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 Critiques de Batman (pas de moi, d'un journaliste)

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Critiques de Batman (pas de moi, d'un journaliste) Empty
MessageSujet: Critiques de Batman (pas de moi, d'un journaliste)   Critiques de Batman (pas de moi, d'un journaliste) EmptyLun 16 Aoû - 19:39

"Pouvez vous me dire où est Bruce Wayne?"

La journaliste Vicky Vale parvient difficilement à masquer sa curiosité. Invitée à une fête de bienfaisance organisée par un grand millionaire, elle n'a pas encore pu voir son hôte, le spectateur lui, connait l'homme en smoking auquel elle pose ses questions. Il s'agit précisèment de ce fameux Bruce Wayne, même si celui-ci affirme qu'il ne sait pas éxactement qui il est. En y regardant de plus près, on comprend pourquoi il a des doutes sur sa propre identité. Car bien que l'histoire nous la révèle assez tard, nous la supposons depuis longtemps. Bruca Wayne est également Batman, le justicier masqué et revêtu d'un costume de chauve-souris, qui a assisté jadis au meurtre de ses parents et s'est juré depuis de combattre le mal par ses propres moyens.

Lorsque Batman sortit en 1989, il fut entouré d'un tel tapage publicitaire qu'on en oublia les scènes calmes et romantiques pour s'attarder exclusivement sur les effets spéciaux. Avec les années, Batman a pris une certaine consistance et avec le recul on constate avec étonnement que le réalisateur Tim Burton, qui n'avait auparavent tourné que les petites comédies Pee Wee's big adventure et Beetlejuice, avait pu orienter dans une large mesure cette superproduction de millions de dollars sur ses propres intérêts et obsessions: on retrouve en effet ce romantisme sombre caractéristique de ses films tout comme les allusions ludiques qui se font essentielement à travers les artifices et les armes prodigieuses de Batman, sans oublier l'humour macabre et le faible pour les côtés ténébreux et insondables de l'existence humaine.

Car en réalité Batman nous conte l'histoire d'un duel entre deux personnages qui frôlent la schizophrénie. D'un côté, Batman, le super héros qui durant ses apparitions nocturnes dramatiques, semble auréolé d'une aura quasi mythique avec sa cape sombre, ses yeux flamboyants et son menton de granit. Mais dès qu'il ôte son costume de justicier, nous retrouvons avec Bruce Wayne un névrosé incapable de prendre des décisions importantes sans l'aide de son fidèle majordome Alfred. Et en ce qui concerne ses rapports avec les femmes, Wayne se montre particulièrement maladroit. Ainsi lorsqu'il veut dire la vérité à Vicki Vale au sujet de sa double vie, il n'arrive qu'à bafouiller comme un écolier pris en faute.

Dans le quotidien, le super héros reprend une taille humaine, doute même de son héroïsme et a en fait abandonné depuis longtemps tout espoir de justice. Il fait son travail parceque sinon personne ne le ferait à sa place et, naturellement, parcequ'il ne peut oublier la mort de ses parents: la lutte contre le crime pour combattre son obsession.

De l'autre côté, nous avons le super-malfrat Jack Napier, surnommé le Joker depuis qu'il est tombé dans une cuve d'acide et en est ressorti les cheveux verts et défiguré par un abominable rictus. Désormais, le crime n'est plus pour lui une entreprise tournée vers le profit. Se considérant comme le premier artiste de la mort au monde, il crée des produits de maquillages qui laissent le même horrible rictus sur le visage de leurs utilisateurs. Une autre fois, il s'engouffre dans un musée avec des complices où il "embellit" les objets d'arts de graffitis. Enfin lors d'une parade, il lance quelques millions de dollars sur la foule en liesse afin de tuer au gaz toxique les malheureux qui se jettent avidement sur l'argent. Pour lui, il s'agit de les libérer de leur misérable "éxistence".

Les actes du Joker ont pour seul but de faire regarder la société dans un miroir et de ridiculiser ce qu'elle vénère. Et derrière ce divertissement que nous offre les prestations théâtrales de Jack Nicholson se dissimule une vision du monde particulièrement sombre. Par ailleurs ce n'est pas seulement dans les apparitions du Joker que Batman expose en permanence son propre caractère artificiel: les scénes d'action sont arrangées de telle sorte que l'on croit presque voir les bulles de BD avec les "aah" et les "paf!", et quand Batman file comme un bolide avec son engin volant dans le ciel étoilé, on reconnaît ce jouet pour enfants qu'il n'a jamais cessé d'être.

Même si cette adaptation de bande-dessinée se veut une vision du futur, le monde de Batman est bien le nôtre. L'art, l'argent, le crime, les ripous, les politiciens qui parlent pour ne rien dire et le vengeur ailé: Burton puise dans la mémoire collective et dans les mythes tout en mélangeant sans complexes l'espace et le temps.

L'éclectisme se poursuit dans les bâtiments du concepteur Britannique Anton Furst: la première séquence du film, un plan d'ensemble sur la silhouette des immeubles de Gotham City, évoque à la fois une métropole illuminée la nuit et une ville médiévale dont les petites maisons se pressent autour du clocher. Ce n'est pas un hasard si le nom "Gotham" a la même consonance que "Gothique": l'ultime confrontation entre Batman et le Joker se déroule entre des gargouilles grotesques et démoniaques sur la tour de la cathédrale, dotée d'un escalier en bois. A côté des éléments néogothiques domine également un style art déco rappelant métropolis, et dans la salle de rédaction du journal où travaille Vicki Vale, le temps semble s'être arr^été aux années 30.

Et pourtant les hommes vivent manifestement dans la jungle de la grande ville moderne, dans laquelle même ceux qui y habitent ne retrouvent pas leur chemin à l'aide d'un plan s'ils s'écartent des rues principales éclairées. Seul Batman/Bruce Wayne réside de façon logique dans une villa à la campagne: nous assistons en fait au retour de Zorro.

(autres critiques faites lors de la sortie du film:)

"Sombre, envoûtant et poétique, le Batman de Tim Burton est une magnifique bande dessinée animée. Dès ses plans d'ouverture, alors que la caméra descend vers les rues grouillantes et sinistres de Gotham City, on est aspiré par la force de gravité du film."

"Batman est la glorification de l'individualisme américain jusqu'à la schizophrénie. C'est un film qui illustre le moi et le surmoi freudien sur un mode grotesque, clownesque et carnavalesque"
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