâne sur un accoudoir du canapé.
Elle me fixa alors, médusée, ses yeux agrandis par la surprise. Elle essaya de lire en moi, en vain. Parasite devra dorénavant savoir que personne ne lit en Sherlock Holmes, encore moi une personne ordinaire comme elle. Ce serait une humiliation, si elle y parvenait.
"-Euh… Ok….! " finit-elle par répondre.
Elle chercha dans sa liste de contact qui semblait infinie, elle gardait donc tout les numéros de ses ex. Soit c'était utile, soit complétement stupide. J'optais pour la deuxième option. Elle finit par appuyer sur "Miam-Time" (drôle de nom pour un contact) et appeler. Elle passa commande, puis m'annonça que la nourriture arriverai d'ici une vingtaine de minutes. Elle descendit son pc, et s'installa dans le fauteuil de John. Pendant vingt trois minutes, nous ne nous décrochâmes le moindre regard, ni le moindre mot, chacun occupé derrière son écran. Puis le livreur sonna et elle alla ouvrir en bas. D'après le temps qu'elle y passa, elle devait connaître le livreur et discuter avec lui. Qu'est ce que je disais ? Tellement bavarde… Elle revint enfin avec le dîner. Je me redressais. Elle me tendit le sac en plastique contenant mon riz. Elle s'installa à mes côtés sur le canapé. Nous picorâmes alors en silence nos plats respectifs avec nos couverts en plastique. Elle mangeait moins que moi, étrange. Elle jeta nos emballages et nos couverts et remonta dans la chambre de John sans un mot. Les heures passèrent, d'un ennui. Je maudissais Parasite, sa présence m'empêchait de jouer du violon. D'habitude, cela me détendait et m'aidait à m'endormir. Mais privé de ce rituel nocturne, je restais en éveil, toujours dans ce canapé à écouter les doigts de Parasite taper sur son claiver. L'ennui me consumait. Mon pire ennemi après Moriarty. Je finis par saisir mon portable:
John, je m'ennuie. SH
Sherlock, tu es conscient qu'il est 2 heures du matin ? JW
Oui, mais tu m'as bien répondu. SH
J'ai l'habitude de tes crises d'ennui nocturnes maintenant. Tu as failli réveiller Mary. JW
Ce n'est pas de ma faute si je m'ennuie. Les enquêtes me manquent, et Parasite est complétement inintéressante. SH
"Parasite" ? Tu veux dire Lily ? JW
Appelle la comme tu veux, "Johhny-John". SH
Arg. Ca reste entre nous, hein. JW
Mme Hudson m'a demandé de tes nouvelles, d'ailleurs. Elle voulait savoir si notre "séparation" ne t'avait pas trop affecté. SH
Nous n'étions pas un couple…. JW
Exact. Je lui ai dit que tu préférais les hommes comme Lestrade. SH
JE NE SUIS PAS GAY. J'ai épousé Mary, je te signale ! JW
Gay refoulé, John, gay refoulé, ça crève les yeux. SH
Je te préviens Sherlock, tu fais encore une fois allusion à ça, j'éteins mon téléphone. JW
Tu fais ça parce que tu sais que j'ai raison ! Il n'y a aucun mal à ça, tu sais. J'accepte ta différence moi. SH
Bonne nuit Sherlock. JW
John ? SH
John…? SH
Je posais mon portable à terre. Zut, je n'aurais pas du autant insister… Mais le taquiner était irrésistible, c'était un de mes passes temps préférés. Mais là, j'étais revenu à la case départ. Je fermai mes paupières, me laissant bercer par les frappes irrégulières de Parasite. Je me le promets, bientôt, elle partirait…. Bientôt…. Le sommeil me submergea. | |
| | | Yume
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| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Mer 18 Mar - 8:18 | |
| Selena, récemment renommé "La complainte de Marttyr" chapitre 3 "Le temps des secrets" (partie 1)
Après un petit moment à se remettre de ses émotions, elle descendit dans la cuisine: sa course poursuite l'avait assoiffée. Les idées, les questions, fourmillaient de partout, au point de lui en faire mal à la tête. Pourquoi brulait-on ces livres ? Comment le roi corbeau avait-il eu accès au trône, finalement ? Personne ne lui avait jamais raconté… Les récents événements avaient réveillés quelque chose chez elle, une soif de savoir inexpliquée, différente de celle qu'elle avait en tant que simple voleuse où elle était simplement curieuse du passé. Sa propre civilisation n'avait elle-même pas de raison, pas d'histoire, c'en était déconcertant. Elle manqua de lâcher son verre en terre cuite quand elle remarqua la présence derrière elle. Un frisson lui parcourut l'échine. Elle se retourna brusquement pour faire face à…. Sa mère. Elle soupira de soulagement. Celle-ci se trouvait en haut des petits escaliers, comme figée. Selena la trouvait différente de d'habitude.
"-Ah maman, tu m'as fait peur. Qu'est ce que tu fais debout à cette heure ci ?"
Pour toute réponse, sa mère se jeta dans ses bras et l'étreignit. Selena se crispa légèrement, surprise par ce geste. Les étreintes n'étaient habituellement réservées qu'aux jeunes enfants, effrayés par les ombres des arbres ressemblant à des monstres sanguinaires, avant qu'ils n'apprennent que ceux-ci existaient véritablement, seulement sous une autre forme…. Les disciples… A un âge passé, toutes ces marques d'affection disparaissaient. Pas par obligation mais la société était comme cela. La relation mère et enfants ne se résumait plus qu'à un respect mutuel. Selena sut alors que tout de suite que quelque chose n'allait pas. De plus, elle remarqua que sa mère était secouée de légers spasmes. Ne sachant, quoi faire, elle caressa la chevelure ébène grisonnante de sa génitrice d'une main hésitante et attendit que celle-ci se calme un peu.
"-Maman… Est-ce que tout va bien ?" "J'avais cru qu'ils t'avaient pris, je…." "-Mais qui ça maman ?" "-Les disciples… Amélia m'avait dit qu'elle t'avait vue avec eux et…. Qu'ils te cherchaient des ennuis… Et tu ne rentrais toujours pas…." "-Tout va bien maman…. Mais….tu as bien dit Amélia…??? La Amélia ? La marchande de chaussures bon marché de la Basse-Ville ?"
Sonia (vous devinerez tous que c'était le nom de la mère) se mordit la lèvre inférieure. Paniquée, elle en avait trop dit, beaucoup trop dit. Il y avait un temps pour tout, là venait celui des explications. Elle inspira. Expira. Se détacha de sa fille et plongea son regard dans ses yeux verts. Elle ne pouvait pas revenir en arrière, elle le savait. S'ouvrir après des années de secret n'était cependant pas une chose facile, encore plus si on risquait de perdre un être aimé. Selena le comprenait mieux que quiconque et attendait patiemment qu'elle soit prête. Sonia finit par lui designer la chaise rangée sous la table au coin de la cuisine. Selena s'y assit. Sa mère ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Selena ne se décourageait pas pour autant, mais les questions se faisaient de plus en plus nombreuses: Était ce si grave que cela ? Mais sa patience fut récompensée quand son interlocutrice commença, d'une voix un peu chevrotante:
"-Par où commencer…? Par le commencement, je suppose. Eh bien…. Enfant, comme certaines autres, je ne faisais pas partie de la Haute-Ville. Amélia était ma meilleure amie… Nous avons passé notre enfance ensemble, nous volions en ville la plupart du temps pour subvenir a nos besoins. Être orphelines, ça rapproche. Puis, nous avons atteint nos 14 ans et été contraintes de passer notre serment de la lune mauve. Avec mon physique plutôt avantageux, j'ai pu monter en épousant ton père… Malheureusement, Amélia n'a pas eu cette chance. Nous ne devions pas nous revoir mais…. L'amitié…. Elle me sert également d'informatrice. Elle est mes yeux et mes oreilles dans la Basse-Ville. Pour qu'elle puisse garder un œil sur toi et tes…petites affaires si tu vois ce que je veux dire."
Selena baissa les yeux. Bien que la dernière partie l'alarmait légèrement, elle était surtout choquée. Elle n'en avait jamais autant su sur sa mère. Elle savait que celle-ci était orpheline mais… Cela se limitait à cela. Elle comprenait à présent pourquoi elle n'en avait jamais parlé à quelqu'un, encore moins à elle ! Monter dans la Haute-Ville était une chose assez fréquente, mais y garder ses anciennes fréquentations…. Ce n'était pas puni par la loi, mais ce geste, c'était se punir nous même à un rejet social. Toutes nos connaissances, nos "amis" nous reniaient et faisaient tout pour nous nuire. Les rares personnes ayant osés révéler leurs fréquentations au grand jour avaient subit l'existence pénible, invivable de la solitude et de tout le venin craché sur leurs dos. Certains cas allaient même très loin, il arrivait que les maris chassent leurs femmes de la maison. Et Selena connaissant son père, ne serait pas surprise s'il le faisait. Selena la trouvait juste admirable et courageuse d'oser faire cela, sachant que l'on peut être découverte à tout moment. Elle lui prit les mains avec douceur.
"-Tu n'as pas à t'en faire, maman. Je ne dirais rien." "-Merci beaucoup ma chérie. Tu sais, il faudrait que tu fasses plus attention. On pourrait finir par te voir."
Aussitôt, le visage de Seth s'imposa dans l'esprit de Selena, de manière si brutale qu'elle eut un léger mouvement de recul. Avec toute cette histoire, elle l'avait presque oublié. Ce n'était pourtant pas le moment. En cachant son malaise naissant, elle annonça à sa mère que sa balade et toutes ces révélations l'avaient éreintée. Après lui avoir souhaité bonne nuit, elle se dirigea vers sa chambre à l'étage. Pourtant, quand elle commença à gravir les marches de briques couleur sable, Sonia la retint:
"-Selena….?"
L'intéressée se retourna.
"-Oui maman…?"
Celle-ci hésita un instant, puis d'une voix bien moins certaine, les yeux fixant le sol, elle répondit:
"-Ce….ce n'est rien. Laisse."
Un peu confuse, Selena rejoignit sa chambre, rangea sa trouvaille sous son lit, puis se glissa dans ses draps noirs. Il lui fut presque facile de trouver le sommeil… Quand elle se réveilla, le soleil était déjà haut dans le ciel. Son esprit était un peu moins embrumé que la veille après cette nuit de sommeil réparatrice. Elle se sentait prête à affronter ses problèmes de la veille, ce qui lui annonçait une journée bien remplie. Mais tout d'abord, elle devait déjeuner. Ayant jeuné hier soir, elle mourrait de faim et elle savait qu'il était plus judicieux d'avoir l'estomac plein avant de s'atteler à une tâche difficile. Sans prendre la peine de se coiffer, elle descendit de l'escalier au petit trot. Elle entendit des voix en bas, ce qui l'étonna: rares étaient les visiteurs, les seules personnes fréquentant la bâtisse n'étaient que sa mère et elle-même. Laissant ses réflexes de voleuse prendre le dessus, elle se cacha dans un angle mort de l'escalier pour écouter la conversation. N'étant malheureusement pas assez proche, elle n'en perçut que des bribes.
"-….Crois pas….Elle….Devrait….Au courant….?" Elle y reconnut aisément la voix de sa mère. Maintenant fallait t'il savoir qui était en interlocuteur.
"-…Pas la perturber….Puis….Pas possible…qu'elle soit…. "
Amélia. Amélia était ici. Mais comment….? On l'aurait vue passer par la rue… Il y eut une petite série de messes trop basses pour que Selena puisse les comprendre, avant que Sonia ne déclare un peu plus fort, assez pour que Selena puisse en entendre tout le contenu.
"-Il ne faut pas qu'elle te trouve ici ! Elle ne devrait pas tarder à se réveiller…. Passe par la porte de derrière."
La…..Porte…De derrière ? Le calme de son esprit n'était que temporaire, son temps de répit avait pris fin. Selena avait passé toute son enfance, la plus grande partie de sa vie, entre les murs de cette maison et jamais, elle ne se serait doutée l'existence d'une porte de derrière, cachée. Elle se sentit légèrement trahie, par sa mère, par sa maison. En cet instant, elle n'avait qu'une seule question en tête: combien de secrets lui cachaient encore ce royaume, ce roi, sa maison, sa mère ? Elle passa une main dans sa chevelure ébène, l'esprit embrouillé: elle n'avait plus qu'une envie. S'enfermer dans sa chambre, loin du reste du monde. "C'est la crise d'adolescence" disaient certains marchands de la Basse-Ville dans ces cas là. Personne n'avait idée du sens du mot "adolescence", mais il paraîssait que cette expression datait de la nuit des temps. Elle entendit les pas des deux femmes s'éloigner, pourtant, elle ne bougea pas. Quelques minutes passèrent et sa mère revint à nouveau dans la cuisine. Elle reprit sa respiration, tâchant de reprendre son masque neutre habituel et au bout de deux minutes, acheva sa descente de l'escalier, un sourire d'une joie parfaitement illusoire aux lèvres.
Son petit-déjeuner se passa dans le silence. Elle contempla son omori sans grande faim. Pourtant, c'était de loin l'aliment le plus appétissant de ces terres. Le plus officieux aussi. Il y a de là quelques années, lors d'une des nombreuses disettes, on avait déterré cette racine noire et sèche. Avec désespoir, on l'avait goûté et avec la plus grande des surprises, on lui avait découvert un goût sucré. Il y en avait en abondance, et il n'en manquait jamais. Cependant, cet aliment n'était ni répertorié, ni validé par le roi Corbeau, alors, on le vendait sous la cape. Ce commerce n'était pas des plus discrets, les disciples étaient au courant, mais ne disaient rien, sûrement par nostalgie. Quoiqu'on puisse dire, chacun d'eux avait été un jour le petit enfant innocent qui le dévorait avec un étincelant sourire. Mais d'humeur si sombre, Selena n'en croqua pas un morceau. Elle attendit que sa mère vaque à ses diverses occupations pour quitter la table, la mort dans l'âme, et rejoindre sa chambre.
Après avoir contemplé le ciel ensanglanté, comme chaque jour, elle se jeta sur son lit et entreprit de feuilleter son nouveau trésor, pour se changer les idées. Mais ce fut vain. A son grand désarroi, il ne s'agissait en aucun cas d'un mode d'emploi pour utiliser son violon. Sur toutes les pages, sans exception, des petites tâches noires sur et entre des grandes lignes. Placées comme au hasard, n'importe ou. La jeune fille fut partagée entre sa frustration et sa curiosité. Qu'est ce que cela voulait bien pouvoir dire ? Cela devait forcément avoir un sens ! Serai ce un langage secret, codé ? Elle passa ainsi deux longues heures, immobiles, ses fins sourcils froncés, a retourner l'ouvrage dans tout les sens, a envisager toutes les possibilités possibles de lettres dissimulées, jusqu'à ce que l'on frappe quatre grands coups secs à sa porte, l'obligeant à interrompre ses recherches. Elle saisit mécaniquement son ouvrage d'apprentissage de la cérémonie de la lune mauve, qu'elle ne feuilletait qu'uniquement par obligation, sachant que c'était une excellente excuse pour faire fuir les visiteurs quand elle recherchait la solitude.
Elle descendit de nouveau les marches du grand escalier, sans prendre la peine de regarder par la fenêtre. Elle se moquait bien de qui pouvait être cet individu qui arrivait à l'improviste. Peut-être n'aurait-elle pas dû. Elle ouvrit la porte d'un coup, agacée, prête à réciter son dialecte monotone priant de repasser plus tard dans la journée, quand, avec effroi elle l'identifia. Seth. Un cri naquit au fond de sa gorge mais y resta coincé. Ses jambes paraissaient tout à coup très instables et c'est avec un effort surhumain qu'elle garda son calme. Elle était terrifiée. Elle le savait, il était là pour elle ! Son instinct lui criait de lui refermer la porte au nez, de prendre sa tyrolienne et de partir le plus loin de lui, mais ce geste paraitrait trop suspect et elle était de toutes façons trop paralysée pour bouger. Le chef de brigade des disciples des corbeaux esquissa un petit sourire cruel sur son visage habituellement dénué d'émotions.
"-Oh eh bien, Miss Selena, vous passez vos journées à réviser, il semblerait." susurra-t-il d'un voix glaciale et sarcastique "Si seulement toutes les jeunes filles prenaient exemple sur vous…."
Un frisson parcourra l'échine de l'adolescente et celle-ci se mordit l'intérieur de sa lèvre inférieure jusqu'au sang. Cette excuse, elle l'avait déjà utilisée la veille ! Il était alors inutile d'espérer d'être crue. Sa vision se troubla de larmes, mais elle resta droite, tremblante certes, mais fière et bégaya malgré sa langue pâteuse:
"-Que…Que puis je pour vous ?" | |
| | | Yume
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| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Sam 11 Juil - 16:08 | |
| - Dans le noir... (Partie I):
"La nuit dévoile au grand jour leurs faces cachées..."
Pendant que le soleil disparaissait derrière la cime des arbres, Charles-Henri, bercé par l'oscillation légère et régulière du carrosse, avait les yeux posé sur sa fiancée. Celle-ci, dans sa robe grise, avait les mains posée sur ses genoux, la tête appuyée sur la vitre de verre, et regardait le paysage qui défilait sans le voir. Il pouvait deviner les arbres dans le reflet de ses beaux yeux verts. Yume s'était murée dans le silence et restait étrangement calme, et ce, depuis quelques jours déjà. Elle était constamment dans ses pensées, qui d'après la mine qu'elle abordait, n'étaient guère joyeuses, et le plus étonnant, elle obéissait sagement à chaque demande que son cousin lui soumettait. Il aurait pensé s'en réjouir, pourtant, il s'inquiétait pour elle, bien plus qu'il ne se permettait de le montrer: Que lui était-il arrivé ? Était ce de sa faute ? Il ne se l'avouait pas, mais, il regrettait presque la petite garce insolente et intrépide qui ne cherchait qu'à le mettre dans l'embarras. Il ne savait pas ce qu'il voulait. Quand la femme parfaite et docile qu'il avait tant recherchée se présentait, il se mettait en tête de la chasser. Il soupira. Pourquoi ? Parce que ce n'était pas elle, pas sa Yume. Les minutes défilaient, et tout était figé. Le jeune homme fixait la belle dans son rêve, presque endormie, et lui, indécis, s'interrogeait sans avoir le courage de lui poser toutes les questions qui ne cessaient de l'assaillir de toutes parts. Il finit par se décourager et s'intéresser à son tour au décor en mouvement sous un soleil couchant. Ils étaient partis de Sleepy Hollow en début d'après midi mais la route était encore longue. Ils n'arriveraient à New-York que demain matin. Les heures passèrent ainsi, dans le silence mélancolique d'un carrosse, accompagné du clopinement des sabots des cheveux et parfois de la toux de cocher. La nuit se faisait de plus en plus sombre, jusqu'à ce que seules les bougies présentes dans l'embarcation brillaient, faisant d'elle une torche mouvante traversant la forêt. Peu à peu, le froid s'insinuait dans la cabine. Charles-Henri avait fermé sa veste, serrait ses jambes et frottait ses mains pour les réchauffer un court instant, tandis que Yume s'était recouverte de ses fourrures et s'emmitouflait dedans le plus possible. Elle avait replié ses jambes contre sa poitrine et à présent, seuls ses yeux dépassaient et ses longs cheveux dépassaient du grand manteau. Les bougies faiblissaient en vigueur, et une ambiance lugubre s'était installée. Un silence de mort. Le claquements des sabots était devenu inaudible et la toux du cocher, s'était stoppée. Les deux jeunes gens frissonnaient, que ce soit de froid ou de malaise, l'héritier des Wilson davantage. Tous ses sens étaient en alerte, sursautait au moindre son, et jetai parfois des regards craintifs à sa compagne qui elle, avait fermé les paupières. "Tout va bien" se dit-il "Essaye de dormir au lieu d'inventer des histoires. Ce n'est qu'une forêt, rien de plus, rien de moins." Peu à peu, il se détendit et plongea dans une torpeur à laquelle Yume s'était déjà abandonnée depuis longtemps. Sa respiration se ralentit, ralentit, ralentit… Ce n'était plus qu'un souffle. Il glissa de quelques centimètres de la banquette et sa tête tomba sur le côté gauche. Sa conscience se faisait de moins en moins forte, et il tombait ni plus ni moins vers les portes d'un grand sommeil… Soudain, comme si une bourrasque avait traversé le quatre roues, toutes les bougies s'éteignirent s'un seul coup, et, instantanément, le carrosse s'arrêta brusquement, comme poussé vers l'avant. Le choc violent propulsa Yume contre la banquette d'en face, à la manière d'une poupée de chiffon, s'écrasant contre les genoux de son cousin qui se réveilla en criant. Dans la pénombre, il prit les mains de sa fiancée et la releva avec précaution, lui adressant enfin la parole, brisant le silence présent depuis l'aurore: "-Tout va bien ? Tu ne t'es pas blessée ? Oh, mais tu t'es cognée à la tête ! Montre moi ça ?"Elle le repoussa gentiment marmonnant dans son manteau en se massant les tempes et elle reprit place sur sa banquette respective, boudeuse mais un peu secouée par ce qui venait de se passer. Charles-Henri, après s'être assuré de l'état de sa cousine, fut très mécontent. Il ne se retint pas de crier, perdant son sang froid habituel: "-Cocher !!! Comment se fait il que nous nous soyons arrêtés ? Si c'est un cerf, il est plus chanceux que nous ! C'est quoi ce travail ?! Et nos bougies se sont éteintes, venez vite les rallumer si vous tenez à votre poste ! "
Yume sourit derrière son manteau: Iracebeth en personne… Et encore, elle attendait que le cocher ouvre la porte, ça allait être sa fête ! Il allait s'enfuir en courant le pauvre. Elle fixait la porte du carrosse, pour le clou du spectacle. Mais deux minutes passèrent et personne ne vint l'ouvrir. "-Co…Cocher ?" Le jeune homme d'affaire déglutit. Ce silence l'oppressait , c'était comme s'ils étaient… Seuls. Aucun d'eux ne bougea, ils n'osaient presque plus respirer, dans ce silence. L'oreille tendue, ils sondaient le moindre son, le bruissement d'un tissu, l'écrasement de bottes dans la boue. Mais rien. Juste leurs souffles saccadés. Elle fut la première à régir. Brusquement, elle se leva et se précipita vers la poignée de la porte de la cabine, mais son cousin se saisit de son poignet à la vitesse de l'éclair pour la retenir. Elle se retourna alors vers lui, surprise de s'être faite stoppée dans sa lancée. "-Je t'en prie, n'y va pas !" gémit-il "Qui sait ce qu'il y a dehors ! On est plus en sécurité ici… Quelqu'un finira bien par nous trouver… Alors, je t'en supplie, rassied toi !"
Elle ne dit mot, pendant quelques instants, elle ne fit que l'observer, le regard tendre, avec un fond de compassion. Lentement, elle défit son poignet de l'étreinte désespérée de celui-ci, et répondit doucement: "-Il faut bien y aller, ou l'un de nous mourra de peur avant l'aube. Juste un coup d'œil pour s'adapter à la situation. Ce n'est sûrement pas aussi grave que ça en à l'air… Et ce dont j'ai peur, c'est que quelqu'un finisse par nous trouver, comme tu dis. Qu'est ce qui assure que ses intentions soient pures ?"Un frisson parcourut l'échine du plus âgé, et il se recroquevilla sur lui-même, en gémissant de nouveau. Qui aurait cru que c'était le jeune aristocrate, dédaigneux et fier qui se tenait sur cette banquette en ce moment même ? Il se sentait impuissant comme il ne l'avait jamais été. Ses tripes étaient saisies d'une peur grandissante. Son aimée soupira, et contre toute attente, au lieu de pousser la porte et le laisser seul comme elle l'aurait fait habituellement, se retourna vers lui, s'accroupit légèrement, et lui prit les mains avec une douceur qu'il ne lui connaissait pas. "-Allez, viens."
Il releva les yeux vers elle. Elle souriait, et il pouvait jurer que la petite étincelle qui s'était éteinte et qu'il recherchait s'était rallumée. Alors, il se laissa entrainer hors de sa sécurité. Dès qu'il mit un pied dehors, un courant d'air froid s'engouffra dans sa veste et il se mit à trembler. Sorti de sa bulle, il se sentait minuscule devant l'immensité des arbres obscurs, lui qui regardait les gens du sommet. Ses talonnettes s'étaient enfoncées dans la boue et il grimaça de dégout. Pour se donner du courage, il tourna la tête vers sa compagne à ses côtés qui… avait disparu. Il poussa un gémissement et regarda de tout les côtés, en murmurant: "-Yume, si c'est une blague, je ne la trouve pas drôle du tout…"Il fit quelques pas, s'éloignant du chemin, avant d'entendre un cri aigu: "-Charles-Henri !!"Il sursauta: Yume ! Poussé par une adrénaline soudaine, il s'élança en courant vers la provenance du bruit, vers l'avant du carrosse. Il lui avait dit que c'était une mauvaise idée ! A quelques foulées, il trouva une Yume saine et sauve, qui dès qu'elle l'aperçut, lui saisit le bras. Elle lui avait fait peur ! Il l'aurait réprimandée dans la seconde si elle n'avait pas porté son attention sur autre chose: "-Regarde ça ! Disparus ! "Il suivit son regard et manqua de s'étouffer. Non seulement le cocher s'était volatilisé, mais les quatre destriers avec. Avant qu'il n'ai pu prononcer un mot, il se fit entrainer par sa cousine, qui alla inspecter leurs lanières de plus près. Elle remarqua qu'elles n'avaient pas été forcées, donc qu'ils ne s'étaient pas enfuis. Non, comme si on les avait détachées… Pourtant dans un tel silence, le son des lanières en cuir et de l'éparpillement des cheveux aurait été plus qu'audible. A croire qu'ils avaient subitement disparus…. Puis elle trouva la raison de l'arrêt brutal de l'embarcation: l'une des lanière s'était prise dans la roue gauche avant. Elle ne tarda pas à rapporter ses observations à son cousin, qu'elle laissa aussi perplexe qu'elle, mais surtout terrifié. Il lui redemanda doucement de retourner à l'intérieur, mais à la place, elle ne fit que lui prendre la main et l'emmener à l'arrière du véhicule. Le jeune homme regardait sa fiancée procéder avec un certain intérêt, mais sans y prendre part. Il firent quelques pas vers Sleepy Hollow qui devait être loin maintenant, Charles-Henri scrutait les alentours craignant quelque bête sauvage, et Yume, quant à elle, avait les yeux rivés sur le sol. Elle fronça les sourcils, et enleva un gant, pour prélever un peu de terre sur ses doigts, la mine sérieuse. Le jeune homme se dit qu'elle aurait été une détective sûrement brillante -pour une femme bien sûr-, si elle était moins riche et sans fiancé. Il ne put continuer sa réflexion, puisqu'elle se retourna vers lui. "-Tu vois ce que je vois ?" "-On est dans une forêt en pleine nuit, seuls, à la portée des loups affamés ?"
Elle roula des yeux. "-Mais non ! Tu ne remarques donc rien ? La terre est très humide, touche ! "Elle tendit son doigt empreint de terre vers lui, mais il grimaça en reculant légèrement. Elle soupira. "-Donc, le sentier est très sensible à la moindre empreinte, plus que d'habitude. Pourtant, si tu regardes, il n'y a que la trace des roues du carrosse…"Il regarda le sol, et comprit instantanément, horrifié. "-Les chevaux….""-Oui."Ils se consultèrent du regard, perdus, la même et unique question en tête: Si les chevaux n'étaient pas là… Qui avait tiré le véhicule ? Ils déglutirent à l'unisson et décidèrent de revenir sur leurs pas, près du carrosse, à proximité d'un repère dans la nuit où seul le croissant de lune éclairait, à présent, très faiblement. Charles-Henri s'adossa contre la portière, la tête dans ses mains, tandis que Yume, devenue silencieuse se frottait les avant bras. "-Qu'est ce qu'on va faire ? On est perdus dans le noir, en pleine forêt… Nos chevaux et notre cocher se sont volatilisés… Je dois être en plein cauchemar…. Ce n'est pas possible…" Charles-Henri avait prononcé ces mots sans bégayer, ni gémir, mais presque en un soupir. Il était fatigué, il avait froid, il avait peur. Il était au bord du désespoir. La plus jeune l'écoutait se plaindre sans broncher. Elle réfléchissait comme son état lui permettait. Puis, elle finit par se blottir contre le bras de son fiancé, la tête tournée vers le ciel. Soudainement, elle secoua violement l'épaule de celui-ci. S'étant endormi, il sursauta en reprenant ses esprits et se tourna vers sa cousine, qui semblait avoir repris espoir. "-En pleine forêt…Non justement ! On était censés arriver demain matin… On ne doit pas être si loin ! Suivons le chemin, et si on tient le pas de course, on pourra peut-être atteindre la ville à l'aube ! Allez, allez, dépêchons on a perdu assez de temps comme ça !""-Mais on…"Elle ne l'écoutait pas, ayant déjà repris les mauvaises habitudes. Elle lui reprit la main et démarra de nouveau leur route en trottinant. A la voir, elle paraissait presque paisible. Charles-Henri se hâta de la rattraper, et ils cheminèrent l'un à côté de l'autre. Au fur et à mesure qu'ils avançaient avec le temps, leur rythme de marche s'était ralenti, adoptant à présent celui d'une ballade. Deux fiancés ne s'étant pas lâché la main au clair de lune… Tout cela pourrait bien être romantique, si seulement…. Les arbres avaient pris des formes distordues, donnant l'impression qu'ils attendaient qu'on les quitte du regard pour qu'il puisse vous saisir et vous dévorer. Des yeux d'animaux sauvages étaient braqués sur eux, ils en étaient persuadés ! Le chemin apparaissait comme une ligne droite à l'infini, avec ces même arbres, ces même yeux, et cette route, toujours cette route, qui montait et qui descendait par moment, mais dont on ne voyait jamais le bout. Ils marchaient, marchaient et la température ne faisait que chuter, forçant finalement les deux Wilson a se pelotonner l'un contre l'autre.
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| | | Yume
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| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Jeu 30 Juil - 23:07 | |
| - La complainte de Marthyrr-Chapitre 3, le temps des secrets (entier et modifié):
Après un petit moment passé à se remettre de ses émotions, elle descendit dans la cuisine: sa course poursuite l'avait assoiffée. Les idées, les questions, fourmillaient de partout, au point de lui en faire mal à la tête. Pourquoi brulait-on ces livres ? Comment le roi corbeau avait-il eu accès au trône, finalement ? Personne ne lui avait jamais raconté… Les récents événements avaient réveillés quelque chose chez elle, une soif de savoir inexpliquée, différente de celle qu'elle avait en tant que simple voleuse, où à ce moment là, elle était simplement curieuse du passé. Sa propre civilisation n'avait elle-même pas de raison, pas d'histoire, c'en était déconcertant. Elle manqua de lâcher son verre en terre cuite quand elle sentit la présence derrière elle. Un frisson lui parcourut l'échine. Elle se retourna brusquement pour faire face à…. Sa mère. Elle soupira de soulagement. Celle-ci se trouvait en haut des petits escaliers, comme figée. Selena la trouvait, comme… différente de d'habitude.
"-Ah maman, tu m'as fait peur. Qu'est ce que tu fais debout à cette heure ci ?"fit elle, gênée.
Pour toute réponse, sa mère se jeta dans ses bras et l'étreignit. Selena se crispa légèrement, surprise par ce geste. Les étreintes n'étaient habituellement réservées qu'aux jeunes enfants, effrayés par les ombres des arbres ressemblant à des monstres sanguinaires, avant qu'ils n'apprennent que ceux-ci existaient véritablement, seulement sous une autre forme…. Les disciples… A un âge passé, toutes ces marques d'affection disparaissaient. Non par obligation mais la société était comme cela. La relation mère et enfants ne se résumait plus qu'à un respect mutuel. Selena sut alors que tout de suite que quelque chose n'allait pas. De plus, elle remarqua que sa mère était secouée de légers spasmes. Ne sachant, quoi faire, elle caressa la chevelure ébène grisonnante de sa génitrice d'une main hésitante et attendit que celle-ci se calme un peu.
"-Maman… Est-ce que tout va bien ?" "J'avais cru qu'ils t'avaient pris, je…." "-Mais qui ça, maman ?" "-Les disciples… Amélia m'avait dit qu'elle t'avait vue avec eux et…. Qu'ils te cherchaient des ennuis… Et tu ne rentrais toujours pas…." "-Tout va bien maman…. Mais….tu as bien dit Amélia…? La Amélia ? La marchande de chaussures bon marché de la Basse-Ville ?"
Sonia, sa mère, se mordit la lèvre inférieure. Paniquée, elle en avait trop dit, beaucoup trop dit. Il y avait un temps pour tout, là venait celui des explications. Elle inspira. Expira. Se détacha de sa fille et plongea son regard dans ses yeux verts. Elle ne pouvait pas revenir en arrière, elle le savait. S'ouvrir après des années de secret n'était cependant pas une chose facile, encore moins, si on risquait de perdre un être aimé. Selena le comprenait mieux que quiconque et attendait patiemment qu'elle soit prête. Sonia finit par lui designer la chaise rangée sous la table au coin de la cuisine. Selena s'y assit. Sa mère ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Selena ne se décourageait pas pour autant, mais les questions se faisaient de plus en plus nombreuses: Était ce si grave que cela ? Mais sa patience fut récompensée quand son interlocutrice commença, d'une voix un peu chevrotante:
"-Par où commencer…? Par le commencement, je suppose. Eh bien…. Enfant, comme certaines autres, je ne faisais pas partie de la Haute-Ville. Amélia était ma meilleure amie… Nous avons passé notre enfance ensemble, nous volions en ville la plupart du temps pour subvenir a nos besoins. Être orphelines, ça rapproche. Puis, nous avons atteint nos 14 ans et été contraintes de passer notre serment de la lune mauve. Avec mon physique plutôt avantageux, j'ai pu monter en épousant ton père… Malheureusement, Amélia n'a pas eu cette chance. Nous ne devions pas nous revoir mais…. L'amitié…. Elle me sert également d'informatrice. Elle est mes yeux et mes oreilles dans la Basse-Ville. Pour qu'elle puisse garder un œil sur toi et tes…petites affaires si tu vois ce que je veux dire."
Selena baissa les yeux. Bien que la dernière partie l'alarmait légèrement, elle était surtout choquée. Elle n'en avait jamais autant su sur sa mère. Elle savait que celle-ci était orpheline mais… Cela se limitait à cela. Elle comprenait à présent pourquoi elle n'en avait jamais parlé à quelqu'un, encore moins à elle ! Monter dans la Haute-Ville était une chose assez fréquente, mais y garder ses anciennes fréquentations…. Ce n'était pas puni par la loi, mais ce geste, c'était se punir nous même à un rejet social. Toutes nos connaissances, nos "amis" nous reniaient et faisaient tout pour nous nuire. Les rares personnes ayant osés révéler leurs fréquentations au grand jour avaient subit l'existence pénible, invivable de la solitude et de tout le venin craché sur leurs dos. Certains cas allaient même très loin, il arrivait que les maris chassent leurs femmes de la maison. Et Selena connaissant son père, ne serait pas surprise s'il le faisait. Selena la trouvait juste admirable et courageuse d'oser faire cela, sachant que l'on peut être découverte à tout moment. Un peu comme elle. Une barrière entre la mère et la fille s'était effondrée. Elle se sentait plus proche de Sonia que jamais. Elle lui prit les mains avec douceur.
"-Tu n'as pas à t'en faire, maman. Je ne dirais rien." "-Merci beaucoup ma chérie. Tu sais, il faudrait que tu fasses plus attention. On pourrait finir par te voir."
Aussitôt, le visage de Seth s'imposa dans l'esprit de Selena, de manière si brutale qu'elle eut un léger mouvement de recul. Avec toute cette histoire, elle l'avait presque oublié. Ce n'était pourtant pas le moment. En cachant son malaise naissant, elle annonça à sa mère que sa balade et toutes ces révélations l'avaient éreintée. Après lui avoir souhaité bonne nuit, elle se dirigea vers sa chambre à l'étage. Pourtant, quand elle commença à gravir les marches de briques couleur sable, Sonia la retint:
"-Selena….?"
L'intéressée se retourna.
"-Oui maman…?"
Celle-ci hésita un instant, puis d'une voix bien moins certaine, les yeux fixant le sol, elle répondit:
"-Ce….ce n'est rien. Laisse."
Un peu confuse, Selena rejoignit sa chambre, rangea sa trouvaille sous son lit, puis se glissa dans ses draps noirs. Il lui fut presque facile de trouver le sommeil… Quand elle se réveilla, le soleil était déjà haut dans le ciel. Son esprit était un peu moins embrumé que la veille après cette nuit de sommeil réparatrice. Elle se sentait prête à affronter ses problèmes de la veille, ce qui lui annonçait une journée bien remplie. Mais tout d'abord, elle devait déjeuner. Ayant jeuné hier soir, elle mourrait de faim et elle savait qu'il était plus judicieux d'avoir l'estomac plein avant de s'atteler à une tâche difficile. Sans prendre la peine de se coiffer, elle descendit de l'escalier au petit trot. Elle entendit des voix en bas, ce qui l'étonna: rares étaient les visiteurs, les seules personnes fréquentant la bâtisse n'étaient que sa mère et elle-même. Laissant ses réflexes de voleuse prendre le dessus, elle se cacha dans un angle mort de l'escalier pour écouter la conversation. N'étant malheureusement pas assez proche, elle n'en perçut que des bribes.
"-….Crois pas….Elle….Devrait….Au courant….?" Elle y reconnut aisément la voix de sa mère. Maintenant fallait t'il savoir qui était en interlocuteur.
"-…Pas la perturber….Puis….Pas possible…qu'elle soit…. "
Amélia. Amélia était ici. Mais comment….? On l'aurait vue passer par la rue… Il y eut une petite série de messes trop basses pour que Selena puisse les comprendre, avant que Sonia ne déclare un peu plus fort, assez pour que Selena puisse en entendre tout le contenu.
"-Il ne faut pas qu'elle te trouve ici ! Elle ne devrait pas tarder à se réveiller…. Passe par la porte de derrière."
La…..Porte…De derrière ? Le calme de son esprit n'était que permanent, son temps de répit avait pris fin. Selena avait passé toute son enfance, la plus grande partie de sa vie, entre les murs de cette maison et jamais, elle ne se serait doutée l'existence d'une porte de derrière, cachée. Elle se sentit légèrement trahie, par sa mère, par sa maison. En cet instant, elle n'avait qu'une seule question en tête: combien de secrets lui cachaient encore ce royaume, ce roi, sa maison, sa mère ? Sonia n'était pas si proche d'elle qu'elle ne le croyait, loin de là. De combien de secrets la conservait elle encore ? Elle passa une main dans sa chevelure ébène, l'esprit embrouillé: elle n'avait plus qu'une envie. S'enfermer dans sa chambre, loin du reste du monde. "C'est la crise d'adolescence" disaient certains marchands de la Basse-Ville dans ces cas là. Personne n'avait idée du sens du mot "adolescence", mais il paraît que cette expression datait de la nuit des temps. Elle entendit les pas des deux femmes s'éloigner, pourtant, elle ne bougea pas. Quelques minutes passèrent et sa mère revint à nouveau dans la cuisine. Elle reprit sa respiration, tâchant de reprendre son masque neutre habituel et au bout de deux minutes, acheva sa descente de l'escalier, un sourire d'une joie parfaitement illusoire aux lèvres.
Son petit-déjeuner se passa dans le silence. Elle contempla son omori sans grande faim. Pourtant, c'était de loin l'aliment le plus appétissant de ces terres. Le plus officieux aussi. Il y a de là quelques années, lors d'une des nombreuses disettes, on avait déterré cette racine noire et sèche. Avec désespoir, on l'avait goûté et avec la plus grande des surprises, on lui avait découvert un goût sucré. Il y en avait en abondance, et il n'en manquait jamais. Cependant, cet aliment n'était ni répertorié, ni validé par le roi Corbeau, alors, on le vendait sous la cape. Ce commerce n'était pas des plus discrets, les disciples étaient au courant, mais ne disaient rien, sûrement par nostalgie. Quoiqu'on puisse dire, chacun d'eux avait été un jour le petit enfant innocent qui le dévorait avec un étincelant sourire. Mais d'humeur si sombre, Selena n'en croqua pas un morceau. Elle attendit que sa mère vaque à ses diverses occupations pour quitter la table, la mort dans l'âme, et rejoindre sa chambre.
Après avoir contemplé le ciel ensanglanté, comme chaque jour, elle se jeta sur son lit et entreprit de feuilleter son nouveau trésor, pour se changer les idées. Mais ce fut vain. A son grand désarroi, il ne s'agissait en aucun cas d'un mode d'emploi pour utiliser son violon. Sur toutes les pages, sans exception, des petites tâches noires sur et entre des grandes lignes. Placées comme au hasard, n'importe ou. La jeune fille fut partagée entre sa frustration et sa curiosité. Qu'est ce que cela voulait bien pouvoir dire ? Cela devait forcément avoir un sens ! Serai ce un langage secret, codé ? Elle passa ainsi deux longues heures, immobiles, ses fins sourcils froncés, a retourner l'ouvrage dans tout les sens, a envisager toutes les possibilités possibles de lettres dissimulées, jusqu'à ce que l'on frappe quatre grands coups secs à sa porte, l'obligeant à interrompre ses recherches. Elle saisit mécaniquement son ouvrage d'apprentissage de la cérémonie de la lune mauve, qu'elle ne feuilletait qu'uniquement par obligation, sachant que c'était une excellente excuse pour faire fuir les visiteurs quand elle recherchait la solitude.
Elle descendit de nouveau les marches du grand escalier, sans prendre la peine de regarder par la fenêtre. Elle se moquait bien de qui pouvait être cet individu qui arrivait à l'improviste. Peut-être n'aurait-elle pas dû. Elle ouvrit la porte d'un coup, agacée, prête à réciter son dialecte monotone priant de repasser plus tard dans la journée, quand, avec effroi elle l'identifia. Seth. Un cri naquit au fond de sa gorge mais y resta coincé. Ses jambes paraissaient tout à coup très instables et c'est avec un effort surhumain qu'elle garda son calme. Elle était terrifiée. Elle le savait, il était là pour elle ! Son instinct lui criait de lui refermer la porte au nez, de prendre sa tyrolienne et de partir le plus loin de lui, mais ce geste paraitrait trop suspect et elle était de toutes façons trop paralysée pour bouger. Le chef de brigade des disciples des corbeaux esquissa un petit sourire cruel sur son visage habituellement dénué d'émotions.
"-Oh eh bien, Miss Selena, vous passez vos journées à réviser, il semblerait." susurra-t-il d'un voix glaciale et sarcastique "Si seulement toutes les jeunes filles prenaient exemple sur vous…."
Un frisson parcourra l'échine de l'adolescente et celle-ci se mordit l'intérieur de sa lèvre inférieure jusqu'au sang. Cette excuse, elle l'avait déjà utilisée la veille ! Il était alors inutile d'espérer d'être crue. Sa vision se troubla de larmes, mais elle resta droite, tremblante certes, mais fière et bégaya malgré sa langue pâteuse:
"-Que…Que puis je pour vous ?"
Seth fit quelques pas vers l'intérieur, une grimace ressemblant fort à un sourire, flottant sur ses lèvres. Selena recula brusquement, son malaise nourri par cette impression d'être un charma d'abattoir face à son bourreau. Sa froideur habituelle semblait s'être métamorphosée en un sadisme à peine dissimulé. Ce symptôme de démence était souvent visible chez les disciples, plus particulièrement les jeunes recrues comme Cody, mais chez Seth, c'était bien la première fois. Que pouvait il bien lui être arrivé ? Les avis sur cette situation étaient partagés, mais l'hypothèse qui était la plus probable était la maladie. Selena était aussi de cet avis, et les pupilles dilatées du chef de brigade la confirmaient d'elles même. Après avoir contrôlé d'un regard le hall ouvrant sur la cuisine, le jeune homme répondit, en prenant son temps:
"Eh bien, voyez vous Miss Selena… Pas plus tard qu'hier soir un vol a été commis sous notre nez. Nous prenons alors toutes les mesures nécessaires pour retrouver ce gêneur et… L'exécuter."
Pendant qu'il prononçait ces mots, son sourire s'étira davantage et ses yeux presque animés et rieurs se plissèrent, ce qui eut pour effet de donner le vertige à son interlocutrice. Il savait. Tout la paranoïa de la jeune fille avait disparu, laissant place à l'horreur de la lucidité. Il s'amusait avec elle et dès qu'il en aurait assez, il la ferai tomber. Son temps était compté. Sachant cela, Selena réprima une atroce envie de vomir. Si elle avait cru entrevoir la moindre parcelle d'humanité en lui, cette vision venait d'être réduite à la poussière. Elle jeta un coup d'œil au monstre, qui semblait se délecter de la terreur de sa victime. Elle ne cessait de reculer tandis qu'il avançait , et le dos de la jeune fille se retrouva bientôt en contact avec la pierre brulante du mur. Un ricanement s'échappa des lèvres du chef, visiblement hilare, qui se recula légèrement. Un silence s'installa, Selena pauvre petite biche, attendant horrifiée que le loup devenu fou la dévore. Mais il n'en fit rien. Il sembla reprendre sur lui, puis repris une mine presque aussi calme qu'habituellement.
"-Où est votre mère ? N'est ce pas elle qui a le devoir de votre éducation et de votre garde ?"
Sa voix avait dérapé dans les aigus, aux derniers mots, les rendant a peine intelligibles. Ceci était décidément bien étrange, mais loin d'être sa priorité. Elle devait déjà le faire partir et rester en vie. Ou l'inverse. Après tout, quelle importance ? Elle déglutit, et ouvrit la bouche pour répondre. Mais ses spasmes étaient si violents que ses dents s'entrechoquaient et sa langue ne faisait qu'un aller retour raide entre son palais et sa joue droite. Elle ne fut capable que de buter sur une syllabe. Seth refit la grimace souriante, profitant de la terreur qu'il aspirait.
"-Prenez votre temps…"
Ca ressemblait fort à de la gentillesse, mais elle savait bien que ce n'en était pas. Inspirer. Expirer. La brune ferma les yeux. Elle ne savait pas a quoi penser pour se calmer. Qu'y avait il d'apaisant et de beau dans cette vie de captivité et de dictature ? Rien. Rien sauf le désert, derrière les barbelés, calme et paisible, immobile… Rapidement, sa respiration revint à la normale et rouvrit les paupières. Devant la vision d'un Seth malade, elle sentit son cœur s'accélérer mais elle se força a conserver cette image apaisante dans son esprit. Ca n'allait pas durer éternellement mais c'était déjà ça. Avant de recommencer a trembler, elle répondit au chef des disciples:
"-Je… Je ne sais pas. Elle doit être dans la cuisine a préparer le repas ou dans la chambre a ranger nos robes ?"
Faux, faux, complétement faux. A cette heure là, Sonia était au marché et ne rentrerai pas avant deux bonne heures. Mais cela, Seth ne le savait pas et elle l'utilisait à son avantage. Son ton n'avait pratiquement pas tremblé, et elle avait gardé, bien que difficilement ses prunelles vertes dans les marrons rouges du monstre. Elle avait tellement l'habitude de mentir, que même lui semblait la croire. En tous cas, il n'avait pas montré de signe de scepticisme ou de colère face à ses paroles. Mais ne sait on jamais ?
"-Si vous voulez, je peux aller vous la chercher…?"
Il n'émit pas le moindre signe d'objection, elle ne fit alors pas prier pour déserter la pièce en courant, le laissant sans regret seul près du palier. Elle s'arrêta contre la fontaine de la cuisine, et reprit son souffle, comme si elle était le chevalier de son roman, après être sorti du bassin des sirènes. Ici, l'ambiance y était moins oppressante, bien qu'elle sache que de là où il était, il pouvait encore voir son dos. Après quelques secondes, elle se mit à chercher pour de faux cette partie de la maison, sachant qu'elle n'y trouverai rien. Ce n'était pas son véritable objectif. Il fallait qu'elle atteigne sa chambre et cache dans sa cape tout ses trésors avant qu'il ne tombe dessus. Discrètement, pendant qu'elle se rapprochait de son objectif, elle ne quittait pas Seth des yeux, veillant bien à ce qu'il n'aille pas fouiner pendant qu'elle avait le dos tourné. Enfin, elle revint au niveau de Seth, à deux pas de son escalier. Après avoir jeté un coup d'œil inquiet au disciple qui s'était mis a ricaner, elle se précipita en haut. Vite premier reflexe, ses trésors ! Ils étaient à la même place qu'elle les avait laissés. Elle soupira avec soulagement, et les glissa tous dans ses poches, sans exception, avec toute la discrétion d'une voleuse. Le violon pesait lourd, et son nouveau livre étrange rentrait à peine. Il faudrait coudre une nouvelle poche. Mais il fallait faire avec. Elle remit toute sa chambre en ordre et se dirigea vers l'escalier, quand soudain, sa tyrolienne semblait l'appeler. C'était si tentant de le laisser en plan, et de s'enfuir très loin dans le désert calme et paisible, qui semblait à mille lieux de la tyrannie…
…Mais si peu raisonnable. La réalité lui revint comme une gifle, et elle eut la nausée à l'idée de tout ce qu'elle pouvait risquer quand il l'aurait rattrapée… La mort serait si douce à côté… Elle avait déjà fait assez de bêtises comme ça, il ne valait pas la peine d'aggraver son cas. C'était bien parti pour elle, il lui avait donné l'avantage en la laissant atteindre sa chambre. Mais cette victoire lui était bien amère: son petit doigt lui disait qu'il l'avait fait exprès et qu'il savait exactement ce qu'il faisait… Mais elle n'avait pas d'autre choix que de le laisser jouer avec elle. Que pourrait-elle faire après tout ? Sans perdre plus de temps, elle redescendit lentement, de peur que son nouveau livre glisse et revint à son niveau, à une distance raisonnable.
"-…Je…Je suis désolée, je ne la trouve nulle part. Je ne l'ai pas entendue partir…" "-Ce n'est rien. Je peux faire mon inspection sans elle."
Aussitôt il s'éloigna et pendant un bon quart d'heure il fouilla de fond en comble la maison. Elle l'avait suivi de loin, curieuse de s'il trouvait cette fameuse porte de derrière, mais il n'en fut rien. Quand leurs pas les conduisirent à l'étage, Selena eut un moment d'inquiétude qu'elle tenta de son mieux de dissimuler, les ongles plantés dans le tissu noir de sa cape. Et si elle avait négligé un détail ? Elle stoppa sa respiration quand il s'accroupit et jeta un coup d'œil sous son lit. Mais il se releva aussitôt. Rien. Elle se détendit et relâcha sa prise. Les mains vides, les deux jeunes gens revinrent au point de départ. Là, il se passa quelque chose d'étrange. Alors qu'il entamait son chemin vers la porte, il se stoppa net et se retourna brusquement vers elle, sa cape dans le vent. Il se rapprocha d'elle, près, très près et… tourna en rond autour d'elle, plusieurs fois, l'observant de bas en haut, sous toutes les coutures. L'adolescente perplexe mais surtout peu rassurée, replia son menton contre son cou, lui donnant l'impression de n'être, rien qu'un peu, plus en sécurité. Une fois le quatrième tour achevé, il esquissa une grimace satisfaite. Il fit quelques pas, comme pour partir pour ne bon, mais brusquement, lui empoigna le bras et la tira contre lui.
Front contre front, yeux dans les yeux. Elle vit les siens fous, sanglants, et toutes les veinules a vifs, et lui eut la satisfaction de voir la panique rétrécir ceux de son jouet. Elle poussa un gémissement et une larme s'échappa. Mais qu'est ce qu'il se passait ? Pourquoi faisait il ça ? Elle eut un mouvement lasse pour se dégager, mais il l'empoignait fermement, un peu plus et il lui broyait l'os. Allait il la tuer ? Non. Lentement, il leva l'autre main et se mit a faire lentement avec son index le contour exact de son violon caché contre son flanc. Elle sanglota durant que son sourire réapparaissait plus grand que jamais, jusqu'aux oreilles. Puis, il la lâcha sans délicatesse et recula à pas feutrés, la laissant glisser à terre. Il tourna, pour de bon, les talons et se dirigea vers la sortie. Il ne se recula même pas quand il lâcha à son attention:
"-Je serai volontiers resté, mais j'ai encore du travail. Profitez bien de votre courte et insignifiante vie, tant que vous le pouvez encore !"
Elle sentit l'inconscience la guetter et l'accueillir de ses bras, mais elle luttait, et tenta un geste désespéré. Elle se leva en un bond maladroit et se jeta avec la force qui lui restait vers lui, mais trébucha dans le pan de sa robe trop grande et le rata de quelques centimètres. Elle se rattrapa à un pierre de l'arche de la porte et vit bien le sourire moqueur se profiler sur les lèvres pales de son bourreau. Impuissante, humiliée, elle le vit s'éloigner tranquillement. A ce moment là, la porte de la maison d'en face s'ouvrit. Cody accompagné de sa mère sortit, il lui prit la main, lui sourit froidement avant de rattraper son supérieur. Sa mère avait été la seule personne qui avait été épargnée par ce nouveau Cody sanglant. Il gardait avec elle, une certaine douceur, si on pouvait appeler cette barrière glaciale comme cela. A moitié dans les vapes, la jeune femme les suivait du regard. Elle pouvait encore les entendre. Cody se retourna vers elle, rien qu'un instant, elle frémit d'horreur.
"-Mais Seth ! Pourquoi ne m'as-tu pas dit que tu visitais la maison 5567 ? Je serai venu avec toi !" "-Justement."
A nouveau, celui qu'elle appelait auparavant son ami se retourna dans sa direction, et accompagné d'un sourire a faire froid dans le dos, il lui fit un signe de la main. Elle ne pouvait en supporter davantage. Elle se recula à l'intérieur brusquement, à l'abri. Et.. Avait elle rêvé ? Il lui semblait qu'une lueur …. Déçue ? Avait traversée le regard du blond. Déçue de quoi ? Pendant un instant, l'hypothèse qu'il ai pu être attristé lui traversa l'esprit, mais se retira aussitôt. C'était tout simplement impossible. Il avait eu un bref aperçu de sa folie a travers Seth, à l'instant. Il était fou, son âme était perdue. Il n'avait même plus de logique. Malgré le fait qu'elle l'ai vu égorger un nourrisson devant ses yeux, ses souvenirs embrumaient encore son jugement. Jamais le Cody qu'elle avait connu ne l'aurait, même touché. Elle laissa ses larmes dégouliner le long de ses joues, et monta dans sa chambre en s'appuyant contre le mur. A l'étage, elle se laissa glisser contre le mur, ne pouvant même pas atteindre son lit. Elle se mit en boule et pleura sans s'arrêter. Elle était terrifiée, tremblait sans interruption elle ne pouvait même plus réfléchir. Un certain temps passa, ainsi. Puis, un cri interrompit sa torpeur.
"-Selena ! "
Elle se précipita à sa fenêtre, et se pencha vers la voix familière qui l'avait interpellée.
"-Et bah enfin ! Tu es au retard ! Nos pères sont de retour, ne me dis pas que tu as oublié ?"
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| | | Yume
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| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Dim 23 Aoû - 21:49 | |
| Nouveau projet: Happy End's Mission [Bon. A.K parti, mon inspiration n'est plus ce qu'elle était. C'est malin. Cependant une idée m'est venue à l'esprit. Je précise que certains détails ont pu être amplifiés pour plus de facilité scénaristique. Dites moi ce que vous en pensez ! Edit: si vous ne l'avez pas compris, c'est une sorte de...parodie de l'extrème, auto dérision, amusement sans prise de tête. C'est a prendre au second degrés parfois ! ] Ca fait neuf ans neuf putain d'années que je n'ai pas eu un seul mot de ta part. Et pourtant ça fait neuf ans que je n'ai pas pu t'oublier. Et Dieu seul sait combien ça me pourrit la vie. Par exemple, alors que je suis confortablement installée dans les bras de mon petit copain actuel, Thomas, durant un câlin des plus agréables, je pense a toi. Nostalgie de merde, sentiments de merde, souvenirs de merde.... -Tout va bien Marie ? Tu as l'air stressée. C'est ton travail ? D'un mouvement flegmatique, je tourne ma tête posée sur ses genoux vers lui. Ses prunelles brillent d'une inquiétude sincère. -Nan, c'est rien chaton. Je suis juste...Fatiguée. Quelle excuse originale dis donc. Ceci dit, c'est vrai que je suis crevée. Je n'ai pas arrêté de toute la journée. En même temps, pour me payer mes études en école de cinéma, il fallait bien que je travaille a mi-temps. Et il a fallut que le seul job disponible était trier les rendez vous des patrons dans un bureau, enfermée. Ce sont des véritables tortionnaires. Je me vengerai un jour. Thomas esquisse un sourire amoureux et dépose un baiser sur mon front. -Ménage toi. Ton perfectionnisme et tes heures sup ne vont pas rendre ta paye meilleure, mon cœur. J'ai un élan de compassion pour ce pauvre garçon. Il est tellement adorable, tellement attentionné, toutes mes amies en sont vertes de jalousie, et pourtant je n'ai, même pas après deux ans de vie commune, un soupçon de sentiment amoureux à son égard. Pourtant je l'apprécie, mais chaque marque d'affection, chaque baiser me rend mal à l'aise. Dans un couple, c'est "Lov and Sex on the beach" il me donne l'amour, je lui donne du sexe. Alors pour l'instant, notre couple marche plutôt bien. Bien sûr je feins de partager ses sentiments, mais il doit savoir au fond de lui qu'il y a du faux là dedans, non ? J'ai besoin d'amour et j'ai obtenu ce que je voulais. Plus d'amour qu'il n'en faut. Qu'on me traite de monstre, mais c'est le sort que je subis, maudite à n'aimer qu'une seule personne dans sa vie, et qui a fait un très mauvais investissement. Damnit. Oui, bon, j'avoue, il n'était pas nécessaire de lui mentir. Qui pourrait gober que je fais des heures sup ? Je déteste mon travail, plutôt crever qu'en faire plus ! J'occupe deux heures de ce temps libre plongée dans des recherches...personnelles dont je ne veux pas qu'il en connaisse l'existence. Le retrouver n'était pas chose aisée. En neuf ans, il avait déménagé trois fois. Et il n'avait pas tenu sa promesse, il n'était pas revenu en France. Si Thomas avait su, il aurait pu se fâcher. Non, il se serait fâché c'est sûr. Mais bien que dans un couple, on est sensés tout se dire, je lui mentais quotidiennement avec une grande facilité, bien qu'avec une once de regrets. Mais j'étais tellement détachée de lui que je n'étais plus a ça prêt. J'étais avec Thomas parce que c'était facile. Tout comme lui était parti vers Katherine parce que c'était plus facile. Cette pensée me fait frissonner de jalousie. Je me demande s'ils sont toujours en contact... -Tu vois, tu ne vas pas si bien que ça ! Tu frisonnes ! Tu as du attraper froid, c'est sûr. Demain, tu restes au lit ! -Mais, je.... -Pas de mais ! Je ne veux pas que ma bien aimée soit tellement prise de la gorge que je ne puisse plus l'embrasser ! Pour ponctuer sa phrase, il posa ses lèvres sur les miennes, avant de me repousser doucement sur le côté pour se lever. -Ne bouge pas, je vais chercher le thermomètre ! Là, je me sens vraiment, vraiment, vraiment coupable. Mais même avec toute ma volonté, je ne peux pas l'aimer comme il pense que je le fais. C'est de sa faute aussi ! S'il n'était pas si gentil, je ne me sentirai pas aussi mal ! ...Non. Je ne peux pas lui jeter la première pierre. Je suis pire que lui, quand j'aime. Après un soupir, je me saisis du coussin gris et j'enfonce ma tête dedans. J'entends Thomas revenir dans le salon et rire en me voyant ainsi. Il s'assoit à mes côtés et me retourne sur le dos pour prendre ma température et je me laisse faire. En effet, a ma grande surprise, 39 de fièvre. Thomas est donc aux petits soins pour moi toute la soirée, c'est très agréable bien que cet arrière goût de culpabilité est toujours très persistant. Nous finissons notre soirée devant une comédie romantique intitulée "Le mariage de mon meilleur ami" que j'avais déjà vue une fois, le soir où.... n'y pensons plus. Je suis en larmes durant tout le film. Quelle injustice ! Pourquoi ne peut elle pas récupérer l'homme de sa vie de cette godiche ? Les comédies romantiques, c'est censé bien terminer ! Thomas s'efforce de me consoler et nous finissons par nous endormir a deux sur le canapé. A mon réveil, il était déjà parti. Son boulot l'obligeait à se lever tôt. Je me levai avec flemme, les cheveux emmêlés et mes lunettes sales sur mon nez. Je me dirige machinalement vers le frigo en quête de quelque chose a grignoter. Dessus, je retrouve un post-it de mon petit ami me recommandant de me reposer aujourd'hui. Un nouvel élan de culpabilité. Je me fais une tartine que je mange a moitié. C'est décidé, aujourd'hui je ne fais rien. Je me remets immédiatement dans le canapé, mon ordinateur sur mes genoux. Cela faisait décidément trop longtemps que je ne m'étais pas accordé un temps de détente rien qu'à moi. J'ouvris ma boîte mail histoire d'effacer les pubs et de voir si rien d'important n'avait été reçu. Et là, je le vois. Un mail. Mais de lui. Neuf ans sans un mot ! Enfin ! Changement de plan. Aujourd'hui je fais tout. Je me lève d'un bond, excitée comme une puce, et me dirige vers la salle de bain. Je me lave me coiffe, mets mes lentilles, je m'habille avec un certain soin. Puis, je saisis mon téléphone. -Allo chérie ? Qu'est ce qui se passe ? Tu as un problème ? Tu as vomi, tu....? -Je te largue ! C'est fini ! Je me casse ! Allez salut ! Je raccroche. C'est cruel. Je m'en veux. Mais il fallait bien le faire un jour ! Ma fin heureuse est un pas plus près. TELLEMENT PLUS PRES ! Je suis hystérique. Je me jette sur mon pc, et ouvre enfin ce mail. "Yo, Je sais que ça fait des années que j'ai pas donné de nouvelles et que tu dois m'en vouloir, mais maintenant que nous sommes adultes, je veux bien retenter, si tu es d'accord, bien entendu. Je viens de me fiancer avec Katherine, notre mariage est prévu pour l'année prochaine. J'espère t'y voir ! Sur place nous pourrons discuter et voir ce que nous devenons l'un l'autre. Je suis vraiment désolé si je t'ai blessé dans le passé, j'étais un peu immature, et ce n'était certainement pas la bonne manière de régler ça. J'ai hâte que l'on puisse se revoir, et Katherine l'est surement plus que moi. Tu avais raison. La bonne manière de me pardonner est de rattraper mes erreurs. Désolé de m'en être rendu compte seulement neuf ans plus tard.
AK"Tout mon bonheur retombe immédiatement pour laisser place a une rage et un désespoir que je ne n'avais pas rencontrés depuis.... tellement longtemps. C'était impossible ! Après neuf ans de silence, il me recontacte pour m'annoncer qu'il va se marier avec la fille la plus capable d'attiser la jalousie, et en plus de ça, il m'invite à son mariage ! Il n'a donc pas pensé que rien n'avait évolué depuis son départ ! Je me mets immédiatement à pleurer. Quelle injustice ! On se croirait dans le film d'hier soir... Illumination ! C'est exactement ça ! Dans ce cas, il fallait que je... Mais j'avais un an, et... Je me dirige vers la chambre a coucher en alignant des pensées aussi incomplètes les unes que les autres. Je suis en train de prendre la décision la plus folle de ma vie, que je vais certainement regretter, mais aucun autre choix ne semble s'offrir a moi dans l'instant présent. Je monte sur l'escabeau, prends ma valise et commence a vider mes armoires. Mon portable sonne. Je raccroche a Thomas, pas le choix. Je ne peux pas revenir sur ma décision. A la place, je décide de composer le numéro d'une personne de confiance, pour lui exposer la situation. J'attends quelques secondes et une voix familière décroche a l'autre bout du fil. "-Allo ? ...Friedrich, lâche les cheveux de ta sœur s'il te plait ! Yume ? Comment vas tu ? Ca faisait longtemps !" Après l'avoir saluée, je lui explique donc mon problème de long en large: le mail, Thomas, le mariage. "-Tu as bien fait d'appeler. Je sais que tu as envie de foncer, mais ce n'est pas la bonne solution." "-Je sais, Camille." "-Je suis rassurée. Je pensais que tu allais y aller et..." "-J'y vais. Je te tiendrai au courant. Elle est cuite." Je raccroche après cette magnifique référence au film que j'avais vu la veille. Je passe dans le salon, et saisis les pots contenant mes économies pour mes études de scénariste. Un goût amer s'installe dans ma bouche. J'étais prête à renoncer a mon rêve, mon emploi, ma vie tranquille.... Il fallait faire des sacrifices. J'embarque mon pc sous le bras et place le tout dans la valise que je referme. Tout cela n'était rien comparé à mon objectif numéro 1. Direction ? La Thaïlande. Objectif ? Avoir ma fin heureuse. Et ma fin heureuse, elle ne sera certainement pas sans lui. | |
| | | Yume
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| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Dim 10 Jan - 20:46 | |
| - Le retour de nos pères:
"-Oh....."
Ce fut le seul mot qui lui vint à l'esprit. Après un bref instant de flottement, le poids de cette nouvelle la fit presque tomber de la fenêtre. Ses épaules s'affaissèrent d'un seul coup, et prise d'une soudaine migraine, elle porta une de ses mains à son front: Elle était fiévreuse. Ces derniers jours, malheurs et péripéties l'assaillaient de toutes parts, elle, une jeune fille si ordinaire. Il y a quelques temps, quelques jours, voir quelques heures, toute cette aventure l'aurait fait rêver -et pire !- l'adolescente n'aurait demandé que ça. Mais une fois entraînée dans un tel siphon, elle se sentait dépassée et perdue, et amèrement, la brune ne souhaitait que retrouver sa routine morne et banale. Elle qui pensait enfin être calmée, la revoilà au point de départ, la vision obscurcie par ses larmes.
"-A ta tête, tu l'avais vraiment oublié.... Comment tu peux être aussi tête en l'air dans une telle situation ?"
Oui, Comment ? Comment avoir oublié une chose aussi dangereuse ? Il était vrai que Seth soudain à sa poursuite, les secrets de sa mère, l'avaient bouleversée, mais pourquoi donc se créer d'autres problèmes alors qu'on ne peut combattre les actuels ? Ulrich, cet homme l'ayant mis au monde, se trouvait tout aussi menaçant que le Roi Corbeau ou son favori, mais à une toute autre portée. Son ton sec, ses manières maniaques, et sa paranoïa.... Le moindre faux pas et son géniteur n'aurait aucun scrupules à la chasser ou la renier. Le goût d'amertume se renforça sur son palais: avait-il même un cœur ? Elle pinça les lèvres. Selena réfléchissait, mais ce n'était guère le moment approprié. L'heure tournait, et elle était suffisamment en retard. Elle sauta sur sa tyrolienne, mais la lâcha immédiatement, et atterrit aux côtés de la blonde, amortie par une chute d'étoffe. Le propriétaire de avait heureusement -mais de manière prévisible- abandonné son étal pour l'événement qui se préparait. Charlotte, elle aussi dans sa cape noire, applaudit gaiement son amie qui venait de se réceptionner gracieusement.
Celle-ci n'eut malgré cette attention, aucune envie de lui offrir même un sourire, et se contenta se l'entraîner par le poignet dans les rues devenues désertes de la Haute-Ville. De temps à autres, durant leur course effrénée, Selena jetai quelque regard à sa compagne: un regard innocent, de longs cils légèrement recourbés, un visage de poupée et de longs cheveux blonds et bouclés... Voilà comment la jeune femme imaginait une héroïne: Jolie, parfaite, toujours joyeuse...et atrocement naïve et mielleuse. Son comportement trop candide et léger avait pour habitude de l'insupporter plus qu'autre chose. Mais la jeune blonde avait une histoire spéciale et l'abandonner ou l'éviter d'une quelconque manière, la ferait se sentir plus mal qu'elle ne l'était déjà. Tout arrivait en même temps ... A croire que le destin aimait la voir souffrir. Elle se mit à bougonner à voix basse, chose qui n'échappa pas à sa camarade. Elle eut vite fait de la rattraper et se mit en tête de l'observer de toutes les coutures. Quand elle put contempler son visage, Charlotte ouvrit ses grand yeux de biche et demanda, sur le ton de l'apitoiement et de la pitié:
"-Oh Selena ! Tu as pleuré ? Qu'est ce qui s'est passé ?"
Sa peur grandissante s'était avec le temps, transformée en atroce sentiment d'agacement. Uniquement subir, dans l'impossibilité de changer quoique ce soit. Un tel enjeu, en si peu de temps, cela l'atteignait bien plus qu'elle ne voulait le reconnaître. Et le comportement de sa comparse n'arrangeait rien, au contraire. La pitoyable voleuse se faisait plaindre maintenant ? Fantastique ! Qu'arriverait-il ensuite, un troupeau de Charmas enragés viendraient lui piétiner les pieds ? Après tout, peut-être préférait-elle ruiner ses chaussures que de subir plus longtemps ce regard inquisiteur. "Subir"... Toujours ce mot. Il ne faisait que se répéter dans sa tête. Sa journée ne pouvait pas commencer plus mal. Selena continua de marmonner, et se contenta d'accélérer le pas. Elle espérait qu'un tel comportement lui ferait comprendre qu'elle n'était pas d'humeur à s'expliquer.
Malheureusement, c'était mal connaître la plus jeune. Ce pas nerveux, ce regard fuyant, tout en Selena l'incitait à insister. La curiosité était leur seul point commun, pour le meilleur et surtout pour le pire. Si seulement Charlotte s'intéressait à des sujets importants, profonds ! Si seulement seuls son nombril et celui de son entourage n'importaient pas pour elle ! La plupart l'admirait pour rester fraîche, malgré le régime et les conditions de ce royaume, mais la brune la trouvait trop légère. Elle était mignonne certes, mais ne voyait pas plus loin que le bout de son nez.
"-Pourquoi tu ne me réponds pas ? Tu es toute pâle...Tu pourrais m'en parler ?"
"-Et si pour une fois, au lieu de chercher les problèmes là où il n'y en a pas, tu te rendais compte que la vie n'est pas un conte fée ?"
C'en était plus que sa patience vulnérable ne pouvait en supporter. Elle avait explosé. Elle s'était retournée sans crier gare, pour lui faire face. La blonde se tut aussi subitement que son sourire disparut. Aussitôt, se mordit la lèvre. Elle avait parlé sans réfléchir, et se mit instantanément à le regretter. L'air peiné de son amie la fit d'autant plus culpabiliser. Elles s'étaient toutes les deux stoppées, silencieuses, à guetter la réaction de l'autre, ignorant le brouhaha naissant à quelques mètres. Selena baissa les yeux et déglutit, avant de murmurer doucement:
"-Excuse moi, je ne le pensais pas.... Mais je ne peux pas t'en parler, tu comprends...?"
Sa douceur la surprit elle même. Cependant, elle estimait avoir été trop dure avec elle, alors que Charlotte souhaitait seulement l'aider. Elle se laissait dépasser par sa colère et sa peur, et à force d'être intimidée par les autres, sa frustration la poussait faire de même sur plus faible qu'elle. L'esprit humain était si cruel... De plus, à la vue du regard mouillé et à la peur qui y était présente, elle eut un instant, l'impression d'être dans la peau de Seth. Ce sentiment lui fit froid dans le dos.
"-Ce...Ce n'est rien. C'est de ma faute aussi. Je n'aurai pas du insister."
Après un timide sourire de pardon offert, les jeunes filles franchirent les quelques mètres restants et enfin arrivées à destination, se faufilèrent dans la foule agglutinée pour atteindre le premier rang. Grâce à leur petites tailles, la tâche fut aisée, et elles purent se retrouver aux premières loges du défilé qui allait débuter d'un instant à l'autre. La population s'était regroupée de part et d'autres du grand boulevard. Celui partait des portes de la ville pour terminer jusqu'au portail en fer forgé du château. Le regard de tous se portait sur ses grilles, car pour la première fois, cette année, elles allaient s'ouvrir aux intendants du roi, qui rentraient dans leur foyer pour le mois.
Le père de Selena avait ce rôle depuis aussi longtemps qu'elle s'en souvenait. Il avait gravi les échelons avec patience pour atteindre le rôle le plus influent, celui "d'Intendant des Intendants". Charlotte avait également son père présent dans cette confrérie, qu'il avait rejoint récemment. Sa famille avait fait fortune dans un commerce d'étoffes dans la Basse-Ville et avait -de manière exceptionnelle- monté et déménagé dans la Haute-Ville. Comme le père avait des connaissances dans les finances et l'intendance et que l'ancien de la fratrie venait de décéder, il avait eu l'opportunité d'être recruté dans ce cercle. Mais aux vues de ces pauvres origines, il était plutôt méprisé et mis à l'écart sur les décisions importantes.
Le portail s'ouvrit dans un grincement sourd. Le fait que le Roi autorise un siège d'humains à siéger et à prendre des décisions importantes avait tout d'étonnant. En vérité, ce rôle était plus une façade impressionnante qu'un rôle de poids. Cette décision avait été prise il y a une dizaine d'années, lors d'une révolte violente qui avait pris une ampleur inattendue. En effet, les rebelles étaient parvenus à entrer dans le palais, au prix de nombreuses pertes humaines. Le Roi était affaibli physiquement durant cette période, et l'ordre du Corbeau et ses disciples, venaient tout juste de voir le jour. Alors sous la contrainte, le monarque avait signé un contrat avec les civils, pour faire entrer six humains érudits dans le palais, qui l'aideraient à utiliser le pouvoir à ses côtés. Quelques mois plus tard, les moteurs de la révolte "disparurent mystérieusement", le nombre de disciples d'accrut, et toute possibilité d'érudition fut limité, puis censurée. Au fil des années, les hommes à ses côtés perdirent au fur et à mesure de pouvoir, ne se réduisant plus qu'à une confrérie des intendants, s'occupant des affaires sans réelle valeur politique et des plaintes civiles, qu'ils filtraient pour que leur chef rapporte les dangers potentiels au Roi.
La foule commença à s'agiter quand les six hommes sur leurs montures majestueuses se détachèrent du décor et firent leurs premiers pas sur la route. Les Cholabus, de leur mètre quatre-vingts quinze et leur pas tranquille dégageaient une impression mystique. Malgré cette prestance, leurs grands yeux doux, leurs pattes élancées et leur mâchoires de tortues, montraient toute la douceur de l'espèce. Des bêtes d'exceptions, réservées à des hommes d'exception. Bâtis en force, puissants, malgré l'épaisseur du tissu de leur capes, n'importe qui pouvait percevoir leurs épaules carrées et leur musculature développé.
Quant à leur figure, elles étaient peintes d'une expression qui se voulait neutre, mais leurs visages fermés reflétaient tout de même une certaine sévérité. Ils semblaient ne pas se soucier de la foule qui les entouraient. Ulrich, et son Cholabu borgne menaient la marche. De tous les érudits, il était bien le plus beau: Sa tête était légèrement carrée, et entourée d'une légère barbe et d'un bouc taillés. Son nez -bien que proéminent- lui donnait un charisme indéfinissable. Sa chevelure brune soyeuse caressait des pointes ses épaules. Et ses yeux étaient d'un vert magnifique, moins purs que celui de sa fille, mais qui néanmoins, lui attribuait une aura de mystère et de quiétude.
Suivi de ses collègues, le leader traversa ainsi le boulevard entouré par la foule, pour finalement descendre de sa monture à l'interstice des deux villes. Les autres l'imitèrent, tout en ignorant la foule qui se pressait vers eux, et ensemble, ils remirent les rennes de leurs bêtes à un jeune berger de Charmas, qui devait avoir l'âge de la fille du chef. L'enfant ouvrit de grands yeux émerveillés à la vue des animaux magnifiques qu'il se voyait avoir le privilège de prendre soin. Il leur offrit un grand sourire reconnaissant, mais Ulrich de broncha pas, et se pencha sur le gamin pour lui murmurer quelques mots à l'oreille. Son sourire disparut instantanément, pour être remplacé par une grimace de peur, et il acquiesça à l'homme en déglutissant. Selena, qui avait de loin assisté à la scène, décida alors qu'elle avait assez attendu. Elle devait se présenter à son père. Un nœud semblait s'être formé dans son estomac et sa gorge était en un instant, devenue sèche. Avec maladresse, elle se faufila entre quelques curieux qui entouraient les hommes, pour ensuite de planter devant celui qui l'intéressait, légèrement tremblante.
Ulrich la remarqua avant même qu'elle arrive, et se détourna immédiatement du garçon. Il attendit qu'elle s'arrête devant lui, pour la toiser, de la tête aux pieds. Il signa son bilan en affichant une légère grimace de déception. La jeune fille sentit son cœur se serrer et ne fit que baisser les yeux, piteuse. Son père, suite à ce jugement, détourna son attention d'elle, sans un mot, et jeta un regard à Charlotte, qui sautait dans les bras de son père. Il alterna son regard entre la blonde et la brune, puis, la comparaison effectuée, il posa définitivement ses yeux lourds de reproches à son enfant. La voleuse planta ses ongles dans le pan de sa cape et se mordit la lèvre inférieure. Alors que son amie discutait joyeusement avec son père adoré, elle attendait que son géniteur daigne de lui adresser la parole. Ce moment fatidique arriva, après quelques minutes gênantes passées dans un silence inquisiteur.
"-Ma fille."
"-Père...."
Elle s'inclina respectueusement tandis que la douleur dans son ventre s'intensifiait.
"-Tu n'es même pas coiffée à ce que je vois. Ton amie, elle, pourtant, est parfaitement préparée à recevoir son père dignement. Tu me déçois. Je n'ai même plus le droit à un tel respect ? Je sais que je ne suis pas aussi présent que je devrais l'être, surtout durant l'année de ton mariage, mais j'occupe un poste important et donne de l'honneur et de la prestance sur notre famille. L'as tu oublié ?"
Ses paroles donnèrent l'impression à l'adolescente qu'elle venait de ses faire poignarder dans l'estomac. Sa tête commençait à lui tourner. Un peu plus, et elle tournait de l'œil.
"-Non père. Je suis bien consciente du privilège que vous nous accordez, je vous en suis extrêmement reconnaissante, je le serai éternellement. Il est juste question de...Manque de temps. Cela fait deux semaines que mère et moi préparons votre retour. Nous avons remis à jour votre garde-robe, nous nous sommes procurés cet encens que vous affectionnez tant. Les préparatifs étaient longs, mais nécessaires pour vous faire honneur. J'étais en train de changer vos draps quand j'ai du partir à votre rencontre. Il ne fallait pas que je manque votre retour. Mais par malheur, préparer mon apparence m'était impossible. Veuillez me pardonner."
Elle s'inclina une fois encore. Selena se détestait pour chacune des paroles qu'elle venait de proférer. S'incliner, s'excuser alors qu'elle n'en voyait pas l'utilité, faire la carpette et la fille dévouée pour lui plaire. Les mots qu'elle voulait vraiment qu'il entende, elle lui cracherait volontiers à la figure, si elle avait un endroit où se cacher après. De plus, elle avait bien trop de problèmes maintenant. Elle pouvait gérer celui-ci, si elle était attentive. Il serait stupide de renoncer à sa maison et à sa vie bien rangée par simple orgueil. En y réfléchissant, même sans autres problèmes, et avec une planque, elle serai incapable de lui révéler ce qu'elle avait sur le cœur. Elle n'était pas assez courageuse pour s'opposer à lui. Elle n'était pas stupide non plus.
"-Tu es pardonnée ma fille. Si tu me dis que tu as tout fait pour me plaire, je n'ai pas raison de te blâmer. De plus, je ne dois pas oublie, que ta mère et toi, même à deux, vous restez des êtres fragiles. Je ne dois pas trop en attendre. Mais sache ma fille: Tu es la fille d'un homme exceptionnel, donc même en tant que femme, tu dois être exceptionnelle dans ton rôle."
Une nouvelle douleur dans son ventre. Même s'il était son père, il la considérai comme une moins que rien... Il se disait intelligent, "exceptionnel"... Mais il n'avait rien d'autre qu'un esprit étriqué. Si elle n'avait pas été aussi blessée, elle aurait pu constater que son père restait tout de même bien courtois et correct, si ce n'était dire "bienveillant". Dès que ces messieurs dépassaient la quinzaine, toute l'amitié et la bienveillance qu'on portait aux jeunes filles se transformaient en convoitise ou en mépris. Et Cody....Était une exception. Elle n'arrivait pas à le cerner. Mais pourquoi penser à Cody dans un tel moment ? Ulrich, l'ayant quitté du regard, repris la parole:
"-Où est donc ta mère ?"
"-Partie récolter les vivres pour le festin en l'honneur de votre retour, père."
Il opina du chef, puis reposa ses yeux sur elle d'un air solennel. Il lui prit le bras.
"-Elle ne sera pas de retour avant deux heures, n'est ce pas ?"
"-Non, père."
"-Parfait. C'était exactement ce qu'il me fallait. Car vois tu, ma fille, il y a des choses importantes dont nous devons discuter....Rien que toi et moi. Entre père et fille."
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| | | Yume
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| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Mar 5 Avr - 23:01 | |
| La paire
Dans le monde, depuis la nuit des temps C'est bien connu: Toute chose marche par deux. Chaque être, chaque pierre, Tout ce qui est marche par paire.
Paire unie, paire brisée, paire impossible ou paire inavouée Quelque part, comme des chaussures Personne ne peut marcher seul.
Pourtant, naïve, j'essaye. Ma paire s'est envolée, loin En dehors de ma portée Sous cette fatalité, j'ai longtemps succombé Avant de fièrement me relever
J'affronterai seule. Je n'ai jamais été son numéro deux Elle était pourtant le mien Quelle importance à présent ?
Jamais avec de la volonté, je n'ai pu retrouver Cette volupté Cette explosion de sens Où même l'objectivité s'est effacée Elle m'a fait découvrir la vie et ses plaisirs Pour ensuite en un mot tout détruire.
Ravage, bulldozer Dans le silence, une larme tombe Amour, fatalité Mais espoir malgré tout, J'arpente seule, Pour qu'un jour tu me reviennes
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| | | Yume
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| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Ven 29 Avr - 20:20 | |
| A la Claire Fontaine...
Tandis que l'estomac de Selena se nouait plus à chaque seconde, son vénéré père, Ulrich ne disait mot et se contentait de continuer à avancer. Depuis ses dernières paroles inquiétantes, l'aîné avait saisi le poignet de sa fille et ne semblait pas prêt de le lâcher. Ensemble, ils se faufilaient tel un grand serpent, à travers la foule, sans jamais faiblir le pas. L'adolescente peinait à suivre l'allure, trop tourmentée: Quelle mouche l'avait piqué, pour qu'il veuille lui parler seul à seule ? Ses bêtises avec Seth et ce livre ne pouvaient être parvenus jusqu'à ses oreilles en si peu de temps. De plus, la brune avait aux yeux de l'intendant, autant d'importance qu'une poussière sur sa cape. Nuisible à sa réputation parfaite, mais insignifiante. Non qu'il avait une certaine rancœur envers elle, elle devait lui être particulièrement sympathique, seulement... L'affection n'était pas un avantage, et il n'avait ni de temps ni de place pour un tel loisir. Même au logis, elle ne doutait pas un instant qu'il ne prendrait le temps de se ménager. Le connaissant, elle savait qu'un emploi du temps net, précis et sans bavures était planifié, bien au chaud dans sa boîte crânienne. Ulrich était un être organisé dans tout point de sa vie, parfois même à en faire peur.
Malgré leur rythme rapide, elle sentait peser sur eux les regards aussi fascinés que craintifs des passants. Sa seule envie, à présent ? Se terrer dans un trou et ne plus en sortir. Elle détestait attirer l'attention, et à son grand damne, c'était chose fréquente ces derniers temps. Si seulement, rien qu'un instant, elle pouvait se fondre de nouveau dans la masse... A scruter les environs à la manière d'une étrangère curieuse, elle avait identifié les lieux malgré la vitesse, et savait à présent où ils allaient. Le marché. Elle n'en fut que davantage déboussolée: Pourquoi un tel lieu ? Son père n'y mettait jamais les pieds ! La foule le rendait toujours nerveux. Il ne s'y rendrait pas par hasard. Selena sut alors qu'il avait une idée derrière la tête. Mais laquelle ? Impossible à deviner.
Quand Ulrich s'arrêta enfin, le panorama du marché s'étendait en contrebas. Les habitants commençaient à peine à repeupler les allées formées par les étals divers. De là où ils se trouvaient, les bruns pouvaient parfaitement embrasser la vue, et distinguer les quelques personnes présentes. Selena observait l'autorité suprême du coin de l'œil. Impassible, les bras croisés, figé. Qu'attendait-il d'elle ? Elle sursauta quand ses yeux de serpent rencontrèrent les siens. La jeune fille détourna le regard, pour se concentrer sur le marché. Il devait avoir un élément à y remarquer, sinon, ils ne seraient pas ici... Elle scruta la foule et les bibelots sans originalité, perplexe. Au fil de son observation scrupuleuse, la brume de l'incompréhension se dissipa et laissa place à l'évidence.
Sa mère....elle ne la voyait nul part ! Si peu de temps n'aurait pas suffit à Sonia pour acheter toutes les provisions pour le repas de ce soir et ce marché était le seul de toute la Haute-Ville... Dans ce cas, où était-elle ? Dans les instants qui suivirent, l'adolescente inquiète continua de parcourir le marché des yeux, espérant la voir, mais elle se fit rapidement une raison: Sa mère n'était pas là où elle prétendait se rendre. Encore des secrets... De nouveau, elle posa les yeux sur son père. Le regard dans le lointain, il abordait l'esquisse d'un sourire satisfait. Aucun doute possible, l'intendant voulait qu'elle remarque cette absence. Il ne laissait rien au hasard. Une moue se dessina sur les lèvres pulpeuses de la brune: Même son père -qui n'était jamais là- en savait plus qu'elle sur les cachotteries de sa mère. Le sentiment d'ignorance et d'impuissance, mêlés à une évidente solitude avaient fait naître dans son ventre la crispation d'une colère sourde.
Elle serra les poings. Tout allait de travers, ces derniers temps... Selena n'était certes pas une enfant modèle, mais elle était certaine de ne pas mériter tout ce qui lui arrivait. La vie était dure, elle le savait. Ces événements ne faisaient que lui rappeler amèrement. Il ne fallait pas qu'elle flanche. La tête haute, jusqu'au bout. Pas le droit à l'erreur, surtout pas maintenant. Son père à ses côtés, elle devait être parfaite. Elle ferma les yeux et prit une brève inspiration, avant de se tourner vers Ulrich, toujours tourné vers l'horizon. Elle posa une main timide sur son avant-bras et demanda clairement:
"-De quoi vouliez vous me parler, père ?"
L'homme pivota de trois quarts et posa son regard inexpressif sur sa fille. Il sembla vouloir glisser une remarque piquante mais se ravisa. Ce n'était pas plus mal. Il ne répondit pas, mais saisit son bras -plus docilement cette fois ci- et le passa sous le sien. Après encore quelques secondes de silence, il se remit en marche, toujours sans dire un mot. Accompagné de sa progéniture, il descendit la pente sablonneuse et prit au hasard, une allée bondée du marché dans laquelle marcher. Malgré sa droiture, Selena sentait le bras de son père tendu. Avec le temps, l'adolescente avait pu relativiser et de son grand malaise ne restait qu'un nœud terré dans son estomac. S'il était fou de rage contre elle, il ne l'aurait pas emmenée dans un endroit public. La discussion semblait plus importante que dangereuse.
Sa crainte l'emportait souvent sur sa raison: bien que glacial, son géniteur restait un être courtois, qui montrait plus les crocs qu'il ne mordait. Tandis que la petite famille cheminait sans but, les cris et rire des passants se transformaient en chuchotis craintifs. Brusquement, Ulrich s'arrêta et se détacha de sa fille, pour lui faire face. De nouveau, il la toisa, des pieds à la tête. Selena retint son souffle. L'homme détourna pourtant un instant son regard, pour s'intéresser au comptoir en bois de l'échoppe où -pour le malheur du vendeur bien en chair- il s'était arrêté. L'intendant caressa la surface de son pouce et de son index, qu'il porta ensuite à son œil inquisiteur. Tout en claquant la langue de mécontentement, il frotta ses deux doigts poussiéreux, l'un contre l'autre. Sans lui lancer un regard, il s'adressa au vendeur:
"-Vous devriez penser à nettoyer votre comptoir. J'ai horreur de la poussière."
Tandis que le pauvre homme déglutissait, Selena se questionna: Cet instant d'inattention était-il volontaire ? Était ce une opportunité de fuir ? Quoiqu'il pouvait avoir été, elle agissait trop tard. Son répit était terminé. Les yeux de vipères de son père, d'un air plus solennel que jamais, se retournèrent vers elle. La brune se sentit transpercée une immense épine. Ce fut à son tour de déglutir. "Pourtant, il ne devait pas avoir matière à s'inquiéter..." Elle s'efforçait de se le répéter, sans y croire.
"-Selena."
Elle frissonna. Il l'appelait par son prénom. Terminés les "ma fille", "mon enfant" impersonnels. Il s'adressait à elle en tant qu'individu. Du moins, elle aimait le croire. Un mot aussi encourageant qu'effrayant. Ce qu'il devait lui annoncer importait énormément pour lui, s'il l'appelait par le nom qu'il avait choisi pour elle.
"-Le temps passe vite. Tu es n'es plus une enfant, c'est pourquoi je trouve bon, de..."
Son cœur manqua un battement. Elle ne l'entendait déjà plus. Son regard était porté au bout de l'allée, derrière les étoffes. Était-ce un songe ? Une vision ? Il lui semblait qu'une ombre familière se dessinait derrière le tissu.
"-Ma fille ! Entends tu ce que je te dis ?"
"-Je...Oh ! "
Elle sursauta et ne put se retenir de pousser un cri quand elle vit Seth émerger de sa cachette. Le disciple fit quelques pas sans la voir, puis leurs regards se croisèrent. Son air froid fondit aussitôt, un sourire cruel se profila sur le coin de ses lèvres fines. Tout était figé. Tout était horreur. Pourquoi était-il ici ? Le suivait t-elle ? Il voulait faire de sa vie un enfer, jusqu'au bout, elle n'en doutait pas. Pourtant, elle avait eu le sentiment qu'il voulait la ménager, pour ce premier jour de cauchemar. Alors, le hasard pouvait aussi se mettre à la haïr, lui aussi. Que croire ? Après tout quelle importance ? Son père était froissé, il fallait calmer son courroux. Pourtant, elle ne parvenait pas à quitter le monstre des yeux, tandis qu'il s'était soudainement mis à marcher en leur direction. Que mijotait il encore ?
Ulrich s'était tourné vers la source de son inattention, et même son influence supérieure ne l'empêcha pas de se raidir. Il s'était instantanément tu, et un silence craintif s'était installé alors que le jeune disciple marchait tranquillement pour les rejoindre. La cruauté de son sourire était à présent dissimulé par une attitude affable. Affabilité qui ne trompait plus personne depuis longtemps. Répondre par une politesse excessive, hypocrisie de la crainte. C'est ce que l'intendant fit, dès que son cadet arriva à sa hauteur. Pendant, qu'il se confondait en courtoisie inhabituelle -ne laissant pourtant rien paraître-, le sournois se nourrissait de sa peur.
"-Eh bien Monsieur Seth ! Bien le bonjour ! Belle journée n'est ce pas ? Que nous vaut donc ce plaisir ?"
Le jeune homme se permit le caprice de ne pas répondre et de l'ignorer: son regard était accaparé par le minois paniqué de la jolie brune. Quand elle osa croiser son regard, il prit une mine faussement surprise, et ria mécaniquement. Un rire qui sonnait copié, sans la moindre once de naturel. Excellent acteur, cependant dénué crédibilité. Selena sentit son père frissonner à l'unisson avec elle, à l'entente de ce son absurde et malsain. Un si charmant sourire, pourtant si faux. A le voir, qui pouvait se douter qu'un dangereux sadique en était la source ? Quel gâchis.
"-Eh bien, Miss Selena... Il apparaît que nous ne cessons de nous rencontrer. Serait-ce un signe du destin ?"
Abasourdi, désarmé, Ulrich qui pour une rare fois perdait tous ses moyens, laissa transparaître sa détresse. Ses yeux habituellement mi-clos s'étaient a présent écarquillés, et même sa cape ne pouvait dissimuler les tremblements nerveux qui agitaient son corps. L'intendant omniscient était dépassé par les évènements. Son regard inquiet alternait entre sa fille et la source de son trouble. Il déglutit silencieusement, et demanda, non sans que sa voix tremble :
"-..M-ma fille vous cause t-elle quelque ennui.. ? Je p-pourrai arranger cela..."
Face aux propos et sans doute à l'attitude de l'homme puissant, Seth éclata de rire de nouveau, réellement amusé cette fois. Était ce de bonne augure ? Certainement pas.
"-Comment cela ? Votre fille... Me mettre des bâtons dans les roues ? Pas du tout ! Je dirai même..."
Il fit une pause, et prit la main droite de l'intéressée, figée de terreur, qui assistait à cette piètre mascarade, impuissante.
"-...Que sa présence m'est délicieuse."
À ces mots, il effectua un rapide et froid baisemain à l'enfant, avant de relâcher sa poigne sans délicatesse. Un frisson fiévreux avait traversé Selena. Toxique ! Ce monstre était toxique ! Une sangsue, qui ne la relâcherait pas, tant qu'elle n'aurait pas payé le prix de ses actes. Ce baiser était une promesse. Une promesse de mort.
Sa tête lui tournait, tout devenait flou. Ce jour était trop chargé en émotions, bien trop pour une simple enfant de treize ans... Elle sentait l'inconscience lui tendre les bras. Pourtant, elle restait ainsi, debout et stoïque, attendant que tout s'arrête.
"-Hum, je serai bien volontiers restés plus longtemps, mais le devoir m'appelle. Nous nous reverrons bientôt, je l'espère."
Sans un regard de plus, le disciple tourna les talons et disparut paisiblement derrière les étoffes, laissant derrière lui ses deux premières victimes de la journée. Qui ne seraient certainement pas les dernières, à ne pas en douter. Pendant un instant, le silence reprit ses droits. Pas même un souffle ne se faisait entendre, comme si le jeune homme avait tout emporté avec lui. Père et fille se regardèrent, désemparés. Ulrich reprit ses esprits le premier: il soupira brièvement et posa une main encore tendue sur son épaule. Selena reprenait ses esprits. Le calme après la tempête. Après un énième silence, son géniteur reprit la parole.
"-Ma fille, tout ceci est...absolument formidable !! "
Son interlocutrice hoqueta de surprise.
"-Comment ?! "
"-Je venais te parler de mon futur gendre, des sélections et des manœuvres stratégiques à entreprendre pour avoir le parti le plus confortable possible mais... Tu avais déjà tout prévu ! Tu as dépassé toutes mes espérances ! Le chef des disciples, le favori du roi ! Si tu continues de maintenir son attention ainsi, tu finiras presque Reine ! Il n'y a plus grande fierté ! Comment as tu fait...? Oh, non cela n'a aucune importance ! Tu es ma fille et comme ton père, tu es un être exceptionnel ! Il est certes dangereux, mais soit obéissante et sage comme tu l'es toujours et tout se passera bien ! Oh, Selena..."
Et sans crier gare, il l'étreignit. Sa fille, sonnée, laissa son corps engourdi tomber contre le torse puissant de son père, en silence. Que pouvait elle dire ? Que pouvait elle faire ? Lui révéler les récents événements ne feraient que la mettre plus dans l'embarras. Seth gagnait, une fois encore. Laisser dire. Acquiescer mollement.
"-Nous sommes en avance sur ce qui était prévu. Très en avance même. Hum, tu sais quoi...? Je te laisse une demie heure de répit, tu l'as bien mérité. Je vais chercher ta mère. Rejoins nous à la maison. Pourquoi n'irais tu pas visiter ton amie aux boucles blondes ? Tu pourrais y trouver un intérêt. De mon côté, je n'ai pas de temps à perdre. Amuse toi bien ! "
Sur ces mots, il tourna les talons et disparut au pas de course. Si elle avait été dans son état normal, la brune aurait certainement pensé sérieusement à le suivre. Découvrir l'un des nombreux secrets de sa mère, c'était inespéré ! Pourtant... Elle le regarda partir sans broncher.
Elle n'en pouvait plus. Où qu'elle aille, ses erreurs passées venaient toujours la tourmenter. Elle avait besoin de calme, de tranquillité, de se vider l'esprit sans avoir la moindre crainte d'être dérangée. Elle se retourna. Pour cela, elle savait exactement où aller..
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| | | Yume
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| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Lun 6 Juin - 22:03 | |
| "Tu sais dans la vie, on a jamais ce que l'on veut" Ultimatum menaçant envers ceux qui se plaignent
Moi je sais que pourtant, tout cela est possible Et pourquoi pas y croire ?
Mesurer ses envies Arrêter en futilités Ne garder que l'essentiel Quérir le bonheur n'a rien de sorcier Un espoir suffit Et pourtant Sans toi, le monde est gris
Personne ne m'avait confirmée Suivant de loin mes déboires
Futiles plaintes Adolescente en quête d'attention Irrités, les adultes balayent du revers de la main Sans que je puisse les contredire
Après tout, ils ont raison Tu n'es qu'une chimère que je ne peux atteindre Ton visage est dans mes rêves le plus réel Et puis tant pis ! Ne puis-je faire que t'attendre ? Tu n'iras pas plus loin Il faut prendre son mal en patience On ne sait faire que ça, dans ma caboche, espérer l'impossible Ne crois pas que la distance puisse changer quoique ce soit à cela | |
| | | Yume
Messages : 794 Date d'inscription : 18/01/2014 Age : 23 Localisation : Près du bar
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| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! Dim 19 Juin - 23:19 | |
| - Etoile- Acte I-Prélude:
Encore une fois, tout lui échappait. Une autre défaite. Elle allait tomber, comme toujours. Mais elle savait que c'était la dernière! Oui ! Toutes ses chances étaient épuisées. Les masques étaient cassés. Les répliques répétées à en perdre leur saveur. Les rideaux eux même, étaient en lambeaux. C'était la fin. Elle n'avait même plus la force de s'accrocher. Elle avait perdu. Elle ne pouvait que sauver les apparences. Sa main tremblait. Ses doigts minuscules s'imprégnaient du contact glacial de la paume de son partenaire. La pression se relâcha. Un glissement feutré la détacha de lui. Son bras retomba, ballant, alors qu'un confus bourdonnement lui assaillit les oreilles. Ses sens tombaient peu à peu dans un sommeil léthargique. Une larme s'écrasa sur le parquet, tandis qu'il lui tournait le dos.
"-Bonne continuation."
Stoïque, immobile, il n'attendait qu'elle. Que ses mots. Il n'était pas trop tard. Elle pouvait encore tout changer. Elle pouvait….
"Au revoir…Aie une belle vie."
Trop tard. C'était définitif. Les mots lui avaient échappé, malgré elle. Fierté ? Résignation ? Elle ne le savait pas, et n'avait même pas la conscience d'y réfléchir. Ses spasmes l'avait prise toute entière. Intérieurement, elle se réjouissait qu'il ait le dos tourné. Il ne pouvait que deviner à quel point elle était misérable. Le bruit de ses talonnettes sur le bois comblèrent le silence tandis qu'il s'éloignait. Une deuxième larme s'échappa. La porte s'ouvrit. Elle claqua aussitôt.
Le dernier acte touchait à sa fin. Rideau.
Elle était seule désormais. Son regard, figé sur la porte, ses spasmes ,disparus. Sa respiration, bloquée. Comme si le temps était parti avec lui. Elle ne pensait plus à rien. Tout lui paraissait si lointain ! Comme si toute sa vie n'était qu'un songe brumeux. Elle savait exactement ce qui allait s'ensuivre. Mais elle ne s'en inquiétait pas. Plus rien n'avait d'importance après tout. Même pas elle. Ca arrivait. Son incompréhension mua en désespoir, qui lui-même se transforma en colère noire. Elle se mit à courir, à travers de ce théâtre déjà dévasté. Elle voulut crier, mais rien ne sortir de sa gorge éplorée. Elle déchira les rideaux avec rage. Eventra les oreillers rouges avec ses ongles. Puis, à bout de force, se laissa retomber sur l'estrade pourrie. "Pourquoi ?" Cette question était déjà essoufflée depuis bien trop longtemps.
La voilà. La phase finale.
Tout s'effaçait doucement. Elle perdit conscience aussi lentement qu'on mourait de froid. Sa peine. Sa colère. Ses souvenirs saignés. Tout cela disparaissait. Sa force elle-même, la quittait. Elle bascula délicatement sur le sol, sa joue embrassant l'humidité de l'estrade. Tout était merveilleusement calme. Elle périssait avec douceur, et son absence de sentiments ne l'attristait même pas de cette perspective. Tout était à sa place, tout était parfait. Mourir sur les planches dans le drame, c'était utopique. Elle sourit dans le vide, tandis que ses paupières se fermèrent. Elle n'était plus rien à présent. Ce n'était qu'une question de minutes…De secondes…Un souffle. Voilà. Elle tomba dans l'obscurité.
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| Sujet: Re: Welcome in my mad word ! | |
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| | | | Welcome in my mad word ! | |
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